Sur le vif - Mardi 24.06.25 - 10.20h
Je n'ai absolument rien contre Xavier Magnin, il aurait fait un excellent Conseiller d'Etat en 2023, il en a l'énergie, les capacités.
Mais sa candidature vient scier celle de Lionel Dugerdil. Alors qu'un accord très clair a été conclu en 2023. Ce pacte, aujourd'hui, non par la personne de M. Magnin, mais par la déloyauté de son parti, est aux orties. Il avait pourtant permis l'élection de Mme Bachmann en 2023, puis celle du candidat MCG aux Etats, la même année.
Il est très clair que les choses, pour Lionel Dugerdil, vont être très difficiles. Mais c'est, au fond, une excellente nouvelle pour lui, et pour la droite patriote, populaire, sociale et joyeuse qu'il incarne. Au moins, les fronts sont posés. Les masques tombent. L'Entente, vieille de près de 90 ans, entre libéraux, radicaux et démocratie chrétienne, n'en peut plus, telle Henriette d'Angleterre, de se mourir. Et au fond, c'est très bien ainsi.
En politique, il faut que les choses soient claires. Dugerdil, ça n'est pas la droite libérale financière. C'est une droite de petits entrepreneurs, tiens ceux de la terre par exemple, incroyablement bosseurs, mais soucieux de lien social, de bonne humeur, et surtout aimant le pays. Une droite patriote, une droite des coeurs, une droite de la souveraineté, de l'indépendance nationale.
Alors, ma foi, dans ces conditions, il est en effet préférable, parce que plus clair, que la droite du libre-échange, de la mondialisation, de la subordination à des juges européens, appelle à voter pour M. Magnin, que j'aurais imaginé moins libéral, mais au moins maintenant, nous savons.
Si M. Magnin passe, nous aurons trois représentants du libéralisme économique au Conseil d'Etat (Mme Fontanet, Mme Bachmann, M. Magnin), deux radicaux attachés à l'Etat (Mme Hiltpold, M. Maudet), deux socialistes.
Ce que nous vivons, c'est une évolution du curseur dans l'Histoire des droites genevoises. Ceux des PLR qui voteront Dugerdil forment désormais un bloc de confiance et de loyauté qui prendra date. A cet égard, comment ne pas saluer, une fois de plus, la lucidité, la force de caractère, la fidélité aux pactes, d'un Cyril Aellen ?
Ce sera ce bloc-là, avec un PLR détaché du Marais, et capable de confiance avec l'UDC, qui déterminera l'avenir de la droite genevoise. Les libéraux, les libre-échangistes, les mondialistes, vivront leur vie, de leur côté. Et un jour peut-être, dans dix mille ans, les instances patronales renoueront avec le peuple. Et avec les élans patriotes, joyeux, des Suisses.
Pascal Décaillet