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Nina, Géraldine : magnifique concert à Bernex-Confignon

 
 
Sur le vif - Dimanche 20.02.22 - 22.26h
 
 
Magnifique concert, ce soir à la la Paroisse de Bernex-Confignon, autour de deux monstres sacrés de la musique, Schubert et Mahler. Pour interpréter les Lieder, la cantatrice mezzo Géraldine Cloux. Au piano, Nina de Félice. De l'une à l'autre, la perfection d'une complicité. Thème du concert : les confins du romantisme allemand (incluant bien sûr la musique autrichienne), les débuts avec Schubert, la phase de clôture, trois quarts de siècle plus tard, avec l'auteur du Chant de la Terre.
 
La voix de Géraldine Cloux impressionne par sa puissance, son registre de nuances, l'incorporation du poème et de la musique, pour ne faire qu'un : c'est cela, le Lied. Se passionner pour la culture allemande, c'est passer par l'étude du Lied, beaucoup plus riche et complexe qu'il n'y paraît : il précède largement Schubert, et survit sans problème à Mahler. On pense, par exemple, au grand musicien allemand du vingtième siècle Hindemith.
 
La soirée de Bernex-Confignon passe par quelques-uns des centaines de Lieder de Schubert. Pas les moindres ! Erlkönig, D.328 op. 1, sur le poème de Goethe, l'un des plus célèbres de la langue allemande. Ou aussi Gretchen am Spinnrade, D. 118, op.2. Ou encore, Ständchen, pour clore la première partie.
 
Le moment Mahler nous plonge dans la lumière d'un paradoxe, et c'est le choix très subtil des morceaux, par les deux musiciennes, qui nous y amène : entre ces deux puissants génies, on laisse soudain tomber la distance galactique qui semble les séparer, on perçoit les points communs, le travail sur le poème, le cisèlement de la syllabe. Oui, Géraldine a raison : on est encore aux confins du romantisme. Avant que la musique, celle du début du vingtième, ne s'abandonne à mille révolutions, le dodécaphonisme n'en étant qu'une parmi d'autres. Lieder und Gesänge aus der Jugendzeit, no 1, ou le célèbre Des Knaben Wunderhorn, c'est encore la très grande tradition, entre musique et texte, celle du temps de Schubert.
 
Entre Schubert et Mahler, Nina de Félice seule, au piano, dans un interlude magique, pour les transcriptions de Schubert par Liszt. Avec un moment d'éblouissement : Auf dem Wasser zu singen, S. 558 no2. La polyphonie d'une source. Le thème romantique par excellence. Où chaque note est un jaillissement.
 
 
Pascal Décaillet

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