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Sur le vif

  • La TG, le Marais, le tragique de l'Histoire

     
     
    Sur le vif - Vendredi 21.11.25 - 08.02h
     
     
    En politique, il y a la droite, et il y a la gauche. Il y a la lutte des classes. Il y a le tragique de l’Histoire, les guerres, les traités. Il y a la férocité de la lutte de chaque nation pour sa survie. Il y a la puissance tellurique de chaque sentiment national, qui se réveille au premier frisson de soufre. Il y a les intérêts vitaux des nations.
     
    La gauche, la droite. De l’antagonisme entre ces deux pôles, né de la Révolution française, naissent parfois des étincelles de lumière. Pour qu’il y ait compromis, il faut d’abord qu’il y ait bagarre. Un traité qui dure est engendré dans la confrontation la plus sévère, pas dans le centrisme de départ, ce non-lieu marécageux de la géographie politique.
     
    La Tribune de Genève croit bon, ce matin, de tenter de relancer la grande illusion du Marais. Elle le fait pour affaiblir la droite. Elle le fait par mode du moment. Elle le fait par méconnaissance, feinte ou réelle, des mécanismes implacables de la dialectique entre opposants.
     
    J’invite la TG à lire, à fond, les deux analystes politiques les plus lucides depuis 2500 ans : Thucydide, auteur il y a 25 siècles de la Guerre du Péloponnèse, ce choc d’impérialismes économiques entre Sparte et Athènes sur les Cités grecques, et Karl Marx, décrypteur de génie des mécanismes d’intérêts financiers de la Révolution industrielle, d’abord dans la Rhénanie de sa jeunesse, puis sur les Allemagnes, enfin sur l’ensemble de l’Europe.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Loi climat refusée : la fin du magistère Vert

     
     
    Sur le vif - Mardi 18.11.25 - 15.48h
     
     
     
    Jeudi dernier, 13 novembre, le projet de loi sur le climat a été proprement jeté aux orties par la Commission de l'environnement et de l'agriculture du Grand Conseil. Le verdict est sans appel : 9 NON (PLR, UDC, Centre, MCG), 5 OUI (PS, Verts), et une abstention LJS qui ressemble à une monnaie d'échange pour négocier un ralliement en plénum. Ce serait dans le style de la maison.
     
    Pourquoi ce rejet ? Nous en débattons ce soir à GAC. Pour la droite, cette loi va beaucoup trop loin, elle rate sa cible, elle définit des objectifs inatteignables. Aussitôt la loi rejetée, les Verts se fendaient d'un communiqué aux accents théologiques, reprochant à la droite de refuser le Bien.
     
    Le plénum suivra-t-il ? On ne peut en jurer, malgré la majorité nette en commission : les partis charnières qui se sont opposés, ou celui qui s'est abstenu, ne sont pas les plus fiables. D'aucuns, dans leurs rangs, rêveraient de renverser la situation, pour affirmer leur pouvoir.
     
    Mais l'essentiel n'est pas dans cette cuisine parlementaire. Il réside dans le signal très fort donné, jeudi dernier en commission. Ce NIET siffle la fin d'une trop longue récréation. La fin, non d'un réel pouvoir des Verts sur Genève (ils n'ont jamais été majoritaires), mais celui d'un certain magistère moral exercé par eux, au nom d'une théologie du Bien, sur d'autres partis. Y compris à droite. Un magistère totalement disproportionné par rapport à la vraie représentativité des Verts. Mais qui a longtemps, beaucoup trop longtemps, hanté les consciences. Y compris à droite.
     
    Théologie, oui. Depuis quatre décennies à Genève, les Verts, parti neuf dans notre Histoire politique, fonctionnent sur la mauvaise conscience. Il faudrait voter pour eux comme on s'est acheté, jusqu'à Martin Luther, des Indulgences. Et cette "loi climat" portait en elle, dans son texte, dans sa lettre et dans son esprit, le chemin de rédemption qu'elle attendait des pécheurs. Maintes fois, depuis trop longtemps, la droite genevoise, au lieu d'attaquer frontalement les Verts, trottinait autour d'eux en négociant, comme on piétine d'impatience, enivré d'encens, devant un confessionnal.
     
