Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sur le vif - Page 640

  • Cadets et grognards

     

    Sur le vif - Dimanche 17.12.17 - 16.32h

     

    C'est fou, le nombre de gens intarissables sur le journalisme, avant même d'avoir seulement commencé à exercer ce métier. Commenceront-ils jamais, d'ailleurs, par les temps qui courent ?

     

    Intarissables sur le service public, sans y avoir jamais travaillé. Jamais conçu une émission de grande écoute, pour en faire quelque chose de rassembleur, dans l'espace citoyen. Jamais porté cette émission, jour après jour, de longues années. Jamais sacrifié leurs jours, leurs nuits, leur santé peut-être, au service de l'intérêt supérieur d'une production.

     

    Intarissables, aussi, sur l'univers du privé, sans avoir jamais créé une entreprise. Rempli une fiche de salaire. Investi dans des locaux, du matériel, des projets. Eu peur, pour l'avenir.

     

    Intarissables. Il savent tout sur tout. Donnent leur avis, tous azimuts. Font la leçon. Ont la science infuse. Même pas encore cadets, ils voudraient nous tenir le discours du grognard.

     

    Mais enfin, quelle a été leur preuve par l'acte ? Qu'ont-ils FAIT (du verbe FAIRE, et pas du verbe pérorer), de nature à donner à leur discours du crédit, de l'autorité ?

     

    Quelle connaissance ont-ils, sur la longueur, des mécanismes du journalisme, de la presse, de l'audiovisuel sur le théâtre d'opérations de la Suisse romande ?

     

    Connaissent-ils le terrain ? Connaissent-ils les hommes, les forces et les faiblesses de chacun ? Sont-ils renseignés sur la réalité des choses ? Quels combats ont-ils menés ? Quelles victoires ont-ils remportées ? Sont-ils tombés ? Se sont-ils relevés ? Connaissent-ils seulement l'odeur de la poudre ?

     

    Quelles cicatrices, quelles blessures, portent-ils de ce métier magnifique, qu'ils ne connaissent tout simplement pas ?

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le Parlement n'est pas une cour d'école !

    6626005.image 

    Sur le vif - Mercredi 13.12.17 - 15.47h

     

    Si vraiment, ce matin, chacun des 246 parlementaires de notre Confédération a reçu, sur son bureau, une circulaire lui expliquant, comme à des élèves de 15 ans, la différence entre "flirt" et "harcèlement", c'est que notre Parlement cherche à pulvériser, dans l'ordre de l'infantilisation et celui du ridicule, tous les murs du son imaginables.

     

    Nous, les citoyennes et citoyens, pourquoi envoyons-nous des gens siéger sous la Coupole ? Réponse : pour qu'ils fassent des lois. Punkt, Schluss. Si ces lois nous déplaisent, attaquons-les par référendum. Le souverain, en dernière lecture, c'est le corps électoral tout entier, près de cinq millions de Suisses et Suissesses, ça n'est pas le Parlement.

     

    Nous les envoyons siéger pour qu'ils fabriquent des lois. Ce qui se passe entre eux, de bon ou de mauvais, de remarquable ou de répréhensible, de l'ordre de l'élévation de l'âme ou de la grosse lourdeur que je suis le premier à détester, tout cela doit nous laisser parfaitement indifférents.

     

    Si des parlementaires estiment que certains de leurs collègues ont transgressé la loi (qui doit être, en République, notre seule norme), ils peuvent évidemment déposer plainte, c'est le droit de tout citoyen. Si cette plainte n'est pas classée, qu'elle est instruite, aboutit à un procès, puis à une condamnation définitive, alors oui, l'intéressé doit démissionner. Non parce qu'il est un gros lourdaud. Mais, tout simplement, parce qu'il a enfreint l'une des lois de notre pays. Alors que, justement, il est censé les fabriquer.

     

    Pour ma part, comme je l'ai écrit dans d'autres textes, tant que la personne n'est pas condamnée par la justice, elle peut continuer - si elle le souhaite - à exercer ses fonctions.

     

    Quant à distribuer à 246 personnes adultes, vaccinées, choisies par les citoyens de 26 cantons pour les représenter au plus haut niveau de notre pays, une circulaire relevant de la cour d'école, il y a là, de la part du Parlement, une précipitation à s'agenouiller devant la pression médiatique, tout simplement hallucinante.

     

    Qu'ils fassent des lois, au mieux. Le reste ne relève pas du journalisme politique. Mais du potin. Ou de la délation.

     

     

    Pascal Décaillet

     

  • Ne faites pas cela, M. Trump !

    15970771.jpg?sharp=10&vib=20&w=1200 

    Sur le vif - Mercredi 06.12.17 - 13.50h

     

    En s'apprêtant, d'ici quelques heures, à reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, Donald Trump va commettre une faute politique de tout premier plan, depuis qu'il est aux affaires.

     

    Une faute, par rapport aux autres acteurs du Proche et du Moyen Orient. Le monde arabe. Mais aussi le monde perse. Faut-il rappeler que la Mosquée al-Aqsa est l'un des quatre lieux saints de l'Islam ?

     

    Ville "trois fois sainte", confluent du judaïsme, du christianisme et de l'Islam, Jérusalem appartient, par sa nature incomparable, au patrimoine de toute l'humanité. Ces trois religions doivent pouvoir s'y exercer en paix, l'une à côté de l'autre. Il faudrait idéalement, pour atteindre cela, une zone démilitarisée. Le moins qu'on puisse dire est qu'on en est assez loin.

     

    A Jérusalem, Israël a sa place, qui est grande et ne saurait être niée. Mais la Palestine aussi, en tant qu’État, libre, souverain, indépendant, dans des frontières antérieures à celle de 1967, donc avec autorité sur la partie orientale de la ville. Et les couvents chrétiens, principalement là-bas de rite oriental, syriaque, arménien, géorgien, copte, doivent pouvoir y exercer toute la richesse de leur spiritualité.

     

    Comment pouvez-vous atteindre un tel but, en reconnaissant cette ville unique au monde comme la capitale de l'un des États en conflit ? La gifle, pour le monde arabe et musulman, tout autour, mais aussi pour un monde persan en pleine renaissance de ses capacités, serait dévastatrice.

     

    Aucun amoureux du Proche-Orient (j'en fais partie) ne peut souhaiter une telle décision américaine. Au demeurant, d'aucuns se demanderaient si, dans ces conditions d'obédience à certains groupes de pression, il n'eût pas été plus simple de voter pour l'original. Entendez pour Mme Clinton.

     

    Pascal Décaillet