Commentaire publié dans GHI - Mercredi 11.06.25
La « fracture numérique » est un terme beaucoup trop faible. Il n’est tout simplement pas à la hauteur de la détresse de tant de gens, à commencer par les personnes âgées, mais aussi les plus fragiles, les plus précaires, face à l’implacable robotisation des rapports avec les usagers. Tant avec les banques qu’avec la Poste, tant avec les assurances qu’avec les services publics, à commencer par ceux de l’Etat, plus moyen de parler avec un humain.
Société prospère où l’argent est roi, notre Suisse n’est pas en reste : ça n’est plus supportable, il faut qu’un comité citoyen lance une initiative populaire, pour réclamer, tout simplement, le retour au contact téléphonique avec des gens, sans attendre des heures à se taper des musiques où le doucereux le dispute à l’immonde. Si vous êtes sans portable, sans ordinateur, ou même sans avoir fait les ineffables « mises à jour » qui nous obligent à acheter de nouveaux appareils, vous êtes foutus. Largués. Hors du champ social. C’est profondément dégueulasse.
Il faut, par un texte constitutionnel, obliger les prestataires de services, les régies immobilières, les géants de la consommation, en un mot les puissants et les dominants, à réintroduire les contacts rapides, immédiatement accessibles, avec au bout du fil des humains compétents. Sinon, c’est Big Brother au pouvoir. Notre Suisse solidaire mérite mieux que l’actuelle saloperie généralisée.
Pascal Décaillet
Commentaires
Exclure ceux qui ne sont pas totalement en phase avec le monde numérique, à savoir la majorité d'entre nous est devenu monnaie courante. C'est un moyen qu'utilisent de nombreuses sociétés, même celles des services publics largement rétribuées par nos impôts. C'est à l'évidence très efficace pour éviter de répondre aux questions des usagers en comptant largement sur notre lassitude. On parle actuellement d'illettrisme numérique comme d'une tare absolue alors que l'incapacité de rédiger ou d'orthographier correctement un texte ne choque presque plus personne.
Merci Monsieur Décaillet. Nous, les anciens, sommes désespérés devant l'agression numérique et la marchandisation des équipements informatiques. Nous sommes confinés dans une île déserte sans être en mesure d'obtenir la considération de nos soi-disant représentants parlementaires. Même si Le Temps annonce que "En Suisse, l’argent restera pour toujours liquide: le parlement soutient son inscription dans la Constitution", peut-on le croire ou s'agit-il d'un autre écran de fumée ? Si nous sommes condamnés à un retour à l'état de nature, pourquoi pas; mais alors que nos reponsables politiques créent pour les condamnés les moyens de survivre dignement.
Même la Chancellerie s'y met! Voulant me plaindre l'année passée de l'occupation indue du domaine public par les cortèges en-veux-tu-en-voilà, mon appel a été dirigé non seulement vers une messagerie vocale, mais encore vers une sorte de robot, avec un nom (que j'ai oublié)! Impossible de parler à une vraie personne! Et en plus il voulait connaître mon degré de satisfaction! Se moquer du monde à ce point! Quel manque de courage, que d'avoir la trouille d'affronter le citoyen!
"Vous avez besoin d'assitance? ....Pressez la touche zéro"
Merci, enfin un journaliste qui dénonce le scandale du tout
informatique. Au nom de l’efficacité maximum, on oblige les gens à s’équiper d’un matériel coûteux , qui est rapidement obsolète, sans compter les risques (piratage…)qu’ils
génèrent. Contrairement à ce qui est asséné, ils ne sont pas vecteurs de liberté mais de soumission à un ordre économique dévoyé.
Bonjour Pascal,
Je vous félicite pour vos propos au sujet de la « FRACTURE NUMÉRIQUE « paru dans le Genève Home Information. Ma tante est confrontée à ce problème. Elle ne possède ni « Smartphone », Natel, ni internet. Elle doit demander à un service social de l’assister pour ses démarches administratives injoignables par téléphone avec un contact humain! Le progrès tue le progrès. Très belle journée à vous. Avec mes cordiales salutations. Phil.