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Sur le vif

  • Non, M. Crittin, vous ne nous referez pas le coup de "No Billag" !

     
     
    Sur le vif - Mardi 01.07.25 - 18.30h
     
     
    Il n’appartient en aucune manière au directeur de la RTS de qualifier de « véritable désastre » l’initiative « 200 francs, ça suffit ! », comme il vient de le faire, l’air de rien, juste en passant, à Forum, dans le cadre d’une interview factuelle sur les actuelles restructurations.
     
    Une initiative populaire fédérale est un acte politique. Le pari lancé par quelques citoyens au peuple suisse tout entier. Il conviendra, le jour venu, d’en débattre, et chaque citoyenne, chaque citoyen de ce pays pourra donner son avis. Dont le citoyen Crittin, bien entendu. MAIS PAS AVEC SA CASQUETTE DE HAUT CADRE SSR.
     
    Il n’est absolument pas question de recommencer avec l’appareil de propagande SSR de l’époque de « No Billag ». Les cadres de cette entreprise n’ont pas à intervenir, en leur qualité hiérarchique, dans un champ politique qui appartient à l’ensemble du corps électoral suisse.
     
    Je ne me prononce ici ni sur l’initiative, ni sur le contre-projet du Conseil fédéral. Je dis simplement : la propagande hallucinante, éhontée, de la SSR à l’époque de No Billag, où chaque chef, sous-chef, ou simple grimpaillon aux alpestres desseins, profitait d’interviews factuelles pour prêcher le dogme inviolable, c’est fini. Il n’est pas question de revivre ce maelström de pensée unique.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Elle nous revient en rêves, elle brûle, elle sourit

     
     
    Sur le vif - Lundi 30.06.25 - 09.29h
     
     
     
    Un grand merci à l’excellent Jacques Berchtold de nous partager ces éblouissantes images de l’Institut du monde arabe. Des manuscrits, des témoignages, d’une beauté exceptionnelle.
     
    Depuis l’enfance, ce monde me fascine. J’ai eu la chance de m’y rendre tant de fois, au Proche-Orient comme en Afrique du Nord.
     
    J’ai eu le privilège, à l’âge de huit ans, avec toute ma famille, de visiter la Mosquée des Omeyyades, à Damas, mais aussi Beyrouth, Istanbul.
     
    Trois ans plus tard, en 69, seul avec ma mère, tour d’Andalousie, chaleur écrasante, illumination totale, Grenade, Cordoue, Séville, Cadix, Jerez, Ronda : soudain Rilke, au bord des falaises !
     
    Nous servait de guide un homme fascinant, natif d’Afrique du Nord, au passé complexe, nous traduisant l’hébreu et l’arabe, profondément attaché à son judaïsme, mais connaissant à fond l’Islam. Il était un homme de paix et de lumière, de ponts entre les civilisations, un homme de lettres et de chiffres. Il incarnait la connaissance.
     
    Plus tard, avec mon épouse et mes filles, nous avons eu la chance de visiter la lumineuse Kairouan, en Tunisie, l’un des quatre lieux saints de l’Islam.
     
    Jérusalem, trois fois Sainte ? Je m’y suis rendu maintes fois. C’est la ville du monde qui m’habite le plus, avec Rome. Elle foisonne de signes. Elle accapare l’esprit. Elle s’inscrit dans notre être, nous revient en rêves. Elle brûle, et elle sourit.
     
    Allez sur le site de Jacques Berchtold. Et surtout, allons tous visiter l’Institut du monde arabe. Tournons-nous vers l’Orient. Apprenons les langues. Immergeons-nous dans les saveurs de la complexité. Laissons descendre en nous la voix unique de l’Egyptienne Oum Kalthoum.
     
    Souhaitons aux peuples d’Orient, qu’ils soient juifs, musulmans, syriaques, coptes, persans, un autre destin que celui de la guerre et de la désolation. Ils ont tant à nous apprendre.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Un Traviata sans crinoline ? Mais pourquoi pas !

     
     
    Sur le vif - Vendredi 27.06.25 - 14.31h
     
     
     
    J'ai regardé hier soir, un peu avant minuit, sur la RTS, une partie de cette fameuse Traviata, tant décriée, donnée au Grand Théâtre de Genève. Je précise deux points importants :
     
    1) Je n'ai pas tout regardé. Peut-être les passages tant haïs se trouvaient-ils dans ce que je n'ai pas vu.
     
    2) En matière d'opéra comme dans la vie, mais avant tout en matière musicale, je ne suis pas un visuel. Je suis un auditif. Les sons, pour moi, la musique, le verbe, le propos, priment sur ce qu'on donne à voir. Bref, je suis un homme de radio, doublé d'un mélomane passionné. Pour l'opéra, depuis l'enfance, je me demande s'il faut vraiment les mettre en scène. Une version juste musicale, face public, me conviendrait.
     
    J'en viens à l'essentiel : dans ce que j'ai pu capter, hier soir, c'était musicalement impeccable. La cantatrice (celle que j'ai vue) interprétant le rôle-titre était absolument remarquable, précise, puissante. Une très belle Violetta. Jusqu'à nouvel ordre, c'est pour elle qu'on vient, pour les feux vocaux surgis des tréfonds de son corps, pour son interprétation tonale de la souffrance et de la passion amoureuse, plutôt que pour le cirque visuel d'un moment.
     
    Violetta, ce jeu étourdissant de vie et de mort, de survie, de sursis, autour d'une voix qui va s'éteindre et qui nous éblouit comme jamais. Ce miracle-là, le seul qui vaille, se trouve, note après note, dans la partition géniale de Verdi. Il est incorporé par une grande cantatrice, qui doit tout donner. C'est cela qui compte, ce pari de la mort en direct, pas les décors.
     
    La mise en scène ? Ce que j'ai vu hier soir était sobre, sans salons de courtisanes du 19ème d'usage, avec canapés rouges et crinoline, et ce parti-pris me convient parfaitement.
     
    Faut-il mettre en scène les opéras ? Si la réponse est oui, alors il faut accepter la prise de risque, avec tous les excès qu'elle peut engendrer, le principal étant évidemment de dénaturer la trame, ou dévier l'attention de la musique et des voix (qui doivent demeurer impérativement premières), au profit de lubies personnelles.
     
    Accepter la prise de risque, principe dramaturgique de tout pari brechtien ou de Heiner Müller, ou de Chéreau, c'est évidemment accepter qu'on puisse proposer, Dieu merci, d'autres versions que les divans, les coupes de champagne, les rouges et les noirs des maisons de tolérance de luxe, au milieu d'un siècle réputé victorien.
     
    Si c'est pour reconduire à l'infini les décors de Zeffirelli, mille fois recommencés, alors autant diffuser les images de son fameux film en arrière-fond, et laisser les chanteurs seuls sur scène. Ca permettrait de faire des économies. Avec un immense avantage : utiliser ces fonds précieux pour monter Mozart, Wagner, et surtout Richard Strauss.
     
    Bonne idée ? Champagne ! Allez on trinque tous, comme dans l'immortelle scène du 1er acte, où chacun porte un toast. Allez, tous ensemble, frères et soeurs : “Libiamo, ne’ lieti calici”.
     
    Allez, ce soir, avec mon épouse, nous boirons une coupe de Prosecco, en l'honneur de Violetta !
     
     
    Pascal Décaillet