Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Pour une politique arabe de la Suisse

 
 
Sur le vif - Dimanche 19.10.25 - 06.15h
 
 
Depuis de longues années, déjà sous Trump 1, je dénonce ici l’absence totale de sensibilité d’Ignazio Cassis au monde arabe. Et son obédience aux États-Unis et à Israël.
 
En lisant la presse alémanique, ce matin, je découvre qu’il va se rendre dans trois pays arabes : l’Irak, la Jordanie, le Koweït.
 
Volonté bien tardive, une fois consommé le cataclysme de Gaza ? Ambition de corriger enfin une image de déséquilibre, et surtout d’ignorance des réalités d’une civilisation capitale dans les équilibres du monde ? Peut-être.
 
Mais l’impératif de lucidité, dans l’observation de la politique, exige de prendre les terrains et les hommes tels qu’ils sont, non tels qu’on aurait voulu qu’ils fussent.
 
Dans ces conditions, quel que soit le regard qu’on porte sur le Tessinois (le mien, vous le savez, est très négatif), il faut saluer, toute timide soit-elle, cette inflexion, enfin, de la politique du DFAE.
 
Je plaide depuis toujours pour une politique arabe de la Suisse. Et en particulier, pour une politique palestinienne de la Suisse. Avec M. Cassis, jusqu’ici, elle est tombée à zéro.
 
Le soutien sans faille à Israël pendant le massacre de Gaza, donc le soutien au colon face au colonisé, n’a pas grandi la Suisse. Dans le monde arabe, où elle avait de solides relais depuis l’époque du Secrétaire d’Etat Edouard Brunner, l’ère Cassis a isolé notre pays. Cette diplomatie est une catastrophe, qui nous a disqualifiés dans notre rôle d’arbitre.
 
La Suisse doit avoir une politique arabe. Nos diplomates doivent s’ouvrir aux langues orientales, l’arabe, mais aussi le persan, clef indispensable pour commencer à tenir sur l’Iran historique des propos autres que ceux de la propagande américaine.
 
Nos diplomates doivent se désintoxiquer de l’impérialisme de la langue anglaise, du monde anglo-saxon, du narratif imposé au monde par la Maison-Blanche et le Pentagone.
 
La Suisse est un minuscule pays, mais par l’ouverture, l’écoute et la connaissance des langues, des cultures, des civilisations, elle peut accomplir de grandes choses. Pour peu qu’elle s’affranchisse des arrogances, des hégémonies, des volontés de domination, d’où qu’elles viennent.
 
 
Pascal Décaillet

Écrire un commentaire

NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.

Optionnel