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Sur le vif - Page 2

  • Quand les CFF vont faire leurs courses en Allemagne

     
     
    Sur le vif - Dimanche 16.11.25 - 14.31h
     
     
     
    Dans quel monde vivent les CFF ? A l'heure d'un retour planétaire au protectionnisme, juste retour de balancier après 35 années de libre-échange échevelé, notre bonne régie fédérale accorde tout benoîtement sa préférence à l'Allemand Siemens, contre le Suisse Stadler, pour le choix de 116 rames régionales à deux étages. C'est un absolu scandale. Et la mollesse des réactions, même à gauche, montre à quel point notre classe politique est encore timorée face au dogme libéral.
     
    Qui possède les CFF ? A 100%, la Confédération ! Autrement dit, le peuple suisse. Ce statut exige de la régie, dans ses partenaires commerciaux, de privilégier la Suisse. Et qu'on ne vienne pas, de grâce, nous parler, comme on le fait depuis vingt ans pour le CEVA à Genève, des "nouvelles règles sur les marchés publics" ! En attendant d'avoir une majorité qui serait bienvenue de les dénoncer, ces règles, il est parfaitement possible, pour les CFF, d'alléguer des critères de qualités durables des entreprises suisses.
     
    Surtout, cette nouvelle intervient dans quel contexte ? Dans celui du méga-chantage que vient d'exercer Trump sur la Suisse pour équilibrer sa balance commerciale avec notre pays ! Du super-protectionnisme ! Et ça a marché ! Et voilà nos braves CFF, sans un mot de condamnation de notre brave Conseil fédéral, ni de notre brave Parlement à majorité libre-échangiste, qui achètent allemand, pour 2,1 milliards. C'est consternant de naïveté, d'aplaventrisme face à un dogme libéral qui justement s'essouffle partout sur la planète, sauf dans les consciences surmultipliées d'exemplarité libre-échangiste, chez nos managers ultra-libéraux d'une régie publique, qui appartient au peuple suisse !
     
    Oui, les réactions, même à gauche, même dans l'aile protectionniste (à raison !) de l'UDC, sont d'une mollesse consternante. Cet achat allemand des CFF est un scandale. Il doit être dénoncé comme tel. Et combattu, par tous les moyens.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Soins dentaires : pour moi, c'est OUI

     
     
    Sur le vif - Mardi 11.11.25 - 09.22h
     
     
     
    J'ai voté OUI à l'initiative sur les soins dentaires. Elle correspond exactement à tout ce que j'attends de la politique : s'occuper de la vie quotidienne des gens, à commencer par les plus démunis. Et puis, dans la jungle ultra-libérale de la santé en Suisse, elle donne, de Genève, un signal au pays. Modeste, mais réel.
     
    Un chèque annuel de 300 francs pour les soins dentaires, alloué aux plus défavorisés d'entre nous, c'est déjà un geste. Je plaide pour ma part, depuis toujours, pour une réforme beaucoup plus globale du système de santé avec une Caisse publique, ou même unique, et un grand retour de l'Etat. Mais en attendant cette Révolution systémique, l'initiative sur les soins dentaires est déjà un geste.
     
    La politique est affaire de symboles. Les misérables, on les appelle des "sans-dents". S'occuper des dents des gens, par le vecteur d'une initiative, c'est actionner notre démocratie directe, notre bien le plus précieux en Suisse, en faveur de la santé, en faveur de la vie. Certaines infections dentaires, on le sait, peuvent avoir des conséquences très graves sur d'autres parties du corps. La dent humaine n'est pas un détail, elle est partie intégrante de notre corps.
     
    La puissance du symbole ? Elle est là, justement ! La démocratie directe mise en action pour le corps de nos contemporains, c'est le corps social, le corps politique de la Suisse, le démos, qui se soucie du corps des humains, le sôma. Il y a là, dans cette correspondance, dans ce jeu de miroirs entre la partie et l'ensemble, quelque chose de très fort pour moi, et qui rejoint mes inflexions spirituelles : humains, nous sommes tous un même corps. S'occuper du corps humain, c'est œuvrer dans l'indivisible globalité du monde.
     
     
     
     
    Pascal Décaillet

  • Zohran Mamdani, un souffle de vie

     
     
    Sur le vif - Lundi 10.11.25 - 16.57h
     
     
     
    Les éditorialistes pisse-froid qui n'en peuvent plus de relativiser l'éclatante victoire de Zohran Mamdani sont les ultimes reliques de la gauche blairienne, individualiste, bobo et sociétale en Suisse romande.
     
    Les mêmes, juste après la chute du Mur, ne cessaient de nous annoncer "la fin de l'Histoire", "la victoire définitive du capitalisme", "la mort des idéologies", et autres fadaises, comme "la défaite irrémédiable du communisme dans le monde".
     
    Les mêmes prônaient, en Suisse, la libéralisation du marché de l'électricité. Les délocalisations. La privatisation des services publics. La fin de l'industrie lourde, de l'acier, de la sidérurgie. Le triomphe de la Silicon Valley, des marchés financiers, des boursicoteurs mondialisés.
     
    Alors évidemment, aujourd'hui, c'est trop pour eux. Au coeur même de New York, symbole de leurs chimères individualistes, libérales et libertaires, surgit un homme de 34 ans. Il mène une campagne d'exception. Pas un mot sur le sociétal. Mais toute son énergie sur les transports publics gratuits, la baisse des loyers, la vie quotidienne des gens, à commencer par les plus démunis.
     
    Cette gauche-là, on en redemande. Parce qu'elle s'occupe de la vraie vie des humains. Des problèmes concrets, matériels, qui n'ont rien de métaphysique, ni même de climatique, non, juste la fin du mois.
     
    Zohran Mamdani a gagné, parce qu'il a VRAIMENT écouté les gens. Il a fait campagne avec eux, au milieu d'eux. Il ne leur a pas parlé d'en haut. Il leur a parlé à hauteur de regard. A hauteur d'homme.
     
    Longue vie à ce nouveau Maire. Il est, bien au-delà de New York, un souffle de vie.
     
     
    Pascal Décaillet