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Liberté - Page 2

  • Zohran Mamdani, un souffle de vie

     
     
    Sur le vif - Lundi 10.11.25 - 16.57h
     
     
     
    Les éditorialistes pisse-froid qui n'en peuvent plus de relativiser l'éclatante victoire de Zohran Mamdani sont les ultimes reliques de la gauche blairienne, individualiste, bobo et sociétale en Suisse romande.
     
    Les mêmes, juste après la chute du Mur, ne cessaient de nous annoncer "la fin de l'Histoire", "la victoire définitive du capitalisme", "la mort des idéologies", et autres fadaises, comme "la défaite irrémédiable du communisme dans le monde".
     
    Les mêmes prônaient, en Suisse, la libéralisation du marché de l'électricité. Les délocalisations. La privatisation des services publics. La fin de l'industrie lourde, de l'acier, de la sidérurgie. Le triomphe de la Silicon Valley, des marchés financiers, des boursicoteurs mondialisés.
     
    Alors évidemment, aujourd'hui, c'est trop pour eux. Au coeur même de New York, symbole de leurs chimères individualistes, libérales et libertaires, surgit un homme de 34 ans. Il mène une campagne d'exception. Pas un mot sur le sociétal. Mais toute son énergie sur les transports publics gratuits, la baisse des loyers, la vie quotidienne des gens, à commencer par les plus démunis.
     
    Cette gauche-là, on en redemande. Parce qu'elle s'occupe de la vraie vie des humains. Des problèmes concrets, matériels, qui n'ont rien de métaphysique, ni même de climatique, non, juste la fin du mois.
     
    Zohran Mamdani a gagné, parce qu'il a VRAIMENT écouté les gens. Il a fait campagne avec eux, au milieu d'eux. Il ne leur a pas parlé d'en haut. Il leur a parlé à hauteur de regard. A hauteur d'homme.
     
    Longue vie à ce nouveau Maire. Il est, bien au-delà de New York, un souffle de vie.
     
     
    Pascal Décaillet

  • La cause palestinienne a besoin des lumières de l'esprit

     
     
    Sur le vif - Samedi 08.11.25 - 10.21h
     
     
     
    Je l’écris depuis des années : La défense, totalement légitime, du peuple palestinien exige des interventions guidées par les forces de la raison dialectique.
     
    Des arguments, pas des hurlements. Des phrases articulées, pas des slogans répétés de façon moutonnière dans les mêmes liturgies de rue, toujours recommencées. Quelle que soit la cause. D’ailleurs, elles y sont toutes mêlées, dans un joyeux capharnaüm.
     
    Empêcher un conseiller fédéral de s’exprimer est contreproductif. À l’Université, on ne scande pas, ou alors des vers. On ne scande pas, on élucide une situation, on la formule, on présente une vision argumentée, travaillée, en la confrontant à des pairs.
     
    Le défense du peuple palestinien est l’une des causes les plus nobles aujourd’hui. Mais elle doit s’articuler sur une connaissance en profondeur de l’Histoire, des textes fondateurs, de la complexité politique du domino, y compris dans les factions internes et rivales entre combattants pour la Palestine. Bref, il faut connaître le dossier. Qui n’est pas simple.
     
    La cause palestinienne a besoin de nos cœurs, pour l’aide d’urgence, sur place. Mais elle a, plus encore, tant cette dimension fait aujourd’hui défaut, besoin de nos cerveaux. De nos arguments. De nos compétences.
     
    Aujourd’hui, on ne voit que les excès, les débordements, les instrumentalisations. Mais les arguments de la raison, pourtant puissants sur cette cause-là, on ne les entend pas. Ou trop peu.
     
    Les lumières de l’argument se seraient-elles, sur ce coup, rangées du côté des puissants et des oppresseurs ? Ce ne serait de loin pas la première fois. Les excité de rue, au moins, ont, eux, cette qualité humaine si rare chez les intellectuels : le courage.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Le retour de deux fantômes

     

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 05.11.25

     

    La libre-circulation, la souveraineté. 33 ans après le débat épique de 1992, les deux pommes de discorde majeures sont encore là. Et ce sont exactement les mêmes ! Cette fois, il ne s’agit plus d’Espace économique européen, mais d’un paquet d’Accords qu’on appelle, pour faire court, les Bilatérales III. Le projet était en consultation jusqu’au 31 octobre, il sera au menu des Chambres fédérales en 2026, et au final, le peuple se prononcera.

     

    Depuis le « dimanche noir » du 6 décembre 1992, l’eau a coulé sous les ponts. Il y a eu la grande aventure des bilatérales, des Accords économiques dont l’aspect pragmatique a convenu au peuple suisse. Ce dernier dit OUI à la collaboration économique sectorielle, et clairement NON à tout ce qui peut ressembler à l’incorporation de la Suisse dans un ensemble supranational.

     

    Dans cet immense débat national qui s’ouvre, ce qui fâche n’a pas changé. La libre-circulation : la directive de l’UE sur les citoyens pourrait amener des centaines de milliers de résidents européens en Suisse. La souveraineté : l’instance d’arbitrage, en cas de litiges, entre la Suisse et l’UE est accusée par les opposants d’être, au final, à la solde de Bruxelles. Libre-circulation, souveraineté : ces deux thèmes, vitaux pour l’avenir de notre pays, porteront toute la bataille.

     

    Pascal Décaillet