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Sur le vif - Page 642

  • Ecrire pour tous

     

    Sur le vif - Jeudi 11.01.18 - 10.49h

     

    Lorsque je m'exprime, dans un commentaire politique, ici ou ailleurs, je ne le fais JAMAIS à l'attention de mes seuls pairs. Ni d'un parti. Ni de la droite. Ni de la gauche. Ni d'une quelconque faction.

     

    Lorsque j'écris, c'est pour tous. Toutes les citoyennes. Tous les citoyens. Toutes les tranches d'âge. Toutes les nationalités. Toutes les conditions sociales, avec un grand respect pour les plus modestes, les plus délaissées. Toutes les religions, ou absences de religion, sans JAMAIS en stigmatiser aucune.

     

    Toutes les personnes qui veulent bien - et je les en remercie - prendre deux ou trois minutes pour me lire.

     

    Trop de journalistes, tétanisés par l'ambiance de Jugement dernier de certaines séances de rédaction, n'écrivent, ou ne prennent la parole, que pour plaire à leurs pairs. Ou à l'armée de séraphins de leurs hiérarchies.

     

    Cette forme d'angoisse face aux semblables ne produit que de l'autocensure et de la complaisance. Elle est négatrice de liberté, castratrice , étouffante. Elle suinte le cercle fermé, sans la moindre fenêtre ouverte sur la vraie vie, celle qui palpite en-dehors de nos consciences.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Météo : Davos coupé du monde !

     

    Sur le vif - Mercredi 10.01.18 - 12.33h

     

    Il est très choquant d'entendre, à la radio, qu'Alain Berset va tout faire pour "décrocher un entretien, à Davos, avec Donald Trump".

     

    On espère bien que le Président américain, s'il vient à Davos, rencontre le Président de la Confédération !

     

    C'est bien la moindre des choses que tout chef d'Etat étranger, se rendant en Suisse, prenne soin d'annoncer sa venue à son homologue helvétique. Et sollicite, lui (et pas le contraire !), un entretien, même bref, même de simple courtoisie. Ca n'est pas à M. Berset d'aller, sur son propre territoire, mendier une telle rencontre.

     

    Toute solution contraire accréditerait Davos comme une sorte d'aréopage ploutocratique, au-dessus des lois, des convenances et des nations, où une arrogance cosmopolite mondialisée n'en ferait qu'à sa guise.

     

    Mais, rassurez-moi : Davos, ça n'est pas cela ? Hmmm ?

     

    Pascal Décaillet

     

  • Radio : la Révolution ou la Mort

     

    Sur le vif - Lundi 08.01.18 - 06.24h

     

    Avec mes collègues du Palais fédéral, j'ai lancé en février 1991 la revue de presse alémanique, tous les matins en direct 07.20h et 08.20h, à la RSR. Auparavant, elle était diffusée à 18.20h, et n'était pas en direct : une revue de presse, le soir !

     

    C'était un autre monde, internet n'existait pas, notre lieu de travail était le studio RSR du Palais fédéral, au troisième étage, directement sous la Coupole. Nous adorions ce minuscule espace, vétuste, où régnait une odeur de "cheval mort". J'y ai pris le micro des milliers de fois, construit ma passion du direct, laissé certains de mes plus beaux souvenirs radiophoniques. Nous vivions en consanguinité avec les élus fédéraux, c'est vrai. Les uns sur les autres.

     

    J'habitais près du Palais. Le matin, lever un peu avant 5 heures. Je devais passer prendre physiquement un gros paquet ficelé de journaux alémaniques, au sous-sol de la gare de Berne, puis trimbaler le colis au Palais fédéral, à travers les rues désertes et magnifiques de la Vieille Ville de Berne. Souvent, j'entrais au Palais en même temps que Jean-Pascal Delamuraz, Adolf Ogi ou Flavio Cotti, le plus matinal de tous. Nous nous adressions toujours un cordial salut.

     

    Et puis, dans le studio encore désert, seul avec la machine à café, pour décortiquer le Bund, la NZZ, le Tages Anzeiger, le Blick, la Basler Zeitung, etc. A 07.20h et 08.20h, le direct antenne, en duplex avec Lausanne.

     

    De Berne, le revuiste de presse assumait lui-même la régie, avant l'arrivée de Renato, notre technicien, d'une humanité et d'une gentillesse que je n'oublierai jamais. Mes collègues s'appelaient Romaine Jean, cheffe d'équipe à mon arrivée, Alain Hertig et André Beaud, trois remarquables journalistes. C'était une très belle époque, fructueuse, imaginative. Nous avons bossé comme des cinglés, beaucoup ri, tellement appris.

     

    J'aimais passionnément l'exercice de la revue de presse alémanique. Il s'agissait de parler aux Romands de journaux dont ils n'avaient qu'une idée très lointaine. Jeter des ponts, entre des visions différentes du pays. Oui, cela, ainsi que tout notre boulot au Palais, c'était du service public. Oui, là, on pouvait parler de petit coup de main à la cohésion nationale.

     

    27 ans après, à quoi rime encore une pure "revue de presse" des seuls journaux ? Pourquoi pas les blogs ? Pourquoi pas une plus grande ouverture aux réseaux sociaux ? Ces derniers recèlent des trésors : il suffit d'aller les chercher. Ne privilégier que les bons vieux quotidiens papier, ou ce qu'il en reste, les mettre encore exagérément en exergue par rapport aux nouveaux vecteurs d'idées, donne l'impression d'un corporatisme de l'archaïque. Pour faire tenir, encore un peu (comme dans la chanson de Piaf), un château de cartes dont on feindrait d'ignorer l'effondrement.

     

    L'exercice radiophonique majeur de la revue de presse doit être repensé de fond en comble. Moins corporatiste, plus ouvert, plus audacieux, plus de transgression.

     

    La radio, dans ses modes d'action, doit être révolutionnaire, ou n'être pas. Elle doit être debout, fière, tonique, réveillée. Elle ne doit jamais donner l'impression de se reposer sur ses lauriers. Là, dans cet enthousiasme et cette passion, gisent les enjeux fondamentaux de ce média magique et troublant, vif comme l'éclair, bouleversant comme l'éclat d'une première rencontre. Allez, disons celle de Julien Sorel, tôt dans le roman, avec la femme de son destin.

     

    Pascal Décaillet