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Sur le vif - Page 216

  • Thomas Mann, la langue allemande, la voix haute

     
    Sur le vif - Mercredi 06.10.21 - 14.46h
     
     
    Lire Thomas Mann - ne parlons pas de Kafka ! - c'est passer son temps à chercher le verbe. Celui de la principale, au milieu de l'enchevêtrement des subordonnées. Il faut avoir fait du latin, aimer cette patience qui va d'abord identifier la structure de la phrase, avant d'en dégager le sens. C'est une ascèse. Et c'est une jouissance.
     
    Thomas Mann est un auteur complexe. Mais son propos touche au sublime : l'observation de l'homme, l'homme vrai, l'homme nu. Le diagnostic de ses fragilités. Prenez Mort à Venise, premières pages, balade du héros à Munich, Prinzregentenstrasse, et déjà les premiers signaux corporels du mal qui l'emportera. La phrase se ramifie, comme un tissu de cellules affolées. Il y a pourtant un sens : la maladie. La vie qui prend congé. Le chemin vers la mort.
     
    J'invite tous les profs d'allemand à faire lire Thomas Mann à leurs élèves. En classe, à tour de rôle, à haute voix. Quand une phrase est complexe, il faut commencer par la lire tout haut, en posant bien chaque virgule : alors, tout doucement, une fois l'exercice maintes fois répété, et l'oreille toujours prêtée à sa propre voix, le lecteur commencera, comme en révélation photographique, à voir affleurer le sens.
     
     
    Pascal Décaillet

  • PLR genevois : une forme olympienne !

     
    Sur le vif - Mardi 05.10.21 - 14.52h
     
     
    J'ai déjà souligné ici, récemment, la belle vitalité du PLR genevois, après une période que l'on s'accordera à qualifier de difficile. Aujourd'hui, je récidive : j'observe ce parti depuis dix ans, mais surtout ses deux souches (libéraux et radicaux) depuis quarante ans : jamais cette famille politique n'a été aussi prolifique qu'en cet automne 2021. Je le dis d'autant plus volontiers qu'on connaît mes positions : si je partage avec le PLR quantité de convictions fiscales et financières, entrepreneuriales aussi, il y a, entre ce parti et moi, un iceberg, qui s'appelle libre circulation.
     
    Oui, le PLR genevois est dans une forme olympienne. Coup sur coup, une initiative avec le PDC, un projet de loi avec le MCG, et (on l'apprend à l'instant) un projet de loi avec l'UDC, pour permettre l'accession à la propriété avec seulement 5% de fonds propres !
     
    Un coup avec l'allié de gauche. Un autre, avec l'allié de droite. Un autre encore, avec l'allié imprévisible. Le PLR, version automne 2021, fait de la politique : il pivote d'un partenaire à l'autre, demeure moteur sur les dossiers, il invente, imagine, bouscule la politique genevoise. On est loin des fatigues patriciennes ronronnantes, qui se reposaient sur le duvet plumé de l'éternité.
     
    Alors oui, il nous faut reconnaître que le PLR a traîné, en début de législature, une insupportable épine dans le pied. Il est maintenant libre. Il a pour lui la qualité des hommes et des femmes. On me permettra d'en citer deux en priorité : Natacha Buffet-Desfayes pour son combat en faveur d'une école républicaine ; Cyril Aellen, encore et toujours, pour sa puissance de travail et d'invention législative. Mais j'aurais pu en mentionner beaucoup d'autres : la première ressource d'un parti humaniste, ce sont les hommes et les femmes qui le composent.
     
    On imaginait que le parti renaîtrait de ses cendres. Nul d'entre nous n'aurait pu prévoir que ce retour du Phénix fût aussi rapide.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Immigration : on ose le débat ?

     
    Sur le vif - Mardi 05.10.21 - 12.52h
     
     
    "Les besoins de la population" : c'est le grand mantra de la gauche, dès qu'on mène un débat sur la fiscalité, le train de vie de l'Etat, les ponctions fiscales inouïes sur les classes moyennes, l'imposition totalement excessive du travail. "Que-voulez-vous Monsieur, il nous faut bien répondre aux besoins de la population".
     
    Le peuple, considéré par un garde-faune comme un amoncellement d'oisillons dans le nid, en attente de la becquée providentielle : "les besoins de la population".
     
    On repart pour une croissance effrénée, on nous prédit une nouvelle surchauffe dans la construction, le bétonnage inévitable de zones agricoles : "les besoins de la population". Alors, nous demandons : "Quelle population, exactement ?". Et là, si l'interlocuteur a dans son tréfonds un zeste d'honnêteté, il finit par convenir : "Une grande partie vient de l'immigration". Et en général, il en reste là, parce que l'immigration, c'est tabou.
     
    On crée de nouveaux postes dans le social, on satisfait tous les caprices du DIP, tous ses appétits financiers : "les besoins de la population". On demande : "Quelle population ?". L'autre finit par convenir : "Une grande partie vient de l'immigration". Il en reste là. C'est tabou.
     
    Alors, nous posons une question : si vraiment l'immigration est à ce point l'une des causes de l'augmentation si hallucinante des "besoins de la population", alors il n'est peut-être pas inutile, en amont de l'incantation liturgique sur les "besoins de la population", d'avoir un courage : celui d'oser un grand débat national sur l'immigration.
     
    Sans tabou. En disant les choses. En donnant les vrais chiffres. Sans se laisser impressionner, ni par la gauche immigrationniste, ni (de l'autre côté) par la partie du patronat suisse qui profite de la déferlante pour ses petites affaires.
     
     
    Pascal Décaillet