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Sur le vif - Page 2

  • Grandes régies : les oiseaux de feu

     
     
    Sur le vif - Jeudi 11.09.25 - 14.47h
     
     
    Encore une affaire aux SIG, révélée hier soir par Léman Bleu. Pour ceux qui prendraient en cours, elle révèle que l'enquêteur "externe et indépendant", qui s'était, dans son rapport, montré bien clément avec la gestion de l'ancien directeur des SIG, n'était, de facto, ni "externe", ni "indépendant".
     
    Il était, depuis 2016, l'un des avocats de la régie, ayant travaillé neuf fois pour elle depuis 2016, et l'ayant défendue trois fois, pour un montant de 255'000 francs. Disons qu'il était un homme familier de la grande maison.
     
    Voilà pour les faits. Nous en avons débattu hier soir. Ce qui doit nous intéresser, comme citoyens et citoyennes d'une République à laquelle nous sommes tant attachés, ce sont les leçons politiques à en tirer. Je vous le dis tout net : elles sont dévastatrices. Non pour les SIG, grande entreprise, à tant d'égards admirable pour la qualité de ses prestations à la population. Mais leur gouvernance, au plus niveau. Pour l'absence crasse de contrôle de la part du Conseil d'Etat, et - bien pire, car c'est son mandat - du Grand Conseil.
     
    Soyons clairs : les présidences des grandes régies, à Genève, sont tenues par le ballet interchangeable d'une poignée de personnages-clefs, souvent des anciens magistrats, qui dansent d'un poste à l'autre, en se tenant par la barbichette. Disons un ballet russe, début vingtième, avec quelques danseurs-étoiles, toujours les mêmes, en tête d'affiche. Ils passent des HUG aux SIG, du PAV aux SIG, de Charybde en Scylla, de Denges à Denezis, de Milan à San-Remo, avec l'alerte désinvolture d'un oiseau de feu.
     
    A l'intérieur de cette République que nous, citoyennes et citoyens, aimons et voulons souveraine, les oiseaux de feu mènent la danse. Ils règnent sur des baronnies. Féodaux, ils tiennent leurs fiefs, y installent leurs réseaux, leurs vassaux, leurs commis de basses ou hautes oeuvres. Ils y ont leurs de terrains de chasse. Ils sont chez eux.
     
    Les oiseaux de feu, la République ne les contrôle pas, et c'est là le scandale. Le Département de tutelle semble laisser faire, laissant ainsi d'immenses espaces du Grand Etat échapper au contrôle républicain. Pire, infiniment pire : le Grand Conseil n'accomplit pas sa mission de contrôle de l'administration. Chaque fois qu'un député ose soulever un lièvre sur une grande régie, se dresse face à lui la meute de ses collègues, membres du parti du ministre de tutelle. Le message est clair : "Ne viens nous emmerder au sujet des SIG, ou alors on te rendra la pareille sur les HUG, sous la tutelle du magistrat de ton parti".
     
    Il en résulte un système de barbichette. Une neutralisation généralisée, qui calme immédiatement toute ardeur investigatrice. Le copinage, au plus haut niveau, peut ainsi perdurer. Les féodaux, régner sur leurs fiefs. Et la République, se rhabiller.
     
    A moins d'un sursaut républicain qui ne peut venir que des profondeurs du peuple, des colères telluriques des citoyens attachés à la République, les oiseaux de feu ont encore de très beaux jours devant eux. Après tout, devant un verre de blanc, tout finit par se régler, non ?
     
     
    Pascal Décaillet

  • Henri de Navarre, revenez !

     
     
    Sur le vif - Mardi 09.09.25 - 18.20h
     
     
     
    Sébastien Desfayes a raison : le problème no 1 de la France, ça n’est ni la dette (certes colossale), ni la crise institutionnelle, assurément brûlante.
     
    Non. La question majeure, c’est la division des Français. Non par leurs désaccords, toute démocratie en est tissée, et ces antagonismes sont très sains, en République. Mais nos amis français en sont à des tonalités qui dépassent de très loin le simple clivage d’options. Ils s’insultent. Ils se menacent. Ils rejettent l’autre camp avec une violence jamais atteinte depuis la Libération. En intensité de haine, on retrouve, à bien des égards, le climat de l’Affaire Dreyfus, sur laquelle j’ai travaillé en profondeur en 1994, pour la RSR.
     
    Alors oui, la France est malade. Malade de ses coqs de combat, TOUTES TENDANCES CONFONDUES, sur les chaînes privées parisiennes. Malade de l’ignorance de sa propre Histoire. Malade d’une unité oubliée.
     
    Dieu sait s’il faut combattre la dette, Bayrou a mille fois raison. Dieu sait s’il faut rétablir, comme en 58, une cohérence et une clarté aux institutions. Mais l’impératif premier, c’est que les Français, oui nos amis, nos voisins, réapprennent à se parler. Et à s’écouter.
     
    On voudrait tant qu’un Henri de Navarre, franchissant le Pont-Neuf, comme le 22 mars 1594, vienne réinstaller dans Paris, et dans toute la France, cette sublime idée qui forge l’unité des peuples : la Réconciliation.
     
    De Gaulle avait réconcilié les Français avec les Allemands. Il faut maintenant que la France, tout en gardant sa prodigieuse diversité d’idées, se réconcilie avec elle-même.
     
     
    Pascal Décaillet

  • La Poste est-elle encore suisse ?

     

    Sur le vif - Mardi 09.09.25 - 14.43h

     


    La Poste déplace de Suisse au Portugal 200 emplois dans le secteur informatique. C'est un ABSOLU SCANDALE, un de plus dans la dérive de cette régie publique, détenue par la Confédération, vers les méthodes ultra-libérales du privé. La Poste se prend pour une multinationale anglo-saxonne ? Ou pour un iceberg, en errance atlantique ?


    Les délocalisations sont l'une des plaies majeures de notre Europe continentale. Nous laissons filer des emplois, alors qu'ils sont d'intérêt public, et en plus, dans le cas d'espèce, sous la responsabilité de tutelle de l'Etat fédéral. Les autorités de contrôle roupillent ?


    Aucun Suisse ayant un minimum de sens de l'Etat, de notre cohésion sociale, de l'intérêt supérieur de notre peuple, ne peut accepter cela.

     


    Pascal Décaillet