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Sur le vif

  • Loi climat refusée : la fin du magistère Vert

     
     
    Sur le vif - Mardi 18.11.25 - 15.48h
     
     
     
    Jeudi dernier, 13 novembre, le projet de loi sur le climat a été proprement jeté aux orties par la Commission de l'environnement et de l'agriculture du Grand Conseil. Le verdict est sans appel : 9 NON (PLR, UDC, Centre, MCG), 5 OUI (PS, Verts), et une abstention LJS qui ressemble à une monnaie d'échange pour négocier un ralliement en plénum. Ce serait dans le style de la maison.
     
    Pourquoi ce rejet ? Nous en débattons ce soir à GAC. Pour la droite, cette loi va beaucoup trop loin, elle rate sa cible, elle définit des objectifs inatteignables. Aussitôt la loi rejetée, les Verts se fendaient d'un communiqué aux accents théologiques, reprochant à la droite de refuser le Bien.
     
    Le plénum suivra-t-il ? On ne peut en jurer, malgré la majorité nette en commission : les partis charnières qui se sont opposés, ou celui qui s'est abstenu, ne sont pas les plus fiables. D'aucuns, dans leurs rangs, rêveraient de renverser la situation, pour affirmer leur pouvoir.
     
    Mais l'essentiel n'est pas dans cette cuisine parlementaire. Il réside dans le signal très fort donné, jeudi dernier en commission. Ce NIET siffle la fin d'une trop longue récréation. La fin, non d'un réel pouvoir des Verts sur Genève (ils n'ont jamais été majoritaires), mais celui d'un certain magistère moral exercé par eux, au nom d'une théologie du Bien, sur d'autres partis. Y compris à droite. Un magistère totalement disproportionné par rapport à la vraie représentativité des Verts. Mais qui a longtemps, beaucoup trop longtemps, hanté les consciences. Y compris à droite.
     
    Théologie, oui. Depuis quatre décennies à Genève, les Verts, parti neuf dans notre Histoire politique, fonctionnent sur la mauvaise conscience. Il faudrait voter pour eux comme on s'est acheté, jusqu'à Martin Luther, des Indulgences. Et cette "loi climat" portait en elle, dans son texte, dans sa lettre et dans son esprit, le chemin de rédemption qu'elle attendait des pécheurs. Maintes fois, depuis trop longtemps, la droite genevoise, au lieu d'attaquer frontalement les Verts, trottinait autour d'eux en négociant, comme on piétine d'impatience, enivré d'encens, devant un confessionnal.
     
    La rupture de jeudi dernier, c'est la fin de cette ère-là. La droite invite les Verts à continuer à défendre l'environnement, servir la République. Mais à cesser de nous faire, à longueur de journées, l'universelle morale. Ce tournant est bienvenu. Il sonne la fin, non du combat légitime pour l'environnement, mais celle d'un magistère qui devenait insupportable de pesanteur. Il était temps.
     
     
    Pascal Décaillet

  • CFF : la forfaiture

     
     
    Sur le vif - Lundi 17.11.25 - 13.42h
     
     
     
    J'ai dit hier, ici même, la forfaiture que représentait pour les CFF l'achat allemand de rames régionales, pour 2,1 milliards, chez Siemens, plutôt que chez le Suisse Stadler. Je n'y retranche pas une virgule, et j'ouvre le débat ce soir à GAC.
     
    Les CFF sont une régie publique, appartenant à 100% à la Confédération, donc au peuple suisse. En aucun cas, ils n'ont à se comporter avec la volatilité apatride d'un opérateur privé, ou d'une multinationale. Ils représentent la mémoire ferroviaire du peuple suisse. La fierté du peuple suisse.
     
    Les CFF sont l'un des emblèmes de la Suisse. Celle des radicaux, qui ont fait le pays. Celle des socialistes, qui ont longtemps défendu le service public. Celle de la démocratie chrétienne des cantons périphériques, patriote, conservatrice, férocement attachée au patrimoine. Celle, enfin, de l'UDC, souverainiste, farouche sur l'indépendance.
     
