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Liberté

  • Cent mille heures de travail

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 04.12.24

     

    Deux mille artisans, cent mille heures de travail. De ses cendres, Notre-Dame de Paris renaît. Plus belle que jamais, et, nous disent les premiers témoins, plus claire. La charpente, celle provenue d’une même forêt, restaurée à l’identique, avec les instruments d’époque. Premiers visiteurs, ce vendredi 29 novembre, l’Archevêque de Paris et le Président de la République. Des millions d’autres, aussitôt les portes ouvertes, s’apprêtent à suivre. La France n’est pas morte.

     

    La veille de cet événement, à l’Assemblée Nationale, on avait été à deux doigts d’en venir aux mains, comme dans une République bananière. C’est la vie. La vie des humains est faite de conflits, et parfois de violence. C’est ainsi. Et Dieu sait si, à tant d’égards, la France va mal, nous l’avons récemment souligné ici.

     

    Mais ce pays d’exception est parfois capable du meilleur. Il vient de le prouver : cent mille heures de travail, et l’un des plus célèbres monuments du monde qui revit ! Cent Ans de Guerre, et puis un jour, Jeanne d’Arc. Quatre ans d’occupation, et puis un jour le Te Deum, à Notre-Dame, avec de Gaulle. Une défaite terrible, la pire de toutes, en juin 40. Et puis, ce vendredi 29 novembre, la clarté céleste des dalles, le génie des charpentiers, et quelque chose en nous renaît. La France n’est pas morte. Elle est là, devant nous. Elles est vivante.

     

    Pascal Décaillet

     

  • "Aide à la presse" : pour mieux la contrôler !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 04.12.24

     

    Aider la presse ? Et puis quoi, encore ? Vous voulez quoi, Monsieur le potentat socialiste ? Qu’on vous offre de la myrrhe, de l’encens ? Une biographie des satrapes d’Orient ? Qu’on grave votre nom dans la liste des mécènes ? Qu’on vous fasse couler un bain chaud ? Lait d’ânesse ? Oh, c’est vrai que les journaux se portent mal, les gens les lisent moins, ils préfèrent s’informer sur les réseaux sociaux. Est-ce un crime ? Un délit ? Une faute de goût ? Et il faudrait, Monsieur le potentat, que l’argent public, en clair celui des contribuables, vole au secours d’entreprises privées en difficulté ? Et s’ils avaient, peut-être, de profondes raisons, les gens, de se détourner depuis des années de ces journaux tournés sur eux-mêmes, obsédés par le microcosme, ces feuilles qui nous assènent le sociétal à la place du social, l’amnésie à la place de l’Histoire, la morale à la place de la lucidité ? C’est cet univers-là, Monsieur l’apprenti-mécène, que vous voulez à tout prix soutenir ? Avec l’argent des contribuables. Notre argent !

     

    Dans « Genève à Chaud », je passe mon temps à monter des débats sur les secteurs stratégiques de l’économie suisse qui sont en difficulté, et que, selon moi, il faut aider. Je multiplie les débats sur l’acier suisse. Sur la sidérurgie. Sur la métallurgie. Sur les matériaux de construction. Sur l’agriculture. Parce qu’ils sont la clef de notre souveraineté. Que survienne un conflit d’envergure, autour de nous, et les échanges se tariront, comme on l’a vu à l’époque du Covid : dans la crise, chaque nation roule pour elle-même. Donc, oui, la Suisse doit impérativement sauver son secteur industriel, comme celui de ses médicaments, comme sa souveraineté agricole. En ayant, pour le moins, une stratégie de survie dans le domaine. Mais la presse, Monsieur le moraliste en chef ! En quoi est-elle vitale ? Ce qui est essentiel, c’est la liberté d’expression, la circulation des idées. Il se trouve, aujourd’hui, qu’elles sont portées par de meilleurs vecteurs sur les réseaux sociaux que dans les journaux traditionnels. En quoi le rôle des pouvoirs publics, avec l’argent des contribuables, aurait-il pour mission sacrée de renverser la vapeur ?

     

    Alors, Monsieur le Grand-Prêtre du Bien, venons-en à vos vraies raisons. Vous et les vôtres, à gauche, ne voulez en aucun cas sauver la presse pour que triomphe la liberté des idées. Non, la presse, vous voulez juste la contrôler. Par l’intermédiaire d’improbables « Fondations », vous voulez installer des éléments de régulation, extérieure aux entreprises de presse, d’où vous pourriez, l’air de rien, le plus innocemment du monde, tirer les ficelles. Nominations, castings, choix éditoriaux. Il ne vous reste, Monsieur le Grand Maître, qu’à trouver un nom à votre « Fondation ». Je vous aurais bien proposé « L’Aventin », mais il semble que le créneau soir pris. « Le Capitole », autre colline romaine, ça fait un peu brasserie choucroute. Alors, il pourrait nous rester « La Roche Tarpéienne ».  Vous me semblez tout indiqué, Monsieur le Consul à vie, pour la présider.

     

    Pascal Décaillet

  • Flinguer Barnier ? Erreur fatale pour Marine Le Pen !

     
    Sur le vif - Lundi 02.12.24 - 16.19h
     
     
    Vous connaissez ma philosophie politique, mûrie depuis un demi-siècle, à la fois nationale, souverainiste et profondément sociale. Elle pourrait, en purs termes programmatiques, m'amener à considérer, comme bientôt un Français sur deux, Marine Le Pen comme une option pour le pays. Elle, et pas Bardella. Elle, et naguère jamais son père, elle n'a pas à payer le prix de son nom de famille. Elle, et surtout pas les "conservateurs libéraux". De même, en Suisse, je suis plutôt Dugerdil que Blocher, plutôt protectionniste paysan et encouragement à l'industrie que grands aventuriers financiers. Je suis d'une droite sociale, populaire, républicaine, non-libérale, non-atlantiste.
     
    Mais ces jours, Marine Le Pen m'exaspère. Le chantage qu'elle exerce sur Michel Barnier au sujet du Budget relève davantage de la politique des coups de menton et des tartarinades que du service des intérêts supérieurs de la France. Replonger le pays, après l'été politique abominable qu'il a vécu, discréditerait pour longtemps la possible candidate du RN à la présidentielle, aux yeux des Français. Jouir de son pouvoir parlementaire est une chose, nul doute que ce soit délicieux. Aller vraiment à l'épreuve de force se retournerait contre elle. La France a besoin d'un Budget, elle a besoin de Michel Barnier, qui a la trempe et la mesure d'un homme d'Etat. Elle n'a pas besoin du perpétuel Grand Soir. Il y a une échéance présidentielle au printemps 2027, ce sera le moment des grands arbitrages. Il n'y a pas à le précipiter.
     
    Quant à la France insoumise, cette triste amicale du tintamarre et des hurlements, je préfère m'abstenir de tout développement, ici, à son sujet.
     
    En ces heures difficiles, les plus critiques depuis mai-juin 1958, ce printemps de ma naissance, j'adresse à la France mes amitiés. Ce pays vaut tellement mieux que le calamiteux spectacle qu'il nous livre depuis quelques mois.
     
     
    Pascal Décaillet