Sur le vif - Lundi 02.12.24 - 16.19h
Vous connaissez ma philosophie politique, mûrie depuis un demi-siècle, à la fois nationale, souverainiste et profondément sociale. Elle pourrait, en purs termes programmatiques, m'amener à considérer, comme bientôt un Français sur deux, Marine Le Pen comme une option pour le pays. Elle, et pas Bardella. Elle, et naguère jamais son père, elle n'a pas à payer le prix de son nom de famille. Elle, et surtout pas les "conservateurs libéraux". De même, en Suisse, je suis plutôt Dugerdil que Blocher, plutôt protectionniste paysan et encouragement à l'industrie que grands aventuriers financiers. Je suis d'une droite sociale, populaire, républicaine, non-libérale, non-atlantiste.
Mais ces jours, Marine Le Pen m'exaspère. Le chantage qu'elle exerce sur Michel Barnier au sujet du Budget relève davantage de la politique des coups de menton et des tartarinades que du service des intérêts supérieurs de la France. Replonger le pays, après l'été politique abominable qu'il a vécu, discréditerait pour longtemps la possible candidate du RN à la présidentielle, aux yeux des Français. Jouir de son pouvoir parlementaire est une chose, nul doute que ce soit délicieux. Aller vraiment à l'épreuve de force se retournerait contre elle. La France a besoin d'un Budget, elle a besoin de Michel Barnier, qui a la trempe et la mesure d'un homme d'Etat. Elle n'a pas besoin du perpétuel Grand Soir. Il y a une échéance présidentielle au printemps 2027, ce sera le moment des grands arbitrages. Il n'y a pas à le précipiter.
Quant à la France insoumise, cette triste amicale du tintamarre et des hurlements, je préfère m'abstenir de tout développement, ici, à son sujet.
En ces heures difficiles, les plus critiques depuis mai-juin 1958, ce printemps de ma naissance, j'adresse à la France mes amitiés. Ce pays vaut tellement mieux que le calamiteux spectacle qu'il nous livre depuis quelques mois.
Pascal Décaillet