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Sur le vif - Page 643

  • Le bailli en dentelles

     

    Sur le vif - Vendredi 22.06.18 - 07.35h

     

    Interviewé par Romain Clivaz, l'ancien Président du Parlement européen, l'Irlandais Pat Cox, au demeurant remarquable francophone, s'accroche encore à l'idée d'une politique globale européenne dans la gestion des flux migratoires.

     

    Le problème, c'est que l'Europe politique n'existe pas. Elle est juste une fiction, un château de cartes, pour faire illusion. Or, pour qu'il y ait une quelconque "politique", migratoire ou autre, il faut qu'existent, puissamment, le crédit et la confiance de l'instance qui prétend l'appliquer, cette politique.

     

    L'improbable conglomérat nommé "Union européenne" ne dispose ni de ce crédit, ni de cette confiance. Comment voulez-vous, dans ces conditions, lui délivrer un chèque en blanc pour une gestion continentale coordonnée des flux migratoires ? Il est assez rare que l'on confie ses intérêts à un fantôme errant.

     

    Tout au contraire, les nations reviennent. Pour ma part, ayant étudié de très près, depuis ma jeunesse, les Histoires de France et d'Allemagne dans les trois derniers siècles, notamment la naissance de l'idée nationale allemande dans la Prusse occupée par Napoléon (1806-1813), je crois depuis toujours à la primauté de la nation sur l'empire.

     

    La nation, c'est la réalité vécue de nos mémoires et de nos âmes. C'est l'unité, le périmètre sensible dans lequel vibrent les souvenirs et se forgent les décisions des peuples. Cet espace-là, aujourd'hui encore, jouit du crédit et de la confiance indispensables à l'application des politiques. Le château de cartes européen, pour sa part, n'en jouit pas. Il est perçu comme lointain, irréel, diaphane, inefficace, prétentieux, arrogant. Un bailli en dentelles.

     

    Dès lors, pour les années qui viennent, les politiques migratoires seront décidées et appliquées nation par nation. Chacune d'entre elles considérera son intérêt propre avant celui du voisin. Entre les Etats, les frontières renaîtront. Et le château de cartes continental, tout naturellement, s'effondrera.

     

    Pascal Décaillet

     

  • La pieuvre des apparences en moins

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    Sur le vif - Mercredi 20.06.18 - 15.55h

     

    Ce à quoi Donald Trump met doucement fin, c'est l'illusion de l'existence d'un ordre multilatéral, qui serait en mesure de gouverner la planète. Cet ordre, né de l'immédiate après-guerre, n'a jamais existé que dans le domaine des apparences.

     

    Il n'a jamais constitué d'autre réalité que celle d'un paravent, délicatement déposé sur les vraies puissances : États-Unis et Union soviétique, puis États-Unis tout seuls. D'ailleurs, chaque fois que l'intérêt supérieur - ou impérialiste - de l'un de ces pays, principalement le deuxième, était en cause, l'ordre multilatéral s'effaçait servilement, en s'excusant d'exister.

     

    A Genève, à cause de la présence chez nous de nombreuses institutions internationales, nous surestimons totalement l'impact réel de ces dernières sur le cours de la paix et de la guerre. Je ne parle pas ici des organisation humanitaires, ni médicales, mais de celles qui prétendent influer sur l'ordre politique de la planète.

     

    Oui, Trump multiplie les retraits du château de cartes multilatéral, et c'est exactement ce qu'il avait annoncé, lors de sa campagne, pendant toute l'année 2016. Il ne fait rien d'autre que ce qu'il avait promis ! Les gens, aux États-Unis, qui ont voté pour lui le 9 novembre 2016, l'ont fait en parfaite connaissance de cause.

     

    A Genève encore, où trop d'observateurs de la vie politique ont été formatés par la matrice HEI, où l'ordre multilatéral est déifié, c'est toute une conception du monde qui s'effondre. Celle de la SDN, dont l'Histoire a eu soin d'apprécier la totale inefficacité face à la montée des totalitarismes. Celle, aussi, de l'immense usine à gaz née de l'après-Seconde Guerre mondiale, entendez principalement l'ONU et ses innombrables succursales ou dépendances. Par exemple, cet ineffable "Conseil des droits de l'homme", qui a perdu depuis longtemps tout crédit, pour peu qu'il en eût jamais.

     

    C'est à cela, à cette galaxie d'apparences et de trompe-l’œil, que Donald Trump tourne le dos. Pour des centaines, des milliers de tétanisés du multilatéral, à Genève, c'est comme un univers qui se désintègre et se liquéfie.

     

    Et si nous entrions, tout simplement, dans un nouvel ordre régissant les relations internationales ? Retour des nations. Diplomatie. Alliances. Parfois la guerre, parfois la paix. Bref, le tragique de l'Histoire, dans toute sa permanence et toute son immanence. Mais la pieuvre des apparences en moins. Faut-il vraiment s'en plaindre ?

     

    Pascal Décaillet

     

  • Flux migratoires : savoir dire NON

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    Sur le vif - Mardi 19.06.18 - 16.36h
     
     
    Réguler les flux migratoires, ça n'est pas être xénophobe. Ca n'est pas rejeter l'Autre, en tant que tel, ni affirmer une quelconque supériorité sur lui. Je crois, pour ma part, à l'égalité de chaque humain, sur cette terre. Nulle communauté, nulle race, nulle religion n'est supérieure à une autre.
     
     
    Mais chaque nation a le droit - et même le devoir - de déterminer, après un débat interne et en fonction de ses lois (décision parlementaire ou démocratie directe), quel flux elle estime pouvoir supporter, donc accepter légalement, pour ne pas mettre en danger sa propre cohésion sociale. J'estime, pour ma part, et depuis toujours, que chaque nation a le droit d'établir la primauté aux siens, entendez ceux qui sont déjà sur son sol, par rapport aux gens de l'extérieur. Principalement dans l'accès au travail.
     
     
    Cette primauté, que j'ai toujours prônée, ne signifie en rien supériorité. Non, c'est une mesure visant à préserver les équilibres sociaux internes, notamment en faveur des plus démunis : ce sont eux, et non les grands bourgeois, qui craignent les invasions migratoires, par peur que l'aide sociale ne leur soit diminuée, aux profit des nouveaux arrivants.
     
     
    De ma vie, je n'ai jamais considéré la question migratoire comme relevant de la morale. D'ailleurs, peu de choses, à mes yeux, en politique, doivent en relever. Non, le rapport à la migration est une gestion d'équilibres démographiques, qui doit s'opérer sans la moindre haine, dans le respect des uns et des autres. Simplement,, l'intérêt supérieur de chaque nation exige parfois que cette dernière dise NON aux migrants.
     
     
    C'est cela, à l'automne 2015, que Mme Merkel, sous pression d'un grand patronat avide de main d’œuvre peu regardante sur les conditions sociales et salariales, n'a pas voulu comprendre. Aujourd'hui, vient pour elle l'addition. Parce que le nouveau ministre fédéral allemand de l'Intérieur, le Ministre-Président de Bavière et chef de la CSU, Horst Seehofer, lui brandit le miroir de ses contradictions. Politiquement, la Chancelière n'est plus viable. Je doute qu'elle termine son mandat.
     
     
    Dans un nouvel axe Nord-Sud qui coupe l'Europe en deux, et réunit l'Italie, l'Autriche et bientôt l'Allemagne, il n'est plus question de rêver face à l'incroyable pression migratoire qui pèse sur notre continent. Il faut remplacer les postures morales par le retour de la politique. Cela signifie : savoir dire NON.
     
    Pascal Décaillet