Sur le vif - Vendredi 01.12.17 - 06.42h
Dans quelques années, des spécialistes de l'Histoire des médias examineront la manière dont la presse aura traité les questions dites de "harcèlement", aujourd'hui.
Ils y verront un phénomène de brasier. Une étincelle. Un bidon d'essence. Le feu, qui emporte tout sur son passage, pendant quelques jours. Les médias qui perdent toute distance, se nourrissent les uns les autres, se transmettent le feu, prêchent, moralisent, appellent à la démission. Remplacent le sens critique par l'esprit de meute.
Au final, un conformisme. Face à la mode de pensée d'un moment. Avec ses chasses aux sorcières, ses ayatollahs, ses procureurs, exigeant des têtes.
L'information, dans notre pays, mérite mieux que ce feu propagé, pulsionnel, mimétique, grégaire. Elle exige distance, recul, exercice de la critique, lucidité face à la facilité des modes. Solitude, loin des chapelles rédactionnelles, où règnent les obligations d'adhérer. Nous en sommes très loin.
Je le disais hier, déjà : la presse romande secrète elle-même le poison qui finira par l'emporter.
Pascal Décaillet