Commentaire publié dans GHI - Mercredi 10.12.25
A quelques voix près, le corps électoral genevois a rejeté l’initiative sur les soins dentaires. Il faut en prendre acte, nous sommes démocrates, vous savez que j’étais pour. Mais tout de même, le OUI de près d’un votant sur deux constitue un signal – un de plus – du succès de la gauche, dans cette législature 2023-2028 de droite, dans l’exercice de la démocratie directe, notamment celui du référendum.
Cela doit être décrypté. Dès qu’ils sont saisis d’une proposition sociale concrète, touchant à la vraie vie des gens, et non aux cris de Philippulus sur la fin des temps, les citoyens l’accueillent avec bienveillance. Au contraire, dès qu’un texte est excessif, comme l’initiative fédérale sur l’imposition des successions, il est rejeté dans appel. A Genève, comme en Suisse.
Bref, le peuple suisse est sage, mesuré, il est doté d’un sixième sens pour discerner le bon grain de l’ivraie, ce qui relève de l’intérêt général, ou contraire ce qui est incarcéré dans une idéologie dogmatique. Et puis, le peuple suisse, sans être ploutocrate, n’aime pas pour autant la haine des riches. Notre corps électoral est équilibré, lucide, très intelligent.
Exercer la démocratie directe, c’est toujours secouer le débat public, et c’est excellent. Mais attention : il faut des textes capables de saisir le petit miracle intérieur du citoyen suisse : oser oui, mais dans un calcul cadastré du concret.
Pascal Décaillet