Sur le vif - Vendredi 21.11.25 - 08.02h
En politique, il y a la droite, et il y a la gauche. Il y a la lutte des classes. Il y a le tragique de l’Histoire, les guerres, les traités. Il y a la férocité de la lutte de chaque nation pour sa survie. Il y a la puissance tellurique de chaque sentiment national, qui se réveille au premier frisson de soufre. Il y a les intérêts vitaux des nations.
La gauche, la droite. De l’antagonisme entre ces deux pôles, né de la Révolution française, naissent parfois des étincelles de lumière. Pour qu’il y ait compromis, il faut d’abord qu’il y ait bagarre. Un traité qui dure est engendré dans la confrontation la plus sévère, pas dans le centrisme de départ, ce non-lieu marécageux de la géographie politique.
La Tribune de Genève croit bon, ce matin, de tenter de relancer la grande illusion du Marais. Elle le fait pour affaiblir la droite. Elle le fait par mode du moment. Elle le fait par méconnaissance, feinte ou réelle, des mécanismes implacables de la dialectique entre opposants.
J’invite la TG à lire, à fond, les deux analystes politiques les plus lucides depuis 2500 ans : Thucydide, auteur il y a 25 siècles de la Guerre du Péloponnèse, ce choc d’impérialismes économiques entre Sparte et Athènes sur les Cités grecques, et Karl Marx, décrypteur de génie des mécanismes d’intérêts financiers de la Révolution industrielle, d’abord dans la Rhénanie de sa jeunesse, puis sur les Allemagnes, enfin sur l’ensemble de l’Europe.
Pascal Décaillet