Commentaire publié dans GHI - Mercredi 26.11.25
L’automobiliste, à Genève, est déjà taxé comme jamais. Des dizaines de milliers de détenteurs d’une voiture, n’ayant pas les moyens de s’offrir les normes bobo des véhicules électriques, attendent avec angoisse leur taxe 2026 sur les plaques. Echaudés par la plaisanterie d’il y a un an, ils se demandent si cet absolu scandale va recommencer.
Le même citoyen, la même citoyenne, s’il appartient à la classe moyenne (zéro subvention reçue, un maximum de taxes payées), donne trois mois de salaire aux impôts, se farcit les bouchons et les rues éventrées matin et soir, se fait insulter par l’administration, se tape les grèves de fonctionnaires, les manifs en semaine et le week-end, la robotisation des services publics, des banques, des assurances, des régies immobilières, l’absence de tout répondant au téléphone, la nécessité d’une « app » pour pouvoir exister. Et bientôt, à la déchetterie, il devra produire extrait de naissance, permis de pêche et certificat de baptême.
Les nababs, eux, s’en sortent. Ils ont des gens pour s’occuper de leur intendance. De l’autre côté, les assistés sont pris en charge. Mais entre les deux, le cochon de payeur de la classe moyenne n’en peut plus. Genève le méprise. Elle lui pompe son fric, comme un fermier général d’Ancien Régime, et ne s’intéresse absolument pas à lui. Le vent de révolte, c’est de cette classe-là qu’il soufflera un jour. Et ça fera mal. Très mal.
Pascal Décaillet