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Commentaires GHI - Page 4

  • Vive la Commune, cri primal du désir politique !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 26.02.25

     

    Immergé comme jamais dans les élections municipales des 23 mars et 13 avril prochains, je nage depuis début janvier dans les préoccupations, mais aussi dans les rêves et les désirs de nos 45 Communes genevoises. J’écoute des centaines de candidats, tous partis confondus. Et lentement, commence à germer dans mon esprit un état des lieux, précis et documenté, sur le statut de la Commune à Genève, petite ou grande, peuplée ou non, urbaine ou campagnarde, ce qu’elle est, ce que sont ses aspirations en champs de compétences, en autonomie, en dignité par rapport au Canton. Le premier constat, c’est que la taille importe peu, la Commune est l’instance citoyenne première, surgie du fond des âges, proche, viscérale, où se jouent des aspirations citoyennes concrètes, immédiatement visibles, fondamentales dans le lien de confiance qui fonde l’essence même du Contrat social. Cet échelon premier, tellement précieux, doit non seulement être maintenu, mais renforcé.

     

    Du fond des âges, oui. Notre Canton, l’un des plus récents dans l’Histoire suisse, ne date que de 1815, c’est hier. Mais nos Communes existaient déjà depuis des siècles. Dans la plupart d’entre elles, nous avons des traces et des archives médiévales, parfois même des strates d’archéologie antique. On sait aussi que, pendant la période française de Genève, entre 1798 et 1813, la Commune fut gérée d’en haut, de façon jacobine, et qu’il en reste aujourd’hui, hélas, des habitudes, à en juger par l’arrogance du Canton, « autorité de tutelle », notamment dans les questions d’aménagement du territoire. Chez nos voisins vaudois, la Commune a beaucoup plus d’autonomie, le Canton la prend au sérieux, la respecte. Mon sentiment dominant, à l’écoute de ces foules de candidats qui se pressent dans mes émissions, est celui du déficit d’écoute de la Commune, par rapport à l’autorité cantonale. La Constituante n’a pas résolu cette question majeure, il faut s’y atteler dès la prochaine législature.

     

    Mais la Commune, c’est surtout le cri primal du désir politique. Au milieu des clans, des familles, des sociétés locales, la Mairie et le délibératif constituent le premier contact avec cette grande ambition républicaine qui s’appelle l’Etat. On y prend des décisions immédiatement visibles, on doit en répondre dès qu’on descend dans la rue, et qu’on croise un administré qui vous engueule, pas question d’anonymat, et ce risque permanent de clash, dès qu’on met les pieds dans un bistrot, est magnifique. Il calme les ardeurs d’autoritarisme, remet en place l’édile dans son rôle de serviteur, et non de féodal installé. Enfin, la Commune, dans ses projets culturels ou sportifs, charrie des rêves, une valeur ajoutée pour toute une population, et c’est magnifique. De cette dimension de désir, le Canton devrait s’inspirer. La politique, c’est construire ensemble, et c’est un fils d’ingénieur qui vous le dit. Bâtir, donc rêver. Rêver, donc vivre. Vive la Commune !

     

    Pascal Décaillet

  • Les faibles, pas les princes !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 19.02.25

     

    De gauche, de droite, peu importe, les politiques doivent s’occuper de la vie des gens ! A des besoins concrets, ils doivent apporter des réponses précises, simples, utiles, et non de grandes phrases sur l’état du monde, l’intelligence artificielle, ou la « Genève internationale ».

     

    La politique doit s’occuper de la fracture numérique. En élaborant des lois de simplification. En ordonnant à l’administration de répondre, avec des personnes humaines, et pas après un quart d’heure d’attente au téléphone, aux questions des citoyens. En exigeant des grands corps, CFF, Swisscom, Poste, banques, qu’ils rétablissent le contact direct avec leurs clients ou usagers. Bref, en imposant l’Etat, le service public, l’intérêt du plus grand nombre, le respect des gens, à la place de l’arrogance anonyme de l’ultra-libéralisme au pouvoir depuis la chute du Mur de Berlin.