    Ce statut de régie nationale donne des obligations. Celle de privilégier le marché intérieur. De refuser de se soumettre à un géant économique allemand que je suis certes le premier à admirer depuis mon enfance, et mes visites d'usines avec mon père, ingénieur, mais qui n'en est pas moins, par rapport à notre petit pays, arrogant et vorace. On l'a vu, notamment, en matière aérienne. Ou en matière d'assurances.
     
    Les décisions des CFF sont des décisions politiques. Elles doivent l'être. Elles ne relèvent pas de la simple pesée privée d'une soumission au meilleur marché, mais d'autres critères, qui exigent des décideurs une vision d'ensemble, et surtout un patriotisme économique, un sens de l'Etat, de la cohésion nationale, bref d'autres valeurs que celles inculquées, depuis la chute du Mur, par la misérable idéologie mondialiste du libre-échange.
     
    Quant aux lois sur les marchés publics, qui suintent l'inféodation face au dogme du libre-échange, il convient d'urgence que le législateur suisse les modifie. Elles méritent le panier, rien d'autre. Les commandes d'une régie fédérale, au service du peuple suisse, n'ont pas à jouer ce petit jeu de traders surexcités, et de l'idéologie des privatisations.
     
    Le front, dans cette affaire, n'est pas droite-gauche. Il est entre partis d'Etat, régaliens, comme le sont les radicaux et les socialistes, ou l'aile protectionniste de l'UDC, et d'autres partis, flasques, insensibles à la patrie, aux frontières, à l'idée même de nation, tout juste bons à se jeter dans les bras de la première toile multilatérale venue, pourvu qu'elle fasse moderne.
     
    Je ne lâcherai pas ce sujet. Citoyen suisse, petit entrepreneur, fils et petit-fils d'entrepreneurs, je défends l'Etat, le patriotisme économique, la préférence nationale, la cohésion sociale, l'aide aux plus démunis. Les lois ultra-libérales sur les marchés publics, dont on a vu le résultat avec le CEVA à Genève, je les rejette, du plus profond de ma colère.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Quand les CFF vont faire leurs courses en Allemagne

     
     
    Sur le vif - Dimanche 16.11.25 - 14.31h
     
     
     
    Dans quel monde vivent les CFF ? A l'heure d'un retour planétaire au protectionnisme, juste retour de balancier après 35 années de libre-échange échevelé, notre bonne régie fédérale accorde tout benoîtement sa préférence à l'Allemand Siemens, contre le Suisse Stadler, pour le choix de 116 rames régionales à deux étages. C'est un absolu scandale. Et la mollesse des réactions, même à gauche, montre à quel point notre classe politique est encore timorée face au dogme libéral.
     
    Qui possède les CFF ? A 100%, la Confédération ! Autrement dit, le peuple suisse. Ce statut exige de la régie, dans ses partenaires commerciaux, de privilégier la Suisse. Et qu'on ne vienne pas, de grâce, nous parler, comme on le fait depuis vingt ans pour le CEVA à Genève, des "nouvelles règles sur les marchés publics" ! En attendant d'avoir une majorité qui serait bienvenue de les dénoncer, ces règles, il est parfaitement possible, pour les CFF, d'alléguer des critères de qualités durables des entreprises suisses.
     
    Surtout, cette nouvelle intervient dans quel contexte ? Dans celui du méga-chantage que vient d'exercer Trump sur la Suisse pour équilibrer sa balance commerciale avec notre pays ! Du super-protectionnisme ! Et ça a marché ! Et voilà nos braves CFF, sans un mot de condamnation de notre brave Conseil fédéral, ni de notre brave Parlement à majorité libre-échangiste, qui achètent allemand, pour 2,1 milliards. C'est consternant de naïveté, d'aplaventrisme face à un dogme libéral qui justement s'essouffle partout sur la planète, sauf dans les consciences surmultipliées d'exemplarité libre-échangiste, chez nos managers ultra-libéraux d'une régie publique, qui appartient au peuple suisse !
     
    Oui, les réactions, même à gauche, même dans l'aile protectionniste (à raison !) de l'UDC, sont d'une mollesse consternante. Cet achat allemand des CFF est un scandale. Il doit être dénoncé comme tel. Et combattu, par tous les moyens.
     
     
    Pascal Décaillet