Sur le vif - Dimanche 30.04.23 - 15.06h
Le peuple genevois, souverain de ce Canton, a tranché. Le 2 avril, il a élu le Parlement. Aujourd'hui, 30 avril, il s'est choisi un Conseil d'Etat. Pour cinq ans, au niveau cantonal, qu'il ne soit plus jamais, par pitié, question de personnes. Priorité aux thèmes. Priorité à ce qui fonde la République : les choix les meilleurs, dans l'intérêt du plus grand nombre. Les visages passent après.
Je suis, vous le savez, un homme de droite. Mais pas de la droite libérale. Ma droite à moi est patriote, attachée aux intérêts supérieurs de la Suisse, à l'indépendance de notre pays, à sa souveraineté.
A Genève comme partout ailleurs en Europe, cette droite-là, à la fois populaire, joyeuse et nationale, profondément sociale dans son souci de cohésion, gagne du terrain. On l'a vu au Parlement. Dans la course à l'exécutif, le jeu des "alliances", le pire de ce qui existe en politique, s'est fait à l'avantage du Marais centriste, et nettement au détriment des deux partis souverainistes et populaires. Il faudra, dès cet automne, s'en souvenir. Il n'est absolument pas normal que le Marais, à peine le quorum au Parlement, soit reconduit au gouvernement, et que les deux partis qui montent en soient absents. Ce micmac ne peut plus durer. Le système "d'alliances" est le poison de la démocratie.
Je suis un homme de droite, je devrais, me direz-vous, me réjouir d'un gouvernement de droite. Oui et non. Je me réjouis qu'il y ait deux radicaux, c'est sûr. Une libérale, aujourd'hui sur un nuage, situation toujours provisoire dans la météo politique. Je ne me réjouis pas de la présence du Marais, je le dis franchement. A Lionel Dugerdil et Philippe Morel, j'adresse toute mon amitié, ils furent de magnifiques combattants, et ils aiment Genève, je le sais.
Surtout, je rappelle une chose. Les ministres n'ont pas tant d'importance. Le dernier mot revient au Parlement, sans compter bien sûr les arbitrages du peuple. La couleur est donnée. Pour cinq ans, elle est à droite. Fini, le quinquennat de trahison sur la mobilité. Finie, la dérive interminable au DIP. Finie, la fiscalité étouffante pour les classes moyennes. Finis, les états-majors pléthoriques à l'Etat. Nous voulons une République fraternelle, solide, efficace.
Fini, aussi, de reprendre le langage des Verts, et se laisser tétaniser par leur liturgie. La droite genevoise a gagné la bataille des élections. Il lui reste l'essentiel : se reconstruire, en profondeur, une armature intellectuelle, linguistique, philosophique, pour avancer dans la seule bataille qui compte : celle des idées, au service du peuple.
Pascal Décaillet