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Sur le vif - Page 3

  • Soins dentaires : pour moi, c'est OUI

     
     
    Sur le vif - Mardi 11.11.25 - 09.22h
     
     
     
    J'ai voté OUI à l'initiative sur les soins dentaires. Elle correspond exactement à tout ce que j'attends de la politique : s'occuper de la vie quotidienne des gens, à commencer par les plus démunis. Et puis, dans la jungle ultra-libérale de la santé en Suisse, elle donne, de Genève, un signal au pays. Modeste, mais réel.
     
    Un chèque annuel de 300 francs pour les soins dentaires, alloué aux plus défavorisés d'entre nous, c'est déjà un geste. Je plaide pour ma part, depuis toujours, pour une réforme beaucoup plus globale du système de santé avec une Caisse publique, ou même unique, et un grand retour de l'Etat. Mais en attendant cette Révolution systémique, l'initiative sur les soins dentaires est déjà un geste.
     
    La politique est affaire de symboles. Les misérables, on les appelle des "sans-dents". S'occuper des dents des gens, par le vecteur d'une initiative, c'est actionner notre démocratie directe, notre bien le plus précieux en Suisse, en faveur de la santé, en faveur de la vie. Certaines infections dentaires, on le sait, peuvent avoir des conséquences très graves sur d'autres parties du corps. La dent humaine n'est pas un détail, elle est partie intégrante de notre corps.
     
    La puissance du symbole ? Elle est là, justement ! La démocratie directe mise en action pour le corps de nos contemporains, c'est le corps social, le corps politique de la Suisse, le démos, qui se soucie du corps des humains, le sôma. Il y a là, dans cette correspondance, dans ce jeu de miroirs entre la partie et l'ensemble, quelque chose de très fort pour moi, et qui rejoint mes inflexions spirituelles : humains, nous sommes tous un même corps. S'occuper du corps humain, c'est œuvrer dans l'indivisible globalité du monde.
     
     
     
     
    Pascal Décaillet

  • Zohran Mamdani, un souffle de vie

     
     
    Sur le vif - Lundi 10.11.25 - 16.57h
     
     
     
    Les éditorialistes pisse-froid qui n'en peuvent plus de relativiser l'éclatante victoire de Zohran Mamdani sont les ultimes reliques de la gauche blairienne, individualiste, bobo et sociétale en Suisse romande.
     
    Les mêmes, juste après la chute du Mur, ne cessaient de nous annoncer "la fin de l'Histoire", "la victoire définitive du capitalisme", "la mort des idéologies", et autres fadaises, comme "la défaite irrémédiable du communisme dans le monde".
     
    Les mêmes prônaient, en Suisse, la libéralisation du marché de l'électricité. Les délocalisations. La privatisation des services publics. La fin de l'industrie lourde, de l'acier, de la sidérurgie. Le triomphe de la Silicon Valley, des marchés financiers, des boursicoteurs mondialisés.
     
    Alors évidemment, aujourd'hui, c'est trop pour eux. Au coeur même de New York, symbole de leurs chimères individualistes, libérales et libertaires, surgit un homme de 34 ans. Il mène une campagne d'exception. Pas un mot sur le sociétal. Mais toute son énergie sur les transports publics gratuits, la baisse des loyers, la vie quotidienne des gens, à commencer par les plus démunis.
     
    Cette gauche-là, on en redemande. Parce qu'elle s'occupe de la vraie vie des humains. Des problèmes concrets, matériels, qui n'ont rien de métaphysique, ni même de climatique, non, juste la fin du mois.
     
    Zohran Mamdani a gagné, parce qu'il a VRAIMENT écouté les gens. Il a fait campagne avec eux, au milieu d'eux. Il ne leur a pas parlé d'en haut. Il leur a parlé à hauteur de regard. A hauteur d'homme.
     
    Longue vie à ce nouveau Maire. Il est, bien au-delà de New York, un souffle de vie.
     
     
    Pascal Décaillet

  • La cause palestinienne a besoin des lumières de l'esprit

     
     
    Sur le vif - Samedi 08.11.25 - 10.21h
     
     
     
    Je l’écris depuis des années : La défense, totalement légitime, du peuple palestinien exige des interventions guidées par les forces de la raison dialectique.
     
    Des arguments, pas des hurlements. Des phrases articulées, pas des slogans répétés de façon moutonnière dans les mêmes liturgies de rue, toujours recommencées. Quelle que soit la cause. D’ailleurs, elles y sont toutes mêlées, dans un joyeux capharnaüm.
     
    Empêcher un conseiller fédéral de s’exprimer est contreproductif. À l’Université, on ne scande pas, ou alors des vers. On ne scande pas, on élucide une situation, on la formule, on présente une vision argumentée, travaillée, en la confrontant à des pairs.
     
    Le défense du peuple palestinien est l’une des causes les plus nobles aujourd’hui. Mais elle doit s’articuler sur une connaissance en profondeur de l’Histoire, des textes fondateurs, de la complexité politique du domino, y compris dans les factions internes et rivales entre combattants pour la Palestine. Bref, il faut connaître le dossier. Qui n’est pas simple.
     
    La cause palestinienne a besoin de nos cœurs, pour l’aide d’urgence, sur place. Mais elle a, plus encore, tant cette dimension fait aujourd’hui défaut, besoin de nos cerveaux. De nos arguments. De nos compétences.
     
    Aujourd’hui, on ne voit que les excès, les débordements, les instrumentalisations. Mais les arguments de la raison, pourtant puissants sur cette cause-là, on ne les entend pas. Ou trop peu.
     
    Les lumières de l’argument se seraient-elles, sur ce coup, rangées du côté des puissants et des oppresseurs ? Ce ne serait de loin pas la première fois. Les excité de rue, au moins, ont, eux, cette qualité humaine si rare chez les intellectuels : le courage.
     
     
    Pascal Décaillet