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Sur le vif - Page 639

  • Trop tard, Doris

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    Sur le vif - Mardi 19.12.17 - 18.39h

     

    Le projet de nouvelle concession de la SSR, lancé aujourd'hui par Doris Leuthard, avec au moins la moitié des moyens alloués à l'information, va dans le bon sens. Depuis une éternité, y compris, à l'époque, à l'interne, je plaide pour l'information avant tout. Pro domo ? Ben oui, je suis journaliste. Soucieux d'intérêt public. Soucieux du pays. De sa cohésion.

     

    Le problème, c'est que ce projet arrive beaucoup trop tard. Il suinte la précipitation, pour orienter les esprits à voter non, le 4 mars. Comme l'abaissement de la redevance à 365 francs. Ces mesures de dernière minute, imbibées de panique aux plus hauts étages, ne trompent personne : les gens ne sont pas idiots, ils ne sont pas dupes de ces gesticulations.

     

    Dommage, Mme Leuthard. Vous êtes en retard d'au moins une décennie. Dans ce domaine, vous n'avez pas vu venir la tempête. Vos mesures trop tardives ne changeront rien aux métamorphoses apocalyptiques que nous prépare l'année 2018.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le populiste : l'éternel absent

     

    Sur le vif - Mardi 19.12.17 - 11..22h

     

    Dans les salons, le populiste, c'est toujours l'autre. On parle des "populistes", comme d'une catégorie nécessairement absente à la bonne société réunie, en ce lieu où, entre soi, on pérore. On part du principe qu'aucun "populiste" n'aurait tout de même eu le culot de venir se glisser là, parmi la bonne société.

     

    Or, en Suisse, environ une personne sur trois vote pour un parti qualifié de "populiste". Chaque troisième personne, dans la rue ! Mais dans les salons, on veut croire que ce Tiers-Etat n'est pas représenté dans l'assistance. Alors on continue, entre soi, de parler des "populistes", comme s'ils étaient nécessairement ailleurs.

     

    Dès lors, deux possibilités. Soit il y a tout de même des populistes dans la salle, et on les exclut ouvertement, par le mépris, de toute existence possible. Soit il n'y en a effectivement aucun. Et là, il conviendrait peut-être de s'interroger sur la représentativité de cette si délicieuse société où l'on parle entre soi, toutes lèvres pincées, des "populistes".

     

    Pascal Décaillet

     

  • Ils ont fini par avoir sa peau

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    Sur le vif - Dimanche 17.12.17 - 19.16h

     

    On l’a appris ce soir, sur le coup de 18.52h : Yannick Buttet tire la prise. Il démissionne du Conseil national. Soumis à une pression médiatique sans précédent, celle d’une véritable meute affamée de sa peau, et qui a fini par l’obtenir, l’homme, juste avant Noël, sans doute épuisé nerveusement, a préféré quitter le terrain. C’est sa décision. Elle lui appartient. Qui d’entre nous, face à une telle pression, une telle hargne, aurait pu tenir ?

     

    Pour ma part, toute cette affaire, depuis le début, me donne la nausée. Il y a eu un cas, très précis, celui de la scène de Sierre, où une plainte a été déposée. Fort bien : on aurait pu attendre qu'elle fût instruite, non ? Le reste, les « affaires bernoises » ce sont des « témoignages anonymes » : le rôle de la presse, celui du journalisme politique, n’était pas de les colporter avec une telle facilité, une telle automaticité, une telle sanctification idéologique du rôle de la victime. Tout cela, sans qu’il n’y ait eu ni plainte (à notre connaissance), ni instruction, ni procès, ni condamnation définitive, après épuisement des recours prévus dans notre Etat de droit.

     

    Ce qui a fait craquer l’homme, ça n’est pas le droit. C’est la pression de certains médias. La pression, aussi, d’une idéologie, tellement porteuse, tellement à la mode depuis quelques années, que nul n’ose lui résister, quitte à aller plus vite que le droit, plus vite que la justice, plus vite que la musique.

     

    Toute cette affaire me dégoûte. Et contribue à me détourner, encore un peu plus, de certains milieux, certaines méthodes, dans un métier qui est le mien depuis 32 ans. Et que je continuerai, jusqu’au bout, à pratiquer comme un journaliste politique, soucieux d’intérêt public. Et non de s’engouffrer dans la première meute venue, pourvu qu’elle soit de rage et de puissance, de hurlements, de stridence et de lacérations.

     

    Pascal Décaillet