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Sur le vif - Page 98

  • Des actes, pas du blabla !

     

    Sur le vif - Lundi 18.09.23 - 09.23h


    La tradition, très helvétique, des "Cent jours" d'un magistrat exécutif est totalement absurde.

    Les candidats ont des mois pour faire campagne. Ils ne s'en privent pas. Promesses, plans sur la comète, c'est fait, c'est derrière. Si on reprend la parole après cent jours, désolé, mais ça ne peut être pour annoncer un nouveau "plan d'action". Encore moins, des "États généraux". Où cela ? Dans la Salle du Jeu de Paume ?

    Le corps des citoyens en a marre des "plans d'action". Marre des paroles. Marre du blabla. Nous voulons des actes. En cette période de crise intense du pouvoir d'achat, d'étouffement de la classe moyenne par les primes maladie et la fiscalité, il nous faut des mesures rapides, concrètes, efficaces. Le verbe politique ne fait plus rêver personne. Les beaux parleurs ont calciné le dernier kopeck de leur crédit politique. Nous avons besoin de silence et d'action.



    Pascal Décaillet

  • Le coeur, la raison, les puissances du lien

     
    Sur le vif - Mardi 12.09.23 - 14.17h
     
     
    Dans l'Histoire d'un pays, il y a un temps pour la raison, et un temps pour le coeur. Et je pourrais ainsi, comme dans l'éblouissant passage de l'Ecclésiaste, recenser la succession de tous ces temps. En l'espèce, ils alternent. Parfois, ils s'épousent. Se superposent. Se confondent. Parfois, ils se déchirent : la Raison triomphante prétend anéantir l'émotion, parfois la réciproque.
     
    Ainsi, le 1er août et le 12 septembre. J'invite mes compatriotes à aimer ces deux dates : elles ne se contredisent pas, elles se complètent.
     
    Le 1er août, c'est la Suisse des mythes. Au sens, non de mensonge, qui est une dérive populaire du mot, mais bien au sens grec : un mythe, c'est un récit. Il circule, on le partage, on l'adapte, on le représente, on lui donne vie. Toute nation se nourrit de mythes fondateurs. Alors, il y a les feux dans la nuit d'été, le bonheur d'être ensemble, de dire son amour du pays : le 1er août parle directement au coeur de tous les Suisses.
     
    Le 12 septembre, pour lequel je plaide depuis 25 ans, c'est la Suisse fédérale. Les radicaux, dans leur moment historique le plus puissant, le plus fécond. Le Freisinn. La Vernunft. Libre-arbitre, libre conscience, Raison dialectique, Kant, Hegel, l'Aufklärung, toute l'extraordinaire aventure de la philosophie allemande, dans la seconde partie du 18ème siècle. C'est cela, les racines historiques et intellectuelles du radicalisme suisse.
     
    Le 12 septembre 1848 (175 ans, jour pour jour) n'a pas du tout, dans le grand public, le rayonnement émotionnel du 1er août. Face aux élans du coeur, que peut la Raison démonstrative, même celle de Kant ? La date est moins connue, ne parle guère aux gens. Eh bien je dis : pas grave ! Un humain, c'est un cerveau, et c'est un coeur. Écoutez Debussy, Bartók : nous avons des neurones pour en identifier la structure, le tempo. Et nous avons des yeux pour verser des larmes sur la couleur de chaque note. Nous sommes des humains. Un patriote, c'est un humain comme un autre, rationnel et bouleversé, tout à la fois.
     
    Aujourd'hui, je pense à la Suisse. A la grande aventure de notre pays, au coeur de l'Europe. A tout ce qu'il peut apporter à ce continent dont il est la matrice, l'ombilic. A tout ce que chacun de nous peut faire, à son niveau, pour le pays.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Retrouvons l'audace de 1848 !

     
    Sur le vif - Lundi 11.09.23 - 16.20h
     
     
    Demain, mardi 12 septembre 2023, la Suisse moderne aura 175 ans. Le même jour de l'an 1848, neuf mois après la déchirure du Sonderbund, la Diète fédérale constatait l'adoption de la Constitution. C'était toujours la Suisse, née des siècles plus tôt. C'étaient toujours les mêmes frontières extérieures. Les mêmes Cantons. Mais, pour faire simple, la Suisse cessait d'être une Confédération d’États, pour devenir un Etat fédéral.
     
    A la RSR, j'ai travaillé toute l'année 1998 sur le 150ème. J'étais producteur du 12.30h, à l'époque, mais me trouvais maintes fois "détaché" de ma fonction pour aller, dans TOUS LES CANTONS SUISSES, produire en direct, sur place, des émissions historiques sur la tranche 1798-1848. Comment on était passé de la République Helvétique au Printemps des Peuples. J'ai creusé cette période avec passion.
     
    Je suis un enfant de 1848. Mes ancêtres, en Valais, se sont trouvés des deux côtés, plutôt conservateur mais aussi radical, de l'immense affrontement qui avait déjà commencé en 1843. Je me reconnais, depuis toujours, dans ce Printemps des Peuples qui a illuminé toute l'Europe, la France, l'Autriche, les Allemagnes.
     
    Je ne vous refais pas l'Histoire des radicaux de 1848, vous la connaissez, elle est extraordinaire, elle façonne nos institutions, mais aussi notre économie, elle jette les bases de ce qu'on appellera, beaucoup plus tard, nos assurances sociales.
     
    175 ans plus tard, je rêve d'une Suisse qui sache voir grand. Retrouver le souffle de 1848. Réinventer notre démocratie, en donnant plus encore de pouvoir au suffrage universel. Rapatrier notre industrie. Porter très haut l'idéal de formation. Réformer avec audace, clarté, nos assurances sociales : les retraites, la santé. Et surtout, maintenir absolument le primat du politique sur les puissances de profit. Non pour les neutraliser, mais pour les canaliser vers le bien commun.
     
    Je suis un radical de 1848. Patriote. Intransigeant sur l'attachement au pays. Mais social, populaire, fraternel, détestant les arrogances de classes.
     
    Valaisan de Genève, citoyen engagé, j'adresse à tous mes compatriotes mes voeux pour ces 175 ans. Une date capitale, pas assez connue, moins émotionnelle et moins mythique que le 1er août. Un repère, dans la magnifique aventure de notre Suisse.
     
     
    Pascal Décaillet