Sur le vif - Lundi 12.05.25 - 15.09h
Maryam Yunus, Nicolas Walder : deux candidatures solides à l'élection complémentaire du 28 septembre. J'ignore lequel des deux sera désigné par le parti, à moins d'une troisième personne, nous verrons bien.
Mais une chose est sûre : tant Maryam Yunus que Nicolas Walder ont la carrure, les compétences, et surtout le savoir-faire politique, le savoir-être, pour accéder aux plus hautes fonctions.
Les deux ont l'expérience de l'exécutif d'une ville : Mme Yunus est Maire d'Onex. Nicolas Walder, aujourd'hui Conseiller national, fut Maire de Carouge.
Je dis "le savoir-être" : c'est capital. Maryam Yunus, Nicolas Walder, qui sont Verts et bien Verts sur le fond, ne suintent pas pour autant, dans leur rapport au langage, la liturgie apprise par coeur, avec les éternels mot d'usage, "crise climatique", "transition", "bilan carbone", "report modal". Non, ils parlent simple. Ils parlent clair. Ils ont, l'un comme l'autre, un discours de citoyenneté générale, dépassant heureusement les seuls mots-valises du dogme.
Alors, quoi ? Alors, ce petit mot, ici, ne s'adresse pas aux Verts. Ni à la gauche, qui se montrera disciplinée cet automne, et qui aura bien raison. Non, c'est à la droite que je parle. Pour lui dire une chose : elle a beau représenter les deux tiers de l'électorat cantonal, elle n'a pour autant aucune garantie de victoire le 28 septembre, ou le 19 octobre. L'affaire n'est pas mathématique. Elle est question de pouvoir d'entraînement d'une personnalité puissante.
La majorité de droite est, de toute façon, assurée pour la législature. Elle n'est pas mise en question par cette complémentaire. Une bonne partie de l'électorat, y compris à droite, pourra se montrer tentée de maintenir le seul siège Vert au Conseil d'Etat. Et voter Yunus, ou Walder. Ou Monsieur ou Madame X.
Moralité : soit la droite arrive avec une candidature-canon, compétente, dynamique, rassembleuse. Et surtout, UNE CANDIDATURE UNIQUE, dès ce printemps, avec une discipline de vote de fer, celle dont la gauche est capable dans ce genre de moments. Soit, elle peut oublier.
La moindre querelle de chapelle, le moindre coup bas, la moindre humectation dans les eaux de trahison du Marais centriste, et la bataille est perdue.
Pour mémoire, la droite municipale genevoise disposait, ce printemps, avec Natacha Buffet-Desfayes, d'une candidature de rêve pour la Mairie de Genève. Par ses ferments de dispersion interne, alimentés par les puissants stratèges de la défaite, elle s'est sabordée elle-même, telle la Flotte française, à Toulon.
Saura-t-elle, enfin, tirer les leçons ? Ou demeurera-t-elle dans ce fameux superlatif qui, mondialement, l'a rendue célèbre ?
Pascal Décaillet