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Le plus terrible : le déni des libéraux

 
 
Sur le vif - Samedi 02.08.25 - 12.35h
 
 
Le plus terrible, dans l’affaire des taxes douanières, c’est l’immensité du déni, le refus d’aller chercher les racines du problème, de la part de tout ce que la Suisse compte de représentants du patronat, des élites PLR (à de rares exceptions près, dont l’excellent conseiller national Cyril Aellen), des Chambres de commerce, et de toute une galerie d’hurluberlus de cocktails soudain rattrapés par le tragique de l’Histoire.
 
C’est ce déni qui est catastrophique. On ne veut pas reconnaître à quel point la Suisse, ces dernières décennies, s’est trompée, en misant tout sur l’exportation, en négligeant les vertus de cohésion du marché intérieur, en ne cherchant que le profit immédiat des actionnaires, en laissant des secteurs aussi vitaux que les banques, les pharmas, échapper totalement au contrôle politique suisse, pour devenir des pieuvres mondiales d’argent facile.
 
Les libéraux, à de rares exceptions près, celle que je viens de citer et Dieu merci quelques dizaines d’autres, encore imprégnées d’éthique de responsabilité, ont quelques raisons d’escamoter ce travail rétrospectif. Ce sont eux qui, en quatre décennies de capitalisme ultra, ne visant que le profit financier, ont laissé faire. Ils n’ont pas servi les intérêts supérieurs du peuple suisse, mais ceux d’un dérèglement mondial, au profit des puissants.
 
Les libéraux, ainsi que la frange ultra-libérale de l’UDC, appelons-la « l’aile des milliardaires », ont aussi péché par aveuglement total face aux États-Unis d’Amérique. Cette fascination pour ce pays, que j’ai dénoncée toute ma vie, a tourné à l’obédience, à la génuflexion devant le puissant. Je ne sache pas que ce soient là des valeurs suisses.
 
Enfin, les remèdes proposés. Les libéraux crient tous à la tentative de renégociation, à la compétitivité. À court terme, ils n’ont pas tort : il faut colmater, sauver les meubles. Mais leurs solutions, et c’est cela qui est terrible, s’arrêtent à ces mesures d’urgence. Aucun d’entre eux pour engager une réflexion de fond sur nos errances économiques de ces dernières décennies. Aucun d’entre eux pour envisager un retour de l’Etat, au nom du peuple suisse, dans le contrôle suprême des banques et des pharmas. Aucun d’entre eux pour esquisser une autre vision du monde que celle d’un capitalisme sauvagement mondialisé.
 
Cette carence intellectuelle est tout simplement catastrophique.
 
Citoyen de ce pays que nous aimons, j’invite notre Suisse à se munir d’autres modèles que ceux du dogme libéral. Le peuple suisse mérite mieux que ce désordre volontairement sécrété par les puissants du monde pour maintenir leur domination, leurs privilèges.
 
Que l’Etat reprenne déjà le contrôle des pharmas, au nom de nos malades, de nos blessés, de ceux d’entre nous qui souffrent. La production de médicaments est d’intérêt public majeur. Elle touche à la vie humaine elle-même. Elle doit échapper au Veau d’Or de la spéculation. Elle doit appartenir au peuple suisse, et non à des financiers mondialisés.
 
 
Pascal Décaillet

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