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Sur le vif

  • Lionel Dugerdil, leader incontournable de la droite genevoise

     
     
    Sur le vif - Dimanche 19.10.25 - 16.09h
     
     
     
    Cette complémentaire, je l'ai toujours dit, opposait deux hommes de valeur. A Nicolas Walder, j'adresse toutes mes félicitations. Il a les compétences, la formation politique, l'expérience d'un exécutif, le passage par Berne, la vision générale des enjeux nationaux, pour exercer les fonctions de Conseiller d'Etat.
     
    Mais j'aimerais dire un mot de Lionel Dugerdil. Sa campagne, d'un bout à l'autre, a été magnifique. Populaire, joyeuse, pleine de bonne humeur, d'envie de vivre. La campagne d'un homme de droite, et la droiture d'un homme de la campagne.
     
    Il n'a pas été élu. Mais son résultat amène son parti à des niveaux jamais atteints. Au sein des droites genevoises, il est devenu non seulement l'homme fort, mais le rassembleur, par tempérament, par sa capacité à fédérer. Les acariâtres et les atrabilaires qui, à l'interne de son parti, avaient cru bon d'ourdir contre lui, peuvent aujourd'hui se rhabiller : l'UDC genevoise a un chef, digne de Céline Amaudruz qui avait déjà fait un boulot formidable. Pour ce parti, longtemps miné par des querelles d'ego, d'un singleton à l'autre, Dugerdil incarne le rassemblement, la capacité à nouer des alliances, le rapprochement continuel vers la victoire. Son avenir politique est devant lui.
     
    Hommage, aussi, au PLR. Ce parti a, quant à lui (.....), joué le jeu de l'alliance. Il s'est montré loyal, fidèle aux engagements. Il a tenu parole et soutenu Dugerdil au deuxième tour. Cette rectitude, symbolisée par l'impeccable loyauté d'un Cyril Aellen, crée des liens, pour l'avenir. Elle consolide la confiance. La droite genevoise, c'est désormais le PLR, et l'UDC. Ensemble. Il faut passer des alliances avec des partenaires fiables. Les autres, on peut les laisser vivre leur vie, dans le Marais.
     
    Au sein des droites genevoises, Lionel Dugerdil est désormais le leader. La grande gagnante, à droite, ce dimanche 19 octobre, c'est la tendance nationale, patriote, souverainiste, protectionniste, populaire, et surtout joyeuse.
     
    Car la politique n'a aucune raison d'être triste. Elle est humaine, incarnée, pleine de rires et de fracas, pleine d'amitiés, de sourires complices. Le style Dugerdil, pétaradant et festif comme une noce de campagne de Bruegel l'Ancien, c'est une touche d'ivresse de vivre, au milieu d'une invitation à la pénitence, dans l'austérité grise du Temple.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Pour une politique arabe de la Suisse

     
     
    Sur le vif - Dimanche 19.10.25 - 06.15h
     
     
    Depuis de longues années, déjà sous Trump 1, je dénonce ici l’absence totale de sensibilité d’Ignazio Cassis au monde arabe. Et son obédience aux États-Unis et à Israël.
     
    En lisant la presse alémanique, ce matin, je découvre qu’il va se rendre dans trois pays arabes : l’Irak, la Jordanie, le Koweït.
     
    Volonté bien tardive, une fois consommé le cataclysme de Gaza ? Ambition de corriger enfin une image de déséquilibre, et surtout d’ignorance des réalités d’une civilisation capitale dans les équilibres du monde ? Peut-être.
     
    Mais l’impératif de lucidité, dans l’observation de la politique, exige de prendre les terrains et les hommes tels qu’ils sont, non tels qu’on aurait voulu qu’ils fussent.
     
    Dans ces conditions, quel que soit le regard qu’on porte sur le Tessinois (le mien, vous le savez, est très négatif), il faut saluer, toute timide soit-elle, cette inflexion, enfin, de la politique du DFAE.
     
    Je plaide depuis toujours pour une politique arabe de la Suisse. Et en particulier, pour une politique palestinienne de la Suisse. Avec M. Cassis, jusqu’ici, elle est tombée à zéro.
     