    La rupture de jeudi dernier, c'est la fin de cette ère-là. La droite invite les Verts à continuer à défendre l'environnement, servir la République. Mais à cesser de nous faire, à longueur de journées, l'universelle morale. Ce tournant est bienvenu. Il sonne la fin, non du combat légitime pour l'environnement, mais celle d'un magistère qui devenait insupportable de pesanteur. Il était temps.
     
     
    Pascal Décaillet

  • CFF : la forfaiture

     
     
    Sur le vif - Lundi 17.11.25 - 13.42h
     
     
     
    J'ai dit hier, ici même, la forfaiture que représentait pour les CFF l'achat allemand de rames régionales, pour 2,1 milliards, chez Siemens, plutôt que chez le Suisse Stadler. Je n'y retranche pas une virgule, et j'ouvre le débat ce soir à GAC.
     
    Les CFF sont une régie publique, appartenant à 100% à la Confédération, donc au peuple suisse. En aucun cas, ils n'ont à se comporter avec la volatilité apatride d'un opérateur privé, ou d'une multinationale. Ils représentent la mémoire ferroviaire du peuple suisse. La fierté du peuple suisse.
     
    Les CFF sont l'un des emblèmes de la Suisse. Celle des radicaux, qui ont fait le pays. Celle des socialistes, qui ont longtemps défendu le service public. Celle de la démocratie chrétienne des cantons périphériques, patriote, conservatrice, férocement attachée au patrimoine. Celle, enfin, de l'UDC, souverainiste, farouche sur l'indépendance.
     
    Ce statut de régie nationale donne des obligations. Celle de privilégier le marché intérieur. De refuser de se soumettre à un géant économique allemand que je suis certes le premier à admirer depuis mon enfance, et mes visites d'usines avec mon père, ingénieur, mais qui n'en est pas moins, par rapport à notre petit pays, arrogant et vorace. On l'a vu, notamment, en matière aérienne. Ou en matière d'assurances.
     
    Les décisions des CFF sont des décisions politiques. Elles doivent l'être. Elles ne relèvent pas de la simple pesée privée d'une soumission au meilleur marché, mais d'autres critères, qui exigent des décideurs une vision d'ensemble, et surtout un patriotisme économique, un sens de l'Etat, de la cohésion nationale, bref d'autres valeurs que celles inculquées, depuis la chute du Mur, par la misérable idéologie mondialiste du libre-échange.
     
    Quant aux lois sur les marchés publics, qui suintent l'inféodation face au dogme du libre-échange, il convient d'urgence que le législateur suisse les modifie. Elles méritent le panier, rien d'autre. Les commandes d'une régie fédérale, au service du peuple suisse, n'ont pas à jouer ce petit jeu de traders surexcités, et de l'idéologie des privatisations.
     
    Le front, dans cette affaire, n'est pas droite-gauche. Il est entre partis d'Etat, régaliens, comme le sont les radicaux et les socialistes, ou l'aile protectionniste de l'UDC, et d'autres partis, flasques, insensibles à la patrie, aux frontières, à l'idée même de nation, tout juste bons à se jeter dans les bras de la première toile multilatérale venue, pourvu qu'elle fasse moderne.
     
    Je ne lâcherai pas ce sujet. Citoyen suisse, petit entrepreneur, fils et petit-fils d'entrepreneurs, je défends l'Etat, le patriotisme économique, la préférence nationale, la cohésion sociale, l'aide aux plus démunis. Les lois ultra-libérales sur les marchés publics, dont on a vu le résultat avec le CEVA à Genève, je les rejette, du plus profond de ma colère.
     
     
    Pascal Décaillet