Liberté - Page 5
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Les Gueux ont vingt ans. Et toutes leurs dents !
Sur le vif - Lundi 01.09.25 - 16.31hLe MCG fête ses vingt ans. Et mon émission, GAC, a entamé sa vingtième année. A quelques mois près, le même âge.Je les ai vus naître (lors de leurs premiers jours, j'étais encore producteur de Forum, à la RSR), puis grandir. Je les ai vus mûrir. Je les ai vus s'étriper parfois, entre eux, mais pas trop, pas plus qu'ailleurs. Moins qu'au pays des fatigues patriciennes.Je les ai vus se battre, comme des lions. Je les ai vus se faire insulter, railler, vilipender, par les partis installés depuis la Restauration, n'en pouvant plus de roter leur éternité putative, entre rue des Granges et Bastions.Je les ai vus se faire mépriser, eux et l'UDC genevoise, par un magistrat tout heureux de sa saillie, jouissant de son exploit verbal, en parodiant à la TSR "Nouvelle Force" en "Nouvelle Farce". Lui, s'est éclipsé de la vie politique, et continue de trottiner dans ses réseaux. Eux, demeurent.Je les ai vus progresser, de façon incroyable. Dans les urnes, dès l'époque héroïque des Stauffer, Golay, Cerutti, je ne puis tous les citer. Mais aussi, dans les consciences : ainsi, ces deux mots, "préférence cantonale", que les notables partisans de Tocqueville et Benjamin Constant, entre Cercle et Terrasse, qualifiaient de scélérat au tout début, et qui maintenant sont entrés dans les pratiques à Genève, tout au moins à l'Etat.Je les ai vus arroser l'adversaire, au sens propre, oh juste un peu d'eau, mais ça ne se faisait pas. Je les ai vus conquérir les quartiers populaires, se battre, se battre, et encore se battre.Vingt ans après, comme chez Dumas, ils sont encore là. Mousquetaires ne craignant ni le combat,, ni la solitude, ni l'odeur de la poudre.Chacun pensera d'eux ce qu'il voudra. Pour ma part, citoyen de Genève et de ce pays que nous aimons, la Suisse, avec amitié et cordialité, je leur souhaite simplement un excellent anniversaire.Pascal Décaillet -
Election complémentaire : le choix de la FER est incompréhensible
Sur le vif - Samedi 30.08.25 - 10.54hJe l’ai dit dès la première minute, le soutien de la FER au seul M. Magnin est incompréhensible.Je ne conteste pas le soutien de la FER à M. Magnin. Je conteste le soutien de la FER AU SEUL M. MAGNIN.Alors que M. Dugerdil est entrepreneur. Et que M. Gerzner est doté de compétences économiques de haut niveau, avec vision sociale d’Etat.La CCIG (dont je suis membre comme entrepreneur, comme aussi de la FER, d’ailleurs) a été nettement mieux inspirée, en soutenant ces trois candidats de droite, tous sincèrement attachés à la vitalité économique de notre canton.Un entrepreneur protectionniste, dans un domaine aussi rude que l’agriculture, attaqué de plein fouet par la férocité de la concurrence mondiale, serait moins crédible, aux yeux de la FER, qu’un fonctionnaire libéral ? Il y a là, très clairement, quelque chose qui ne va pas.La FER est-elle au service de l'économie genevoise, ou du dogme du libre-échange, dont on a pu mesurer les ravages, ces dernières décennies ?Quel jeu nous joue la FER ? Toutes ses instances dirigeantes, au plus haut niveau, soutiennent-elles ce choix ?Nous avons affaire, à droite (puisque c’est d’elle qu’on parle ici), à trois hommes de valeur. Chacun, à sa manière, défend l’économie du canton. Le choix de la FER est tout simplement incompréhensible.Enfin, si cette organisation patronale est aussi attachée aux valeurs du Centre, pourquoi diable a-t-elle récemment poussé dehors un directeur général absolument remarquable, issu de cette philosophie politique, pétri de compétences et défendant avec brio, dans le sillage de Léon XIII et de Marc Sangnier, une économie au service de l’humain ? Il avait juste le défaut d'aller à la messe, le dimanche ?Pascal Décaillet -
Ouvrons nos âmes !
Commentaire publié dans GHI - Mercredi 27.08.25
Libérer son esprit, c’est commencer par se tourner vers les langues du monde. La place occupée par l’anglais, en Suisse et notamment à Genève, est tout simplement hallucinante. Elle ne surgit pas du hasard, elle est le produit d’un système hégémonique mondial, qui impose une langue pour survivre économiquement. Nous sommes, linguistiquement, les vassaux du monde anglo-saxon.
La langue n’est pas neutre. Elle est matrice de pensée, de vision du monde. Nous, Suisses, pays justement polyglotte parlant quatre merveilleuses langues de notre continent européen, avons mieux à faire que nous aligner comme de petits soldats sur la langue anglaise. Parlons déjà nos langues nationales, le français, l’allemand, l’italien, et pourquoi pas le romanche ! Tournons-nous vers le grec ancien, puis moderne, vers l’arabe, le copte, le russe, le persan. Soyons ouverts. Soyons fous. Ouvrons-nous aux langues du monde !
N'attendons pas d’une langue qu’elle soit seulement un sésame pour commercer. Une langue charrie autres choses que cet utilitarisme, imposé par un impérialisme économique et commercial. Elle charrie une musique, du désir, des rêves, des représentations du monde. Lisez les Romantiques allemands, dans le texte, vous commencerez à saisir le réveil germanique il y a deux siècles. Lisez, en italien, les poèmes de Pasolini. Ouvrons-nous. Ouvrons nos yeux. Ouvrons nos oreilles. Ouvrons nos âmes !
Pascal Décaillet