Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sur le vif - Page 648

  • Quand la meute s'adresse à la proie

     

    Sur le vif - Vendredi 03.11.17 - 14.16h

     

    "Lettre ouverte à Tariq Ramadan". Signée par l'un de mes confrères. Pour bien l'enfoncer, encore un peu plus.

     

    Quel courage ! Bien achever de taper sur un homme déjà à terre, conspué de partout.

     

    On aurait pu imaginer une "lettre ouverte" à la meute. C'est juste un peu plus inconfortable, parce qu'on prend les coups de la meute, dans la foulée. Et, dans le climat d'exécution qui règne ces temps, ils sont violents.

     

    Mais non, voilà une bien sage, bien convenable "lettre ouverte", de l'un de la meute, aimablement envoyée à... la proie de la meute. Tandis que retentit la Marche de Saint Hubert, et que hurlent les chiens, on a la délicate attention de se fendre d'une missive. A destination du gibier.

     

    Le type a la fureur du monde contre lui, à tort ou à raison (je ne me prononce pas sur le fond). Et, en plus de cette unanime réprobation, au moment où il gît dans la glaise, on trouve en soi la suprême témérité de lui adresser une "lettre ouverte".

     

    Quel courage, oui !

     

    Pascal Décaillet

     

  • La Palestine, ça existe, M. Garaï !

     

    Sur le vif - Jeudi 02.11.17 - 07.37h

     

    RSR - Je comprends mal qu'un homme de l'intelligence et de la spiritualité de Francois Garaï, Rabbin de la Communauté juive libérale de Genève, se laisse entraîner à ce point dans une discussion politique sur Israël, la Palestine, la Déclaration Balfour (100 ans aujourd'hui), le statut de Jérusalem, bref le frottement temporel et géostratégique du Proche-Orient.

     

    D'autant que M. Garaï va très loin dans l'implication politique : ses déclarations sur l'attitude "victimaire" du monde arabe, palestinien notamment, pourraient laisser pantois plus d'un auditeur. Bref, cette interview provoque un sentiment de gêne. Et le mot est mesuré.

     

    Faut-il rappeler à M. Garaï le demi-siècle d'occupation, ou d'autonomie de façade, qu'ont vécu, depuis 1967, les Palestiniens, la situation à Gaza, en Cisjordanie, à Jérusalem-Est ? D'un homme de son rayonnement spirituel, on était en droit d'attendre davantage d'ouverture vers l'Autre. Et un peu moins d'alignement sur l'Israël politique.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Destin commun

     

    Sur le vif - Mercredi 01-11-17 - 04.11h

     

    Le socialisme, un dogme ? Je veux bien. Mais pas plus, au fond, que le libéralisme, avec sa sanctification du marché, son rejet de l'État, son indifférence aux solidarités, son obsession de la réussite individuelle.

     

    Le socialisme a échoué ? Je veux bien.

     

    Le libéralisme aussi.

     

    Toute ma vie, j'ai été partisan d'une troisième voie. Conservatrice, sociale, humaniste. Dans l'ordre politique, elle passe par un État fort. Régulateur, solidaire, imaginatif, redistributeur.

     

    Un État, non comme Providence. Mais comme construction commune, jamais acquise, toujours recommencée, dans des territoires délimités par des frontières. Avec des lois, une puissante participation du peuple pour les créer, une mémoire partagée, mais aussi des émotions, des valeurs communes.

     

    Cela ne passe pas par une universalité planétaire, abstraite. Mais par l'horizon délimité d'un destin commun.

     

    En allemand, cela s'appelle Gemeinschaft. En traduction libre, je parlerais d'un trésor et d'une émotion partagés.

     

    Les universalistes ne peuvent rien entendre à cela. Je les laisse à leurs Lumières blafardes. À la glaciale surdité de leurs géométries.

     

    Pascal Décaillet