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Liberté - Page 2

  • Astor Piazzolla : trouvaille et salut

     
    Sur le vif - Mardi 26.03.24 - 13.43h
     
     
    Me trottent dans la mémoire, depuis hier soir, ces sublimes images de Buenos-Aires ou Mar del Plata, noir-blanc, films d'amateur, fragments surgis de la vie d'un génie de la musique nommé Astor Piazzolla (1921-1992).
     
    Un film incroyable, sur Mezzo, en espagnol non-traduit, en argentin parlé à toute vitesse, et pourtant le profane, non-hispanophone, saisit tout, d'un coup. L'image. Le regard. Et bien sûr la puissance de la musique.
     
    Une vie complexe, tortueuse. Entièrement dévouée à la musique. D'où sort le tango ? Jusqu'où nous emmène-t-il ? Le fuir, s'il est trop classique. Le faire évoluer, par une révolution musicale permanente, pour le régénérer. Ne jamais se satisfaire de l'acquis. La vie intime, profonde, de Piazzolla, semble n'avoir jamais cessé de tourner autour de ces deux thèmes : insatisfaction, réinvention formelle.
     
    Astor Piazzolla n'est pas seulement un génie du bandonéon, ni un géant du tango : il est l'un des grands musiciens, tout court, du vingtième siècle, dans une Argentine de si haute culture littéraire et musicale, à la fois brûlante, passionnée, noble, fracassée. Il y a, dans le Buenos-Aires de Piazzolla, quelque chose de la Vienne de 1900. Souffrance et lumière. Dédale, invention. Trouvaille et salut.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Maurizio Pollini : volcan et clarté

     
    Sur le vif - Samedi 23.03.24 - 17.03h
     
     
    Maurizio Pollini vient de nous quitter, à l'âge de 82 ans, et c'est une âme qui s'envole, une de plus, vers quels cieux ?
     
    Toute mort est rupture, mystère. Celle d'un aussi grand pianiste, tellement rigoureux, tellement présent dans l'oeuvre et à son service, nous renvoie à l'essence même de la musique. Des sons, des notes, des couleurs comme chez Bartók ou Debussy, un tempo. Des choses simples, au fond, surgies de la nature, du rythme de nos veines. La vie.
     
    Il y a huit jours, le 15 mars, peu avant 22h, je vous invitais ici même à vous précipiter sur Mezzo, qui consacrait à ce pianiste de légende une soirée spéciale. Au piano, Pollini. Au pupitre, l'incroyable Karl Böhm, au sommet de sa sobriété, sa rigueur. L’œuvre, toujours l'oeuvre, la servir, mettre en valeur chaque note, voilà ce qui reliait le Lombard et l'Autrichien. Au programme, ce soir-là, entre autres, le Concerto pour piano no 19 en fa majeur K 459 de Mozart. Mais aussi, Beethoven. Wiener Philharmoniker. Janvier 1976.
     
    La différence Pollini ? On peut poser la question pour tous les géants, Rubinstein, Clara Haskil, Dinu Lipatti, Martha Argerich, tant d'autres. Pour le Milanais qui vient de nous quitter, deux mots me viennent : la fougue, dans la rigueur. L'intensité d'une présence, au service de la phrase musicale. Oui, cet homme était volcan et clarté. Rétention et explosion. Immersion dans l'oeuvre.
     
    Vers quels cieux ? Mozart, Beethoven, Chopin, Schönberg, Boulez, Stockhausen. Allez, disons Schönberg : la nuit, s'il le faut, mais transfigurée.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • L'Autre Droite

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 20.03.24

     

    La droite libérale et mondialiste a fait beaucoup trop de mal, depuis trente ans. Il nous faut maintenant une autre droite en Suisse, nationale, patriote, souverainiste et, tout à la fois, profondément sociale, soucieuse de cohésion, de solidarité avec les plus fragiles.

     

    Cette droite-là ne relève en rien d’une chimère. Elle existe. Elle est là, parmi nous, elle a voté oui à la treizième rente AVS, l’Etat ne lui fait pas peur, même si elle entend le centrer sur ses tâches régaliennes, dont fait évidemment partie l’organisation de la solidarité nationale.

     

    Cette droite-là n’est pas libérale. En tout cas pas au sens ultra des trois dernières décennies, à vrai dire depuis la chute du Mur de Berlin (1989). Mais elle ne l’est même pas au sens humaniste, certes infiniment plus présentable, mais n’axant pas suffisamment sa réflexion sur le projet collectif.

     

    L’Autre Droite défend les PME, les artisans, les petits indépendants, les entrepreneurs, l’industrie, les paysans. Elle prône le travail et l’effort, l’invention, l’imagination. Elle veut centrer toutes ses forces sur le pays lui-même, la solidarité à l’interne, la souveraineté nationale, l’indépendance, cela tout en entretenant les relations les plus amicales avec les autres pays d’Europe.

     

    Ouverture intellectuelle, culturelle, passion pour les langues et pour l’Histoire. Mais maîtrise du destin de la Suisse. La voilà, l’Autre Droite.

     

    Pascal Décaillet