    Le soutien sans faille à Israël pendant le massacre de Gaza, donc le soutien au colon face au colonisé, n’a pas grandi la Suisse. Dans le monde arabe, où elle avait de solides relais depuis l’époque du Secrétaire d’Etat Edouard Brunner, l’ère Cassis a isolé notre pays. Cette diplomatie est une catastrophe, qui nous a disqualifiés dans notre rôle d’arbitre.
     
    La Suisse doit avoir une politique arabe. Nos diplomates doivent s’ouvrir aux langues orientales, l’arabe, mais aussi le persan, clef indispensable pour commencer à tenir sur l’Iran historique des propos autres que ceux de la propagande américaine.
     
    Nos diplomates doivent se désintoxiquer de l’impérialisme de la langue anglaise, du monde anglo-saxon, du narratif imposé au monde par la Maison-Blanche et le Pentagone.
     
    La Suisse est un minuscule pays, mais par l’ouverture, l’écoute et la connaissance des langues, des cultures, des civilisations, elle peut accomplir de grandes choses. Pour peu qu’elle s’affranchisse des arrogances, des hégémonies, des volontés de domination, d’où qu’elles viennent.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Le PLR : fidèle à ses valeurs, fidèle à ses erreurs

     
     
    Sur le vif - Samedi 18.10.25 - 16.06h
     
     
    En approuvant tout à l'heure, par 330 OUI contre 104 NON (ce qui n'est pas rien) et 9 abstentions, les Bilatérales III, le PLR suisse confirme sa ligne en faveur du libre-échange avec l'Union européenne, et notamment du principe de libre-circulation des personnes. Une ligne ancienne, fondatrice, celle de Delamuraz lors du combat épique du 6 décembre 1992, dont j'avais couvert, de Berne, toute la campagne, dans toute la Suisse, tout au long de l'année.
     
    Le PLR est fidèle à lui-même. A lui au moins, on n'adressera pas le grief de ductilité marécageuse ou de choix dans le sens du vent. Cette fidélité à ses valeurs de toujours doit être saluée.
     
    Pour autant, je ne voterai pas, le jour venu, cet Accord. Je suis pour les échanges et l'amitié avec nos voisins européens. Mais je suis contre le dogme du libre-échange, tel qu'on nous l'impose depuis 35 ans en Europe.
     
    Point 2 : je suis contre tout risque d'inféodation de mon pays à des juges étrangers, fussent-ils nommés par euphémisme des "arbitres".
     
    Point 3 : je ne veux pas de surpopulation de la Suisse, Übervölkerung, et en cela j'accueille avec bienveillance l'initiative de l'UDC sur les dix millions d'habitants. J'avais déjà voté OUI à Ecopop, je ne veux pas d'une Suisse qui étouffe. Je veux une croissance à taille humaine, au service de l'humain, respectant l'environnement. Maîtrisée, et non subie.
     
    La bataille à droite, celle des élections fédérales 2027, est lancée. Elle oppose deux grandes tendances, parfaitement respectables l'une comme l'autre, mais dont il n'est pas question de taire l'antagonisme. La tendance PLR, qui veut continuer dans la voie du libéralisme, avec tout ce que ce dernier peut représenter comme abdication de l'Etat, affaiblissement des services publics, renoncement à contrôler les flux migratoires. En face, la tendance UDC, qui veut maîtriser l'immigration, contrôler la croissance, commercer avec nos amis européens sans que cela soit lié à la moindre abdication de notre souveraineté. Ni politique, ni judiciaire.
     
    Entre ces deux tendances, j'ai fait mon choix. Depuis longtemps.
     
    En résumé, le PLR mérite notre respect pour sa cohérence et sa fidélité à ses idées. Mais à mes yeux, il a tort dans la question des Bilatérales. Je lui préfère une droite populaire, souverainiste, nationale, sociale et joyeuse.
    C'est valable en Suisse. Et c'est valable à Genève.
     
     
    Pascal Décaillet