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Sur le vif - Page 645

  • La toute dernière de Billag

     

    Sur le vif - Jeudi 28.12.17 - 15.25h

     

    Toutes les années, je m'acquitte au 1er mai de ma redevance Billag, radio et TV, pour la somme de Fr. 451.10. Là, je l'ai fait, comme toujours, payement effectué le 24 avril 2017, pour la période du 01.01.17 au 31.12.17. Je déteste avoir le moindre retard dans le paiement de mes factures.

     

    Ce matin, dans ma boîte aux lettres, une facture concernant le 2ème semestre 2017 (dûment acquitté le 24 avril, donc), pour la somme de Fr. 225.55.

     

    A l'instant, j'appelle Billag. Je tombe sur un Monsieur très poli. Sous mon nom, avec même adresse de facturation, et autre numéro de client (sorti d'où ?), une fausse date de naissance. Et surtout, une adresse bernoise, que j'ai quittée il y a..... 24 ans et deux mois ! Date à laquelle j'ai cessé d'être correspondant RSR à Berne, pour revenir vivre en Suisse romande !

     

    Bref, un monumental pataquès. Digne de la bureaucratie tsariste à l'époque de Gogol.

     

    Le Monsieur, toujours très poli, me dit de ne surtout pas payer cette facture, qu'il s'agit d'une erreur, qu'il me le confirmera par écrit. Je lui fais confiance, et n'ai rien contre lui.

     

    Mais je me dis quand même que des erreurs aussi colossales doivent, peut-être, exister par centaines. Par milliers ? Il n'y a aucune raison que j'en sois la seule victime.

     

    De là à conclure qu'un certain flottement règne dans cette entreprise...

     

    Cela influencera-t-il mon vote ? La réponse est non. Car je suis un citoyen assez mûr et responsable pour voter sur ce qui m'apparaît comme l'intérêt supérieur du pays, et non sur une anecdote me touchant personnellement.

     

    Mais j'avais quand même furieusement envie de le raconter.

     

    Pascal Décaillet

     

  • La justice, pas le lynchage !

     

    Sur le vif - Vendredi 22.12.17 - 11.02h

     

    La parole victimaire n'est pas vraie, sous le seul prétexte qu'elle est victimaire.

     

    Sa véracité doit être établie, ou non, à la suite d'une enquête dans les formes, par la seule instance habilitée à le faire, qui s'appelle la justice. Cela exige une investigation professionnelle, des confrontations, la parole donnée à toutes les parties. Cela doit s'exercer dans la sérénité, par des gens ayant prêté serment de rechercher la seule vérité. Cela prend du temps.

     

    Tant qu'une condamnation n'a pas été prononcée, il ne saurait exister ni coupables, ni victimes.

     

    Ainsi fonctionne notre État de droit. C'est un peu frustrant pour ceux qui voudraient des lynchages de rue, immédiatement. Mais c'est ainsi.

     

    A cet égard, la précipitation de certains employeurs à rompre, séance tenante, des contrats, juste sous la pression de l'opinion, comme dans le cas du chef d'orchestre Charles Dutoit, est simplement hallucinante.

     

    Là, oui, nous sommes au coeur d'une dérive, qu'il convient de désigner.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Glaciales altitudes

    Alpini_1915.JPG 

    Sur le vif - Jeudi 21.12.17 - 10.04h

     

    On nous dit que l'Histoire avance, et voilà que resurgit la question du Südtirol, pardon du Haut-Adige.

     

    Voilà, par la querelle sémantique de deux mots, l'un autrichien, l'autre italien, l'immanence du tragique. L'éternel insoluble. Vienne dit Südtirol, Rome dit Alto Adige.

     

    Dans l'hiver 1915, des dizaines de milliers de combattants héroïques des deux côtés, en de glaciales altitudes, ont sacrifié leurs vies pour qu'on dise Haut-Adige. Ou Südtirol. Les enfants de l'Empire central, face à ceux de Verdi et de Garibaldi.

     

    L'autre soir, à Forum, l'ambassadrice d'Autriche, au demeurant remarquable d'intelligence, a tranquillement dit "Südtirol". Pour parler d'une vallée que je connais si bien : celle de Bolzano, pardon Bozen. Pour ma part je dis Bolzano, parce que l'Italie, la fierté italienne, le sang versé par les Alpini, ces hommes au chapeau à plume qu'on croise encore dans les trains, ça n'est pas rien. Ça mérite le respect.

     

    L'autre soir, l'ambassadrice autrichienne a dit "Südtirol". Comme les uns disent "Jura Sud", les autres "Jura bernois". Les uns, Kaliningrad, les autres Königsberg.

     

    Elle a dit "Südtirol", et personne, en face, n'a bronché. Il y aurait pourtant eu lieu de saisir cette perche, cette unique occasion de démonter le discours brillant de cette parfaite francophone, cette Metternich au féminin, avec qui on rêverait de déguster un café viennois, entre deux Lieder de Mahler.

     

    L'Histoire est immuable et tragique. Mais elle est passionnante, saisissante. Elle est la vie, qui palpite encore en nous, précieuse comme des alluvions d'or. La vie, oui, comme celle de ces hommes, fin 1915, qui défiaient la mort, sur la frontière austro-italienne, en de glaciales altitudes.

     

    Pascal Décaillet