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  • Portugal, Pologne, Roumanie: la patience du curseur !

     
     
    Sur le vif - Lundi 19.05.25 - 16.33h
     
     
     
    Le Portugal, la Pologne, la Roumanie ont voté hier, les uns pour des législatives, les autres pour la présidentielle. Ces trois pays sont suffisamment éloignés les uns des autres, surtout le premier, qui constitue la pointe occidentale du continent, pour que nous repoussions toute tentation de tisser des liens entre ces trois scrutins.
     
    Chacun a son Histoire, passionnante dans les trois cas, sa langue, ses dialectes, sa littérature, ses marques du passé, ses douleurs de mémoire, ses cicatrices. Chaque nation doit être étudiée en soi, à l'écart de toute aspiration à une interprétation universelle, ou mondialiste. Il faut d'abord entrer dans sa langue, sa pensée. Vous savez qu'infatigablement, pour les Allemagnes, je m'efforce à cette approche, où l'immersion dans la culture poétique et musicale notamment, occupe une place tout aussi importante que la passion pour la politique et l'économie.
     
    Dans ces trois nations qui viennent de voter, toutefois, la droite souverainiste et nationale progresse. Mais là aussi, même si la tentation est infinie de voir la percée du parti contestataire, au Portugal, comme une résurgence des décennies salazariennes d'avant le 25 avril 1974 (ah, cette date, les Œillets, je m'en souviens comme si c'était hier !), il nous faut demeurer parfaitement froids, analytiques, dans l'ascèse de lucidité, plutôt que jouer aux éternels colleurs d'étiquettes. Place de ce pays dans l'Union européenne (j'étais à Porto, avec Delamuraz, le 1er mai 1992, pour la signature de l'Accord EEE, qui sera refusé par le 6 décembre de la même année par le peuple et les cantons suisses). Mais aussi, difficultés de l'économie, emploi des jeunes, et tant de clefs d'interprétation autochtones tellement plus pertinentes que les approches globales.
     
    Ce soir à GAC, avec quatre invités, nous nous pencherons sur les élections dans ces trois pays. Au Portugal, le bipartisme est culbuté. En Roumanie, le candidat de la droite nationale progresse, sans pour autant s'imposer. En Pologne, le Maire libéral de Varsovie prend l'avantage, en vue du second tour du 1er juin, sur le candidat protestataire.
     
    Bref, complexe. Multiforme. Exigeant finesse d'approche, et surtout respect des identités nationales de chacun de ces trois pays, pour tenter quelques éclairages.
     
    Une dernière remarque : les pays d'Europe où la droite nationale et souverainiste progresse le plus, ne sont ni le Portugal, ni la Pologne, ni même la Roumanie. Mais trois pays signataires du Traité de Rome (mars 1957), pierre angulaire de l'Europe communautaire : la France, l'Allemagne, l'Italie. Preuve que l'évolution du curseur, partout sur le continent, vers le retour à la nation souveraine, n'est absolument pas l'apanage de tel Etat bananier ou périphérique : elle s'exerce partout, à commencer chez ceux qui, si longtemps, à coups d'anathèmes, ont cru bon de prôner avec arrogance la Raison triomphante contre la résurgence, comme dans la Prusse de 1807, sous occupation française, des récits nationaux et des tellurismes du coeur.
     
     
    Pascal Décaillet