Sur le vif - Jeudi 23.09.21 - 09.59h
Délesté, en tout cas ces temps, de ses démons, épuré de ses ferments de dispersion, ayant laissé les querelles de personnes pour le brassage fertile des idées, le PLR genevois vit une nouvelle jeunesse. Il est, en ce début d'automne 2021, dans une bonne phase. Il crée. Il invente. Il prend l'initiative. Il ose. En un mot, il fait de la politique.
La politique, ce sont des idées, et puis de l'énergie pour les mettre en oeuvre. La politique, c'est parler aux gens, aller vers eux. Chacun de nous peut en faire. Chacun est libre de s'exprimer, lancer des pistes, trouver des alliés, faire un bout de chemin dans la Cité.
La politique, c'est nous tous. Chaque citoyenne, chaque citoyen qui participe à l'action publique, fait de la politique. Pour les partis, c'est la même chose : leur richesse, c'est leur imagination, leur capacité d'invention. Le PLR, à Genève, a réussi à se sortir de sa paralysie. Il s'est levé. Il marche. Le pari, il y a six mois encore, n'était pas gagné.
Le PLR s'est remis à faire de la politique. Avec le PDC, son vieil allié de l'Entente, il lance une initiative pour juguler l'inflation de nouveaux postes dans la fonction publique en cas de déficit. Avec le MCG, et là c'est nouveau, il dépose un projet de loi pour faciliter l'accession des locataires à la propriété de leur logement.
Le PLR fait de la politique. Il analyse le terrain. Il anticipe. Il lance des offensives. Au pire moment de la crise, nous l'appelions ici même à laisser les affaires de personnes pour embrasser le monde des idées. Il l'a fait. Ca lui réussit. On partage ou non ses idées, on connaît les miennes sur la libre circulation, césure majeure entre sa philosophie politique et la mienne, mais c'est là une affaire nationale, au niveau du Canton c'est différent.
Prenez les rapports avec le MCG. Il est loin, le temps où de douteuses fatigues patriciennes prenaient de haut les Gueux. Aujourd'hui, on discute. Sur certains sujets, on part ensemble, sur d'autres non. C'est notre politique, ce sont nos usages, c'est la Suisse.
La grande leçon de toute cette affaire, c'est quoi ? Tous partis confondus, laissons les personnes, ne parlons pas trop d'elles, valorisons les idées. Faisons de la politique, nous tous citoyennes et citoyens, autour des thèmes, des projets, et non en trottinant derrière des affiches incarnées par des visages. Utilisons à fond la démocratie directe, fleuron de notre système suisse. Méfions-nous viscéralement du pouvoir. Tout pouvoir, d'où qu'il vienne !
Dénonçons les abus des exécutifs. Laissons les Parlements dans le jeu de miroirs de leurs Palais des glaces. Passionnons-nous pour les vraies préoccupations des vraies gens : classes moyennes, pouvoir d'achat, fiscalité étouffante sur les revenus du travail, système de santé, primes maladie, apprentissage, emploi des jeunes, retraites, statut des aînés, prix des médicaments, soins dentaires, survie de notre agriculture, qualité de l'alimentation, sécurité des personnes et des biens, régulation de l'immigration, survie de la Suisse comme nation souveraine et indépendante.
Le reste, c'est le microcosme. Les bobos. Les sujets "de société". Les chercheurs en sciences sociales de l'Université de Lausanne. Les études genre. Les prophètes de l'Apocalypse climatique. Laissons ces braves gens vivre leur vie. Vivons la nôtre, en hommes et en femmes libres, aptes au combat citoyen. Chacun de nous fait de la politique. Elle est l'affaire de tous.
Pascal Décaillet