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Parrainages : on parie qu'ils trouveront une solution ?

 
Sur le vif - Dimanche 20.02.22 - 14.15h
 
 
Revoici, en France, la vaste plaisanterie des parrainages. Il se dit que deux candidats majeurs de la présidentielle, Marine Le Pen et Eric Zemmour, qui représentent ensemble un Français sur trois, pourraient ne pas les avoir. Eh bien j'aime autant vous dire une chose : la Macronie a sérieusement intérêt, si elle ne veut pas une déflagration de rue comme elle n'en a jamais vue, à ce qu'ils les obtiennent, ces signatures.
 
Les parrainages, c'est une aberration. En 1962, Charles de Gaulle propose au peuple de France un référendum : par une majorité écrasante de oui, les Français acceptent d'élire dès ce moment (donc dès l'échéance suivante, décembre 1965), le Président de la République au suffrage universel. Ce système, soixante ans après, est toujours en vigueur.
 
Ce système, c'est la rencontre d'un homme, ou d'une femme, avec le peuple. Il a quelque chose de monarchique, c'est vrai, mais il est en vigueur. Un homme, ou une femme, face à quarante millions d'électeurs. Le Sacre de Reims, surgi des entrailles de la France profonde.
 
Lisez le Discours de Bayeux, de Charles de Gaulle, 14 juin 1946. Au début de sa longue Traversée du Désert (elle durera douze ans), le Général, retiré des affaires, prononce, sur les lieux même de la Libération, l'allocution la plus importante de sa carrière : il y dessine, avec une précision de génie, les contours du nouveau système, celui qu'il instaurera en 1958. Non plus un régime d'Assemblée, mais centré sur l'exécutif, lui-même incarné par un homme, au centre de tout. Bien sûr qu'il y a du Maurras dans ce discours : l'officier de Gaulle, pendant toute l'Entre-Deux-Guerres, était lecteur de l'Action française. Je vous écris un livre quand vous voulez sur l'enracinement maurrassien de la pensée politique de Charles de Gaulle. Mais à quoi bon écrire des livres ?
 
Cette conception autour d'un monarque républicain, on peut la contester. Mais jusqu'à nouvel ordre, elle est en vigueur. Alors, face au miracle de cette "rencontre", un homme un peuple, que peuvent valoir les misérables soutiens de toute la bonne vieille France des notables locaux ? Face à l'Autel de Reims, les conciliabules des maquignonnages !
 
La réponse est très simple : Anne Hidalgo, moins de 2% d'intentions de vote, est submergée de signatures pour les parrainages. Eric Zemmour, Marine Le Pen, qui tutoient une présence possible au second tour, sont menacés d'en manquer. Allons, bonnes gens, ce système n'est pas sérieux !
 
Emmanuel Macron est un homme intelligent. Et diablement habile, pour les questions d'image et de pouvoir. Alors, je vous le donne en mille : dans les jours qui viennent, "on" va trouver une solution, en France, pour que cette question de parrainages, comme par miracle, soit résolue. Parce que la présidentielle, sans la droite nationale, souverainiste, sans ce Tiers-Etat désormais décisif, sans ce Français sur trois dans la compétition officielle, c'est l'assurance de la plus grande jacquerie depuis les Barricades de Juillet dans les rues de France. Et cela, Macron est largement assez malin pour l'éviter à tout prix.
 
 
Pascal Décaillet
 

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