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Sur le vif - Page 95

  • Quel jeu nous jouent les trois magistrates de droite ?

     
    Sur le vif - Samedi 30.09.23 - 10.05h
     
     
    Que les Verts, pris de panique à l'approche des élections fédérales, montent une carabistouille contre une loi dûment votée, dans les règles démocratiques les plus scrupuleusement respectées, par le Parlement, c'est ma foi dans l'ordre des choses.
     
    Que la gauche gouvernementale (le Vert, les deux socialistes) votent le principe scélérat de non-promulgation, c'est le jeu politique.
     
    Mais personne, à Genève, ne comprend l'alignement des trois Conseillères d'Etat de droite, enfin deux de droite et une du Marais. Quel jeu jouent-elles ? Comment peuvent-elles cautionner une telle entorse à l'Etat de droit, aux principes les plus élémentaires définis par Montesquieu, à la primauté du Parlement, premier pouvoir à Genève ? N'ont-elles rien perçu de la puissance de dévastation institutionnelle de leur décision ? Seraient-elles dépourvues de la dimension d'Etat, dans leur appréciation ? Pour l'une d'entre elles en tout cas, la radicale (dont nous attendons autre chose que ce genre de flottement), c'est décevant, profondément.
     
    En aucun cas la droite genevoise, y compris gouvernementale (le PLR ; des enfants du Marais, il n'y a rien à attendre) ne peut laisser passer une tel coup de Jarnac contre le Parlement. Le Conseil d'Etat apparaît dans cette affaire comme une officine à combinazione. Pour un jeune collège, même pas au terme de son premier semestre, c'est catastrophique. Il est encore temps de redresser la barre. En lui donnant une leçon dont il ait à se souvenir.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Un putsch anti-Parlement, et tout le monde se la coince !

     
    Sur le vif - Vendredi 29.09.23 - 06.02h
     
     
    Hallucinant édito de la TG, qui s’arrange pour trouver plein de bonnes raisons au putsch du Conseil d’Etat contre une décision souveraine du Parlement, premier pouvoir de ce Canton, dans la loi sur l’énergie.
     
    Le Grand Conseil n’est pas un organe consultatif. C’est lui qui décide. Quand il a voté une loi, on peut l’attaquer par référendum, et le peuple tranche. En aucun cas, et surtout pas en avançant un 49.3 à la sauce genevoise, le Conseil d’Etat n’a à revenir sur une loi votée par le Parlement. C’est une décision scélérate. Nous sommes en Suisse, État de droit, pas dans une République bananière.
     
    Mais le plus fou, dans cette affaire, c’est la mollesse des réactions. On aimerait entendre la Présidente du Grand Conseil, au nom de la dignité supérieure de sa Chambre. On aimerait entendre la presse, moutonnière et gouvernementale comme jamais. Ne surtout jamais attaquer le ministre Vert. Ne surtout pas se brouiller avec le pouvoir.
     
    Et puis, il y a les trois magistrates de droite, puisqu’on nous décrit la forfaiture du Conseil d’Etat comme unanime. À quel jeu jouent-elles ? Une libérale, une centriste qui s’aligne sur la première (on est partis pour cinq ans), et surtout une radicale qui, sur ce coup, déçoit. Oui, du grand parti qui a fait la Suisse, nous attendons sens de l’Etat, respect rigoureux et géométrique des institutions.
     
    « La décision du Parlement entrave le Plan Climat », osent dire les ineffables Verts, ce parti si approximatif sur les institutions. Eh bien oui, elle l’entrave ! Eh bien oui, c’est le droit du Parlement ! Eh bien oui, nous avons eu des élections ce printemps, la droite les a gagnées largement, les Verts ne font plus la loi dans ce Canton, pas plus qu’ils n’ont à régenter nos âmes. Alors, s’il faut « entraver » un plan délirant, gouffre à millions, entravons-le ! Par des votes démocratiques, of course.
     
    Toute la classe politique, ou presque, a été comme en hypnose sous la férule de la pensée Verte, allant jusqu’à reprendre ses mots, sa liturgie, ses mantras. Eh bien cette époque est révolue. L’heure du réveil a sonné. Protéger l’environnement, oui. Mais protéger la République, aussi. La primauté du Parlement. Les libertés fondamentales, dans ce Canton.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Assurance maladie : la parole politique est ruinée

     
    Sur le vif - Mardi 26.09.23 - 15.46h
     
     
    J'ai couvert à Berne, il y a trente ans, tous les débats parlementaires ayant donné naissance à la loi sur l'assurance maladie. Déjà à l'époque, dans mes commentaires, je condamnais le paradoxe entre obligation de s'assurer et mise en concurrence féroce des Caisses. Il faut choisir : un système d'Etat, ou la jungle libérale. Nous eûmes le mélange des pires : le pire de l'Etat, avec sa technocratie ; le pire du libéralisme ultra, qui laisse la santé des gens à la merci des requins.
     
    En trente ans, j'ai suivi l'intégralité du dossier. J'ai vu défiler Ruth Dreifuss, Pascal Couchepin, Didier Burkhalter, Alain Berset. Quatre échecs successifs. Monumentaux. L'Histoire de l'assurance-maladie, en Suisse, depuis trente ans, c'est celle de l'échec absolu du politique face aux puissances de l'argent.
     
    Trente ans après, les classes moyennes de ce pays sont paupérisées comme jamais. Les moins nantis sont assistés, donc financés par l'impôt des classes moyennes. Nous payons plus de primes, plus d'impôts, plus de taxes, nous bossons comme des malades, nous n'en pouvons plus de payer.
     
    Échec de la politique. Mais échec, encore plus fracassant, de la parole politique. Son crédit est dévasté, ruiné. Des ministres, cantonaux ou fédéral, osent encore arriver avec leurs "recettes", alors qu'ils ont été en place dix ans, ou plus. Des parlementaires sortants, à Berne depuis quatre ans, huit ans, douze ans, seize ans, ont encore le culot d'avancer leurs "pistes".
     
    Passe encore pour la gauche, qui n'a jamais été suivie sur ses scénarios de Caisse publique, ou unique. Mais le Centre ! A part se réveiller in extremis, à l'approche des élections, qu'a-t-il entrepris, toutes ces années, contre le lobbyisme éhonté des représentants des Caisses aux Chambres fédérales ? Quant au PLR, à force de noyer le poisson sous des termes techniques, ennuyeux à mourir, ou de faire la leçon sur les "coûts de la Santé", en quoi a-t-il résisté à la puissance démesurée des forces de profit ?
     
    La parole politique est ruinée. Celles des médias aussi, qui n'ont cherché noise à Alain Berset que sur d'insignifiants épisodes de sa vie privée, mais se sont bien gardés de l'attaquer sur l'essentiel : son échec, dans la LAMal.
     
    La parole publique est réduite en cendres, dans ce pays. La gestion libérale de la Santé publique est un échec inimaginable. Nous devons nous tourner vers d'autres modèles, où le sens de l'Etat, celui du bien public, de l'intérêt général, doit prévaloir sur la mise en bourse de nos vies terrestres.
     
     
    Pascal Décaillet