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Sur le vif - Page 4

  • PLR : l'aggiornamento, ou le déclin !

     
    Sur le vif - Lundi 04.03.24 - 12.06h
     
     
    "Fier d'être Suisse !". C'était mon commentaire d'hier, ici même, 14.42h, où il s'agissait de dire l'essentiel. Saluer ce dimanche 3 mars 2024 comme une journée qui restera dans notre Histoire sociale, donc dans notre Histoire tout court.
     
    Il y a des jours où il faut prendre de la hauteur. La plupart de nos commentateurs, ou éditorialistes, ont beaucoup trop le nez dans le guidon ! Où est leur vision de l'Histoire suisse, depuis 1848 ? Où sont le souffle, le long terme ? Que la droite libérale ait cru bon de nous imposer, pendant toute la campagne, un langage d'actuaire, pointilliste à souhait sur le financement, donneur de leçons comptables, n'oblige pas les journalistes de ce pays à reprendre servilement ce discours. La diversité, ça commence par la rupture avec toute tonalité imposée.
     
    Bien sûr que la question du financement est capitale, je suis moi-même entrepreneur, je sais remplir une fiche de salaire, je n'aime pas la légèreté de la gauche quand elle dit "Il n'y a qu'à augmenter les cotisations". Idem pour la TVA, que je paye depuis 18 ans, et qui vient de subir une augmentation en janvier. Donc c'est vrai, le chemin à trouver sera difficile.
     
    Mais enfin hier, il fallait de la hauteur ! Penser à la joie de centaines de milliers de retraités qui voient dans le OUI de ce dimanche, en plus d'une amélioration concrète de leurs revenus, un signe de reconnaissance, de respect. Ca n'était pas seulement un vote sur l'AVS : c'était un test sur la Suisse elle-même, sa capacité à remettre la cohésion sociale au centre du jeu. C'était un adieu à l'odieux libéralisme sauvage des trente dernières années, tueur de lien social, défaiseur d'Etat. Les golden boys, on ne veut tout simplement plus en entendre parler.
     
    Reste le PLR. Ils ont dû se donner le mot, mais tous, hier soir, disaient "Nous aurions dû présenter un contre-projet". Il n'ont pas tort. Mais c'est un peu court, comme débriefing ! A la vérité, ce parti, grand perdant d'hier, doit se livrer à un aggiornamento en profondeur, et j'amorce cette réflexion dès ce soir, à GAC, avec une personne de qualité sur la scène genevoise. La gauche, en Suisse, ne fait pas 58% du corps électoral, pas plus qu'elle ne ferait 75% à Genève. Un nombre considérable de voix de droite, y compris du PLR, ont donc dit OUI à la 13ème rente.
     
    Eh oui ! Il existe, dans ce pays, une autre droite que celle des libéraux, des dérégulateurs, des mondialistes, des libre-échangistes, des spéculateurs sur le profit financier. Une droite qui veut la nation, la patrie, l'Etat, les PME, une industrie nationale et non délocalisée, la frontière, une agriculture forte et protégée. L'économie oui, c'est la base de tout, mais au service du peuple.
     
    Si le PLR ne se livre pas à un aggiornamento en profondeur, s'il ne tient pas compte de la masse de ses membres qui ont voté OUI hier, s'il ne réhabilite pas les petites entreprises, le marché intérieur, les exploitations paysannes, s'il ne fait pas le ménage avec les golden boys qui ont tué l'âme radicale, fondatrice du grand parti qui a fait la Suisse moderne, alors ils devront se résoudre au déclin.
     
    A eux de choisir.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Fier d'être Suisse !

     
    Sur le vif - Dimanche 03.03.24 - 14.42h
     
     
    Citoyen parmi des millions d'autres, je l'ai souhaitée si fort, cette treizième rente. Pendant des semaines, j'ai pris la plume pour la défendre, ici, sur mon blog, dans GHI, partout où s'offre à moi un espace de parole.
     
    Alors oui, ce dimanche 3 mars 2024, tant attendu, je suis heureux. Pour mon pays. Pour sa cohésion sociale, sans laquelle il ne serait rien. Je suis un national, et je suis un social. L'un ne va pas sans l'autre. A quoi bon la nation, si c'est pour s'ignorer à l'interne, se mépriser ?
     
    Je suis un homme de la droite non-libérale. Petit entrepreneur depuis 18 ans, exaspéré par les paperasses et l'arrogance de certains fonctionnaires, mais aimant passionnément son pays, son modèle politique depuis 1848, sa souveraineté, sa solidarité à l'interne. Alors oui, comment ne pas être, ce dimanche, un homme heureux : le peuple et les cantons ont donné un signal fort. Ils veulent la cohésion sociale. Ils aiment et respectent nos aînés, ceux qui ont tant donné à ce pays, en travaillant toute leur vie.
     
    Ce dimanche est celui de l'adieu au libéralisme. Peut-être pas celui de Tocqueville ou Benjamin Constant, mais celui, haïssable, des trente dernières années, depuis la chute du Mur. Ce tropisme paroxystique pour le profit individuel, cette négation du collectif, ce primat de la finance spéculative sur le vrai travail. Ce mépris des travailleurs. Ces délocalisations. Ce mondialisme maladif.
     
    Le signal de ce dimanche 3 mars 2024 dépasse de loin le seul horizon de l'AVS. Il s'inscrit dans une réhabilitation de l'Etat, du projet collectif, de la solidarité nationale. Et c'est un homme de droite qui signe ces lignes !
     
    Ce dimanche, je suis fier d'être citoyen suisse, né en Suisse, ayant passé sa vie en Suisse, servi près de 500 jours dans l'armée suisse, passionné d'Histoire suisse. Aimant ce pays, dans ses contradictions, sa complexité. Aimant les langues de ce pays. Galvanisé par cette grande aventure commune : construire ensemble, en se parlant, un destin national.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Allemagne-Crimée : l'essentiel n'est pas la fuite !

     
    Sur le vif - Dimanche 03.03.24 - 08.52h
     
     
    Le problème, ça n’est pas la fuite. C’est le projet allemand d’attaque sur la Crimée ! Tout le monde s’époumone sur la fuite, nul ne parle du fond.
     
    Dans des cercles d’officiers allemands, le scénario d’une intervention directe de la Bundeswehr contre la Russie plane donc dans les esprits. 83 ans après Barbarossa. Qu’ils aient été assez légers pour en discuter sur un site non-sécurisé est une autre affaire, certes croustillante pour les amateurs de romans d’espionnage, mais d’importance minime par rapport au fond.
     
    « C’est très grave », nous dit Scholz, en direct du Vatican, avec des accents de Jugement dernier. Il sortait de la Sixtine ? Il veut nous faire croire que le scénario, y compris à son corps défendant, n’est pas envisagé ? Que seul un cercle d’officiers comploteurs (on se croirait le 20 juillet 44) aurait échafaudé cette hypothèse ?
     
    Le pays-clef, pour les prochaines années, dans l’affaire ukrainienne, c’est l’Allemagne. Olaf Scholz prône une solution politique, ce qui doit être porté à son crédit et contraste avec le bellicisme matamore de Macron. Mais il y aura un après-Scholz. Un après-Biden. Un après-Poutine. Un jour, les Etats-Unis se focaliseront sur un autre théâtre d’opérations, côté Chine par exemple.
     
    Mais l’Allemagne sera toujours là, avec son Drang nach Osten. La Russie sera toujours là. Et, entre les deux, il y aura toujours l’Ukraine.
     
     
    Pascal Décaillet