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Radicaux, prenez votre liberté !

 
 
Sur le vif - Dimanche 03.08.25 - 09.19h
 
 
 
Je suis profondément attaché à la grande idée radicale. J’aime la Suisse moderne, celle de 1848. J’aime l’Etat fort, ce qui ne veut surtout pas dire omniprésent, ni tentaculaire. Mais l’Etat, oui, pour la cohésion sociale, la répartition des ressources, l’éducation, la santé, la sécurité. L’Etat, comme outil de réalisation (Verwirklichung) des grands desseins populaires.
 
Les radicaux ont fait la Suisse moderne. Ils ont percé les tunnels (c’était le métier de mon père), construit les routes, le réseau ferroviaire. Ils ont fait l’industrie suisse, si vivante, inventive, grâce à eux. Ils ont fait la chimie, l’industrie des médicaments, les Écoles polytechniques. Ils ont inventé l’école moderne, dans nos cantons. Ils ont légiféré, charpenté nos institutions, on leur doit tout.
 
J’ai eu l’honneur de fréquenter personnellement de très grands radicaux, au premier plan desquels, bien sûr, Jean-Pascal Delamuraz. Ça marque un homme.
 
La fusion avec les libéraux est une erreur. Désolé, mais les projets politiques ne sont absolument pas les mêmes. D’un côté, l’Etat fort, de l’autre le « moins d’Etat » chez les libéraux encore humanistes et responsables (dont je respecte la vision, ancrée dans la Selbstverantwortung, celle d’un Cyril Aellen, par exemple), ou encore carrément le « mort à l’Etat ! » des ultra-libéraux mondialistes et boursicoteurs des quarante dernières années. Comment voulez-vous concilier ces univers ?
 
La fusion est un échec. Un sans-issue sémantique. Un non-sens. Une greffe impossible. Ce qui les tient encore ensemble, c’est le partage des prébendes, la soif du pouvoir. Mais les conceptions du monde, les philosophies politiques, n’ont rien à voir.
 
Les radicaux patriotes, souverainistes, opposés au libre-échange, se rapprocheront, sur ces thèmes, de l’UDC.
 
Les libéraux philosophiques continueront de nourrir, dans la NZZ, de passionnantes réflexions (je les lis toujours avec un vif intérêt) sur la responsabilité individuelle.
 
Les libéraux ultra, valets de la finance mondialisée, des Américains, poursuivront joyeusement leur Odyssée spatiale vers le néant. On leur souhaite juste, comme chez Kubrick, la prodigieuse musique de Richard Strauss (Ouverture de Zarathoustra) et celle du génial György Ligeti, pour atténuer leur errance.
 
Quant à M. Cassis, catastrophique sur le Proche-Orient, et Mme KKS, puissante négociatrice sur les taxes douanières, on se dit qu’un peu plus de radicalisme d’Etat, et beaucoup moins de libéralisme obédient aux puissances financières, et notamment aux Américains, les auraient avantageusement inspirés.
 
On se dit aussi que, vu leurs succès exceptionnels, un droit à la retraite anticipée devrait leur être octroyé sans tarder une seule seconde. Avec les félicitations du jury.
 
 
Pascal Décaillet

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