Sur le vif - Mercredi 09.02.22 - 15.18h
Le gouvernement genevois n'est à gauche que par hasard, suite à une élection partielle où le facteur personnel l'a emporté sur les choix politiques de fond, et où la droite s'est suicidée.
Mais la Genève cantonale n'est pas à gauche. Les classes moyennes, étouffées par l'impôt et par les taxes, veulent respirer. Elles veulent donner moins à l'Etat, et garder pour leurs patrimoines familiaux. Elles en ont plus qu'assez des centaines de millions versés pour l'assistance à des gens, dont certains préfèrent l'inertie au travail. Elles aspirent à une régulation drastique des flux migratoires.
Les Genevois qui travaillent donnent beaucoup trop de leur argent à un Etat tentaculaire. Ils en ont marre. Les innombrables affaires du DIP, l'inaction à l’Économie, ne plaident pas pour l'actuelle majorité de gauche à l'exécutif. Il ne suffit pas d'avoir décroché le pouvoir, il faut être qualifié pour l'exercer.
A cela s'ajoute l'incroyable discrédit que la gauche se déverse sur elle-même, et qui creuse sa propre tombe : la mode du "sociétal", où tout doit passer par la grille de lecture du "genre" ou de la couleur de la peau. A la Ville, le ridicule est dépassé depuis longtemps. Le Canton, lui aussi, est contaminé. Quand on ne fait plus de politique, on se rabat sur la morale. On juge. On condamne. On appelle à la meute. On interdit. On met à l'index. On érige des bûchers.
Genève mérite autre chose. L'argent de l'Etat, c'est notre argent. Nous nous levons, nous allons bosser. Ca n'est pas pour finir tondus comme des moutons. Nous voulons un Etat fort, mais ciblé sur ses tâches régaliennes, et non sur ses propres besoins de fonctionnement. Nous voulons des gestionnaires compétents, avisés, dotés de bon sens, respectueux des contribuables, très économes de l'argent public, au service des citoyens, et non de leur propre image.
La fin de législature, empesée dans les affaires, risque d'être interminable. Puisse-t-elle au moins servir à laisser poindre les forces du renouveau. Sinon, c'est à désespérer de la politique.
Pascal Décaillet