Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sur le vif - Page 2

  • Claude Thébert, le passage éclairé de la vie

     
     
    Sur le vif - Mercredi 26.11.25 - 16.52h
     
     
     
    Homme parmi les hommes, comédien parmi les comédiens, conteur parmi les conteurs, Claude Thébert était partout. Sur scène. Ou alors dans la salle, pour voir jouer. On allait au théâtre, on tombait sur le regard bleu de Claude Thébert. Partout où quelque chose se jouait, il était là.
     
    D'autres, mieux que moi, vous raconteront son trajet d'acteur, à travers les décennies. Les rôles qu'il a si profondément marqués, de Claude Stratz à Jean-Louis Hourdin. Sa passion pour les textes, les dire, les détacher du banal, les arracher au silence. Sa défense des mots, des scènes, des comédiens, du théâtre.
     
    Et puis, il y a 24 ans, dans la première mise en scène de Tintin (où Jean Liermier tenait le rôle-titre), il était l'un des deux Dupondt. Transposer à la scène la ligne claire, c'était le pari fou de Dominique Catton, cette aventure qu'on retrouve maintenant à Carouge.
     
    Cet infatigable promeneur à travers textes et tréteaux, cour et jardin, scène et public, était comme un passage éclairé de la vie. Au milieu d'un art qui doit, sous peine de notre mort à nous, demeurer vivant. A ses proches, ses amis, toute mon amitié. Et ma sympathie.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Laissons-les ourdir dans leurs ombres chéries

     
     
    Sur le vif - Mardi 25.11.25 - 10.46h
     
     
     
    Je commence à en avoir plus qu'assez de l'hyper-référence à David Hiler, en matière de gestion financière du Canton. C'étaient des années plus faciles. Les Verts jouaient constamment un double jeu, entre parti gouvernemental et d'opposition quand ça les arrangeait. Partout, leurs caciques briguaient les postes les plus prestigieux - et les mieux rémunérés - de la République. La confusion des genres régnait, et les Verts de ces années-là, marécageux à souhait, en ont tiré un maximum de profit pour s'intégrer au système.
     
    Alors, le mythe Hiler, ça suffit. De même - mais là, je crois que les gens commencent à comprendre - le mythe Cramer. Ce mélange de bonhommie du terroir, de roublardise extrême, de mainmise sur tous les postes qui comptent, de noyautage des grandes régies (qui dure encore), de fausse amabilité de cocktail, n'a pas servi la République de ces années-là.
     
    A cette confusion généralisée, symbolisée par le tutoiement universel devant un verre de blanc, je préfère la clarté des fronts. La gauche, la vraie, socialiste et Parti du Travail. Et face à elle, la droite, la vraie, PLR et UDC. La lutte des classes. La dialectique marxiste, hégélienne, des antagonismes. Un univers politique plus dur, mais plus clair, et plus vrai.
     
    Les années Cramer, Hiler, sont derrière nous. Sauf aux SIG et aux HUG. Laissons-les ourdir dans leurs ombres chéries. Nous avons mieux à faire.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Voir loin. Dans le coeur vibrant des humains

     
     
    Sur le vif - Lundi 24.11.25 - 16.51h
     
     
     
    Passionné de politique depuis l'enfance, je suis le premier à admirer ceux qui voient loin. Les visionnaires.
     
    Enfant, mon idole était Charles de Gaulle. Je suis né au moment même de son retour au pouvoir (juin 58), après douze ans et demi d'absence. J'ai grandi avec lui, sur les écrans TV familiaux. J'ai pris goût à la politique, à sept ans et demi, lors de la présidentielle de décembre 65, première du genre au suffrage universel. J'ai suivi Mai 68 sur un transistor. Je me souviens, comme si c'était hier, du référendum d'avril 69, son départ immédiat pour l'avoir perdu. Encore plus précisément, je me souviens de sa mort. Il a succombé le 9 novembre 1970 autour de 19h, j'ai appris son décès par ma mère, le lendemain midi, en revenant de l'école.
     
    Les gens que j'admire sont Bismarck pour ses premières lois sociales, il a vu loin. De Gaulle. Mendès France, pour son contrat de confiance, son respect de la parole donnée, sa passion pour la vérité. Et surtout Willy Brandt, pour son intuition de l'Ostpolitik. Tous, ils ont su voir loin.
     
    Pourtant, aujourd'hui, j'admire ceux qui savent voir près. Très près. Au plus près des besoins les plus criants, les plus précisément identifiables, des gens, à commencer par les plus démunis d'entre nous. Je pense à ceux qui sont atteints dans leur santé. Je pense à nos aînés en situation économique difficile. Je pense aux jeunes, en recherche d'emploi. Je pense à tous les largués de la société. Les oubliés de la prospérité. Nous avons le devoir de les aider.
     
    Voir près ? Un homme, dans sa campagne, en a donné l'exemple. Il a 34 ans, il s'appelle Zohran Mamdani, il vient d'être élu Maire de New York. Cet homme jeune, révolutionnaire dans sa manière d'être, et déjà attaqué de toutes part, m'impressionne. Puisse-t-il réussir. Ce sera terriblement difficile.
     
    Mamdani sait voir près. Il a su identifier les vraies souffrances de la population. Il n'a sans doute pas la prodigieuse culture historique de Charles de Gaulle, ni son éclatant rapport au verbe, mais dans cette campagne, il a tenu le diapason du nouveau ton qui s'impose aux politiques : du concret, du concret, encore du concret.
     
    Alors oui, je continuerai toute ma vie à lire Plutarque et Thucydide, à admirer les hommes illustres, à me passionner pour l'Histoire de la cohésion sociale, en Allemagne, en France, en Suisse. Mais j'invite les politiques, toutes tendances confondues, à laisser le télescope, et lui préférer l'usage du microscope. Voir près. Sentir les failles. Saisir les souffrances. Respecter les délaissés. Leur venir en aide.
     
    Identifier le réel avec les armes puissantes de la lucidité, le réel d'ici et de maintenant, ça permet, par prodigieux paradoxe, de voir enfin très loin. Pas sur la Lune. Mais dans le coeur vibrant des humains.
     
     
    Pascal Décaillet