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Commentaires GHI

  • Dalida au pouvoir !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 12.03.25

     

    Les dirigeants européens ne gouvernent plus, ils dansent. Leur vie, Macron en tête, n’est qu’un interminable ballet diplomatique pour « tenter de se mettre d’accord sur une solution pour l’Ukraine ». Ils n’en peuvent plus de se réunir. Projets d’accord, résolutions, communiqués, annonce de la prochaine réunion, dans quelques jours, pour « tenter de finaliser ».

     

    C’est ça, le réveil de l’Europe, entre l’Ours russe et l’Oncle Sam ? Mais c’est Dalida, « Paroles, paroles, et encore des paroles » ! En vérité, rien de concret. Les « 800 milliards pour se réarmer », pour l’heure, ce sont des mots. Que vont dire les opinions publiques, dans les différentes nations ? Comment vont réagir les plus précaires, les oubliés, ceux qui auraient tant besoin que cet argent soit investi, dans chaque pays, pour la cohésion sociale interne de la communauté nationale ?

     

    Et puis quoi, la jeunesse d’Europe, elle va se laisser embrigader dans cette Croisade ? Elle va être dupe du formidable effet de paravent : mobiliser les attentions sur un Grand Satan, si possible à l’Est, pour mieux camoufler le trou abyssal de la dette ? Car tel est bien, en France, la tactique de Macron : faire oublier une politique intérieure dont il a perdu les leviers de commande, pour s’enivrer d’ennemis, de réarmement. Repartir comme en quarante. Euh non, j’aurais dû donner une autre date : celle-là, pour la France, est trop cruelle.

     

    Pascal Décaillet

  • Le belliciste 2025 : portrait

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 12.03.25

     

    Le belliciste 2025, jusqu’à une période très récente, n’aimait pas la guerre. Il ne cessait de la condamner, sous toutes ses formes, la décrivant comme l’ultime résidu de l’archaïsme de l’humanité première, sauvage. Depuis la chute du Mur, il nous répétait que l’Histoire était finie, que le capitalisme avait gagné, le communisme perdu, que nous allions construire une humanité sans frontières, libérée des entraves. Non seulement il détestait la guerre, mais il s’abstenait scrupuleusement, au nom de ce rejet, d’étudier celles du passé, leur déroulement, leurs causes, leurs conséquences, les grands récits qu’elles avaient engendrés. Il ne voulait tout simplement pas en entendre parler. Pour lui, la guerre était une erreur de l’humanité première, il s’agissait de la corriger, pour construire un nouveau monde. Ça, c’était le belliciste d’avant 2025, à l’époque où il n’était pas encore belliciste, mais… pacifiste.

     

    Et puis voilà, par l’effet d’une transmutation qui passionnera les alchimistes du futur et les lecteurs d’Ovide, le pacifiste est devenu le belliciste 2025. Le même, oui le même, n’a désormais plus qu’un mot à la bouche : la guerre. Cette immonde sauvagerie qu’il n’avait cessé de condamner, voilà soudain qu’il l’encense. Cette brutalité mortifère, il la porte aux nues. Le continent européen n’aurait désormais qu’une priorité absolue : se réarmer. Porter à des pourcentages du PIB jamais atteints les budgets militaires. Ouvrir, partout, des usines d’armement. Augmenter les temps de conscription. Offrir à chaque citoyen européen une tenue de combat complète, pour s’en aller guerroyer sur les Marches de l’Est.

     

    Toute personne osant un discours sceptique face à ces urgences martiales sera considérée comme traître à la patrie, agent du Kremlin, défaitiste, collabo, et tant d’autres mots d’oiseaux empruntés directement à la lexicologie de la Seconde Guerre mondiale. Non seulement le pacifiste d’avant 2025 est devenu un belliciste enragé, mais aussi un pourchasseur de planqués, un délateur, un sergent recruteur. Oui, nous sommes entrés dans l’ère de la Métamorphose. J’ai cité Ovide, J’aurais pu évoquer Kafka. Le gentil pacifiste en sandales s’est transformé un Rambo surarmé, il le fait au nom de la morale, au nom de la justice, au nom du Bien.

     

    Le belliciste 2025, ex-pacifiste, perpétue tout de même une continuité : tout comme avant, il persiste dans son refus d’ouvrir le moindre livre d’Histoire. L’idée même, par exemple, que le conflit d’aujourd’hui en Ukraine, ou celui des années 1990 dans les Balkans, exigent l’ascèse de se plonger dans des siècles d’antécédents complexes, le rebute. Surtout pas l’Histoire ! A une exception près : Munich, 1938. Au nom de cette défaite de Chamberlain et Daladier face à Hitler, le belliciste 2025 détient la clef suprême pour son Jugement dernier : d’un côté, les Munichois, de l’autre les héros. Il se range, tout naturellement, et avec la translucidité des Métamorphosés, dans la catégorie no 2. Ah, les braves gens !

     

    Pascal Décaillet

  • Les bébés ARCOM

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 05.03.25

     

    Qui d’entre nous, avant l’affaire C8, avait entendu parler de l’ARCOM, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, en France ? En clair, le gendarme des médias. Une bande de « sages », qui n’a pas renouvelé les fréquences TNT de la chaîne C8, provoquant ainsi sa fermeture. Dans le champ éditorial français, la Macronie se débarrasse d’un gêneur. Ainsi va la vie.

     

    Et nous, à Genève, ville natale de Rousseau, nous n’avons pas d’ARCOM ? Officiellement non, mais combien de bébés ARCOM, qui n’en pourraient plus de jouissance s’ils pouvaient fermer une chaîne gênante ! Ou faire virer tel esprit jugé trop vif à l’encontre du pouvoir. Ce genre d’exécution, la plus silencieuse possible. Nul tintamarre. Nul fracas. Nul écho dans la mondanité rampante. Non, juste décider entre soi, nulle trace écrite, juste un clignement de cils.

     

    Les bébés ARCOM sont partout. A gauche, là où elle a le pouvoir, tiens en ville, au hasard. Mais tout autant, dans la droite libérale, celle qui se prétend ouverte à la liberté des idées, mais sort les griffes dès qu’on égratigne le dogme du libre-échange économique. Car les bébés ARCOM, de gauche comme de droite, ont les ongles acérés. La liberté de la presse ne les intéresse que lorsqu’elle leur caresse la frimousse. Sinon, Anastasie sort son ciseau. Et ça lui fait tellement de bien, quand elle peut couper.

     

    Pascal Décaillet