Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Liberté - Page 6

  • Propagande, propagande, propagande

     
    Sur le vif - Mardi 12.03.24 - 10.34h
     
     
    Inviter tous les soirs des généraux en retraite, nostalgiques des guerres qu'ils n'ont pas faites, pour se surexciter ensemble sur l'imminence de l'Apocalypse, et la certitude que la France peut sauver le monde, c'est un choix. Un angle d'approche. Un parti-pris éditorial.
     
    Dans la guerre, nul n'est neutre, surtout pas le langage. Thématiser, soir après soir, avec une armada d'experts toujours recommencée, ultimes soldats de l'ultime des guerres, bardés de titres, tous "anciens chefs d'état-major" de tel arme, ex-commandants de sous-marins nucléaires français "pouvant détruire mille fois Hiroshima" (sic !), tout cela, toute cette mise en scène, c'est la quintessence de la propagande macronienne.
     
    Oh, je ne dis pas que le Président leur aurait ordonné de faire cela, et qu'ils auraient obtempéré, bien sûr que non. C'est plus subtil. C'est dans la tête. Se profiler comme la chaîne du pouvoir. Instiller l'idéologie macronienne en imposant, de façon lourde et récurrente, ses thèmes. C'est cela, la propagande en 2024. Moins brutale que celle de Poutine, moins évangélique que celle de Biden, mais propagande quand même : nature de ce que l'on propage.
     
    Alors, laissons-les grogner, ces grognards. Laisser croire à la France qu'elle est de taille à diriger une Croisade militaire contre la Russie. Laissons les retraités de forfanterie annoncer que l'armée allemande ne vaudrait plus rien, que seule la France aurait un outil militaire crédible en Europe occidentale, sous prétexte qu'elle est dotée de l'arme nucléaire. Laissons-les gonfler leurs pectoraux, ils iront suspendre leur linge sur la Ligne Siegfried.
     
    Et puis, quoi ? Macron, une fois Moscou conquise, pourra dresser son campement au Kremlin, dans la chambre du Tsar. Et contempler, tel Néron, le brasier de sa plus grande gloire. Et les généraux en retraite, sur la chaîne du pouvoir, revivront leurs folles jeunesses, avides, comme les Soldats de l'An II, de "passer les Alpes et le Rhin". Et l’Élysée sera content. Propagande, propagande, propagande.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Ukraine : la France est-elle devenue folle ?

     
    Sur le vif - Dimanche 10.03.24 - 10.27h
     
     
    La France, notre grand voisin et ami de l'Ouest, est-elle devenue folle ? On n'y entend plus parler que de guerre, d'intervention directe de troupes françaises sur le théâtre d'opération Ukraine-Russie. Le Président a même évoqué l'envoi de troupes terrestres.
     
    Pire : hier à Lille, pour lancer sa campagne des européennes, l'illustre inconnue parachutée par Macron pour conduire sa liste s'est couverte de ridicule. Le souci numéro un des Français est le pouvoir d'achat. Ou encore, les retraites. Ou encore, la déshérence du monde paysan. Et de quoi vient leur parler Miss Parachute ? De Daladier, de Chamberlain, de la Conférence de Munich en 38, des Sudètes. Tout cela, pour attaquer de front le RN, crédité d'un sacré tabac le 9 juin.
     
    Toujours à Lille, le Premier ministre, en clair le commis aux oeuvres de Macron (il n'a nulle autre prérogative que celle-là), en surajoute dans le thème "RN fasciste", gentillesse totalement contre-productive : dans une campagne, il ne faut jamais parler de l'adversaire, mais de soi. Or, hier à Lille, du programme de la Macronie pour les européennes, qu'avons-nous appris ? Rien. Strictement rien. Si ce n'est qu'ils insultent le principal parti d'opposition, alors qu'ils sont, eux, au pouvoir. Madame Le Pen, Monsieur Bardella, sortent grands vainqueurs de cette Messe inaugurale de leurs adversaires.
     
    Bien pire encore : l'ineffable chaîne macronienne LCI. On n'y voit plus défiler que des généraux en retraite, tout chantres de l'entrée en guerre de la France sur le front ukrainien. Tous convaincus, comme en 39, de l'absolue supériorité de l'armée française. Tous torréfiés par le génie nucléaire de la dissuasion. A travers chacun de ces personnages, le ton est donné par l’Élysée. Macron tient le diapason, les valeureux généraux chantent la victoire. C'est sûr, ils iront suspendre leur linge sur les lignes russes.
     
    Dans la guerre, tout le monde fait de la propagande. Poutine, sur ses chaînes en Russie. Biden, sur les siennes aux Etats-Unis. Macron, en laissant instiller, sous couvert "d'experts", la petite musique du bellicisme.
     
    Le record absolu d'arrogance de nos généraux français ? Il vient d'être pulvérisé, toujours sur LCI, avec des propos ubuesques sur l'armée allemande, qualifiée de faible, peu fiable, inapte à la chaîne de commandement. Dévaloriser l'armée allemande, la ridiculiser auprès du public français, la consigne a été lancée directement de l’Élysée, Paris et Berlin traversant ces jours une période de froid glacial.
     
    Quel jeu joue Macron ? S'imagine-t-il sérieusement, une seule seconde, en chef de guerre contre la Russie ? On lui conseille de lire les événements de 1812. Ou alors, Guerre et Paix. Dans ce roman d'exception, il pourra se distraire de ses pulsions guerrières, avec une myriade de personnages. Un incendie de Moscou qui relègue celui d'Atlanta, dans Autant en emporte le vent, à celui de brasier local. Des paysages à couper le souffle. Une héroïne, Natacha, dont le lecteur tombe amoureux. Et à la fin, comme plus tard en 1945, juste un infime détail : c'est la Russie qui gagne.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Marre des manifs !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 06.03.24

     

    Les beaux jours arrivent, et avec eux les innombrables samedis de manifs, à Genève. Presque plus un week-end sans un rassemblement, un défilé, dans les rues de la ville. Et ces communiqués, deux jours avant, pour nous avertir que tel quartier sera « totalement fermé à la circulation ». Comme si c’était une fatalité ! Comme si les autorités n’avaient aucune marge de manœuvre pour décider du lieu, du tracé. Comme s’il était acquis que des dizaines de milliers de Genevois se fassent proprement emmerder par des militants, derrière des banderoles.

     

    On nous dit « Le droit de manifester est constitutionnel ». Je veux bien. Mais pas le droit au tracé ! Pas le droit au trajet ! Pas le droit de boucher systématiquement les mêmes rues, week-end après week-end ! L’écrasante majorité des gens, à Genève, ne manifestent jamais. La semaine, ils se lèvent tôt, pour aller bosser. Le samedi, ils sont heureux d’aller faire leurs courses, et ils ont le droit absolu, sans avoir à se sentir un seul instant coupables, de les faire en voiture. A Genève, le libre choix du mode de transport est constitutionnel, tiens justement.

     

    Pourquoi les autorités se laissent-elles toujours imposer les tracés par les éternels collectifs, toujours les mêmes ? Ont-elles peur, pour leur popularité ? Eh bien leur trouille, elle s’exerce au détriment des braves gens, qui n’ont qu’une envie, sur la chaussée qu’ils financent : circuler !

     

    Pascal Décaillet