     

    Les politiques doivent se mettre à la place des plus faibles, des plus fragiles, comme par exemple les personnes âgées, dans leur inacceptable solitude face à la pieuvre informatique. Ils doivent non seulement les aider, mais légiférer pour créer un univers virtuel plus simple d’accès, plus humanisé. C’est cela, la vraie question autour des progrès techniques : les mettre au service de l’humanité, et non en faire des auxiliaires de pouvoir accru des princes et des puissants.

     

    Pascal Décaillet

  • L'enfer robotique a déjà commencé !

     

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 19.02.25

     

    La robotisation ? Mais nous y sommes déjà, en plein ! Seuls, face à nos écrans. Seuls pour accéder à un journal, version électronique, auquel nous sommes abonnés. Seuls pour nos opérations bancaires. Seuls pour en découdre avec nos assurances maladie. Seuls face aux impôts. Seuls face aux services de l’Etat. Seuls avec nos codes, les codes pour accéder à nos codes, les codes pour modifier nos codes. Il faut non seulement un ordinateur, mais impérativement un téléphone portable, pour les messages de confirmation. Seuls dans ce triptyque, le grand écran de l’ordi, le petit du téléphone, et nous, dans l’ordre robotisé de notre solitude.

     

    Prenez la version électronique d’un journal. Il faut un code pour le lire sur l’ordinateur, mais ça ne suffit pas, il faut en plus un téléphone portable, pour recevoir le code de confirmation, qui faut reporter sur le premier écran. Tout ça, pour quoi ? Pour accéder à la lecture d’un journal ! Dont vous payez régulièrement l’abonnement ! Et si vous perdez votre téléphone ? Et si votre ordi tombe en panne ? Plus rien ! A poil ! Perdus, dans un monde qui vous aura exclu de ses réseaux de communication, faute d’outils nécessaires. Il vous restera l’air pour respirer, l’eau, le pain, le vin, la beauté du monde. Certes. Mais l’être humain est un animal social, il a besoin de communiquer, il n’a pas besoin de tous ces barrages dressés par une modernité qui, soudain, se retourne contre lui, lui complique la vie à l’extrême, l’angoisse. La vie mérite mieux que ça, non ?

     

    Notre société, nos politiques, ont un impératif devoir. Simplifier la vie des gens. Simplifier l’administration. Simplifier les rapports avec les grands corps de l’Etat. Réinstaller, de toute urgence, des permanences téléphoniques, avec, au bout du fil, des personnes humaines, parlant à d’autres humains. Et pas après un quart d’heure d’attente, musique de merde à n’en plus finir, si au moins on nous balançait les derniers Quatuors de Beethoven ! Nos politiques doivent légiférer. Imposer cette présence humaine à toute autorité administrative, bancaire, à la Poste, à Swisscom, aux CFF, aux Caisses d’assurance maladie. Cesser de faire de nous des personnages de telles nouvelles noires de Kafka, perdus face à la puissance de la machine. Si le politique sert à quelque chose, c’est à cette œuvre d’affranchissement qu’il doit se consacrer.

     

    Et les associations de consommateurs, face à ce scandale, elles foutent quoi ? Elles s’intéressent encore à la vraie vie des gens ? A la solitude des personnes âgées, complètement paumées, pour tant d’entre elles, face à cette complexification des actes de leur vie quotidienne ? On a peut-être autre chose à faire, dans l’hiver de son âge, après avoir bossé toute sa vie, contribué à façonner la prospérité du pays, que devenir cinglés face à une armada de codes de confirmation, et jamais un numéro à appeler, et si jamais on en trouve un, se taper un quart d’heure de musique mielleuse. On en a marre ! Le politique, de toute urgence, doit se saisir de ce scandale. Et simplifier la vie des gens.

     

    Pascal Décaillet