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Sur le vif - Page 2

  • Valeur locative : le titre de la brochure fédérale est un scandale !

     
     
    Sur le vif - Dimanche 24.08.25 - 15.52h
     
     
    Comment la brochure fédérale peut-elle à ce point tromper les citoyens suisses ? Le 28 septembre, le peuple vote sur l'abolition de la valeur locative, sur laquelle je suis en train de plancher, pour un débat dans quelques jours. C'est déjà assez compliqué comme ça, parce qu'il faut commencer par expliquer à nos concitoyens ce qu'est la valeur locative, mais aussi parce qu'on a planté une forêt touffue de compensations fiscales, et enfin parce que la droite est divisée. Alors de grâce, dans un document distribué à des millions d'exemplaires, appelons cet objet comme les gens le nomment, a juste titre, dans les bistrots, "SUPPRESSION DE LA VALEUR LOCATIVE" !
     
    Si on vote sur les chats, appelons l'objet "Vote sur les chats". Si on vote sur les chiens, appelons l'objet "Vote sur les chiens". Titrons sur l'essentiel, ce qui touche les gens. Titrons là où les gens comprennent, avec les mots justes et concernants, ceux que le public saisit du premier coup. L'impératif premier de la citoyenneté, c'est la clarté.
     
    Mais là, le sommet du juridisme noyeur de sens est atteint. Titre de l'objet sur la valeur locative, dans la brochure : "Arrêté fédéral relatif à l'impôt immobilier sur les résidences secondaires".
     
    Absolu scandale. Sous le prétexte emberlificoté qu'il faut juridiquement passer par cette étape pour modifier la loi générale, on escamote l'essentiel, et ON LIVRE AUX CITOYENS UN TITRE FAUX ! Le brave votant de base, qui n'est en général pas docteur en droit immobilier, va s'imaginer que ça ne concerne que les chalets en Valais ou dans le Toggenburg. ALORS QUE LE VOTE CONCERNE LA VALEUR LOCATIVE, EN GÉNÉRAL !
     
    Ce libellé de brochure fédérale est un scandale. Il induit les votants en erreur.
     
     
    Pascal Décaillet

  • La dignité d'un peuple n'est ni intempestive, ni prématurée

     
     
    Sur le vif - Lundi 25.08.25 - 10.30h
     
     
     
    Depuis ma jeunesse, je plaide pour un État palestinien. Je le faisais déjà lorsque j’ai couvert, en 88, le discours d’Arafat devant l’Assemblée de l’ONU, à Genève. Je l’ai fait en 2004, lorsque je suis allé pour la RSR à Ramallah, couvrir en direct les funérailles d’Arafat. Forum spécial, en direct au milieu d’une foule immense.
     
    Depuis ma jeunesse, je prône, comme tant d’autres, cette solution : deux États, respect total pour l’un comme pour l’autre, amitié partagée de la Suisse pour ces deux peuples.
     
    Depuis ma jeunesse, chaque fois que je m’exprime en ce sens, je m’entends répondre : « Ça n’est pas le moment, c’est prématuré ».
     
    Depuis 77 ans, c’est « prématuré » !
     
    Depuis 58 ans, c’est « prématuré » !
     
    Et l’indépendance de l’Algérie, conquise de si haute lutte en juillet 62, et dans les préparatifs de laquelle la Suisse a joué un rôle si important, que j’ai été amené à étudier de près, elle était « prématurée » ?
     
    Et la nationalisation du Canal de Suez, par Nasser, elle était « prématurée » ?
     
    Et les « hommes intègres », de Sankara, ils étaient « prématurés » ?
     
    Et l’indépendance de l’Inde, elle était « prématurée » ?
     
    Traduction du mot « prématuré » : JAMAIS !
     
    Aujourd’hui, vu l’horreur absolue du carnage sur place, l’urgence première est évidemment humanitaire : arrêter le massacre, mettre fin à la famine. Cette chronologie prime, c’est certain, sur les considérations statutaires.
     
    Mais la dignité d’un peuple en souffrance, c’est d’avoir un État. Cela fut reconnu à Israël, à juste titre, en 1948, après l’anéantissement de six millions de personnes dans les camps. Cela doit, dès aujourd’hui, parallèlement à une action humanitaire plus urgente que jamais, être reconnu au peuple palestinien.
     
    La dignité d’un peuple n’est ni intempestive, ni prématurée.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Alain Bittar : un homme indispensable à Genève

     
     
    Sur le vif - Vendredi 22.08.25 - 13.54h
     
     
    Il existe un homme, à Genève, qui depuis des décennies se bat pour une connaissance, en profondeur et en complexité, des cultures arabes et méditerranéennes. Cet homme, c'est Alain Bittar.
     
    Dans le contexte actuel, plus que jamais, sa démarche de connaissance est fondamentale. A l'heure de la plus grande souffrance du peuple palestinien, l'urgence première est évidemment humanitaire : faire cesser le carnage. Mais elle est aussi une urgence de connaissance, au sens latin qu'on peut donner à ce mot, naître avec, ou peut-être aussi : aider à renaître.
     
    On nous bassine avec la "Genève internationale". Si c'est juste une machine à génuflexions devant l'impérialisme américain, camouflé sous des organisations pseudo-mondiales, on peut s'en passer. Si c'est juste une usine à cocktails entre diplomates qui se congratulent, on peut aussi oublier. Mais si c'est une démarche de connaissance, passant par la langue, l'Histoire, la musique, la polyphonie des témoignages, souvent contradictoires, alors OUI, OUI et OUI !
     
    Depuis tant d'années, que fait Bittar ? Autour de sa librairie L'Olivier, il a créé un univers où règnent les syllabes, les musiques et les récits du monde arabe et méditerranéen. L'Afrique du Nord, l'Andalousie, la Turquie, y ont leur place. L’Égypte, dans toute son incroyable richesse en courants linguistiques et spirituels. Le monde persan. Le Liban. La Syrie. Mais aussi, la Palestine. Par le chant, par la musique, par la poésie, ce peuple y obtient, bien avant d'avoir accédé au statut d'Etat, celui de culture, de champ du récit, d'épopées. Avec des histoires d'hommes et de femmes, nommés, chantés, et pas juste anonymisés comme une masse. C'est précisément cela, l'humanisme.
     
    Cette démarche, par rapport à un peuple en souffrance, tient du salut public. Une fois de plus, je félicite Alain Bittar. Et me réjouis de m'entretenir avec lui, dans quelques jours aux Yeux dans les Yeux, pour vous présenter la version 2025 de la Fête de l'Olivier.
     
     
    Pascal Décaillet