Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La Vérité du dimanche a parlé

 

Sur le vif - Dimanche 07.01.18 - 11.50h

 

L'éditorialiste de la Bible hebdomadaire nommée Matin dimanche nous gratifie d'une vive condamnation des "fake news", qui infestent les réseaux sociaux.

 

Il est vrai que dans son journal, vérité unique et révélée du Septième Jour, tout est, tout a toujours été, parfaitement exact.

 

Jamais manipulés par un conseiller d'Etat genevois expert en communication. Jamais versé dans l'hystérie au sujet de thèmes de société à la mode, tiens le harcèlement, par exemple. Jamais de foi aveugle dans des "témoignages anonymes". Jamais collaboré à l'entreprise de démolition d'un magistrat valaisan, UDC, ou PDC bien conservateur.

 

Des fausses nouvelles sur les réseaux ? Assurément. Comment dire le contraire ? Mais surtout, des fausses nouvelles partout. Et toujours. Dans la communication politique. Dans tout acte de pouvoir. Dans les conférences de presse, qui ne sont que mise en scène de la vérité imposée par les puissants. Dans l'usage de "témoignages anonymes" pour détruire la carrière et la réputation d'un homme. Dans la foi aveugle accordée, au printemps 2003, par une majorité de la presse romande, à la théorie des "armes de destruction massive", pour justifier l'invasion de l'Irak. Dans la reprise fidèle de l'actuelle doxa américaine, sur l'Iran. Dans la manière dont ont été couverts les évènements des Balkans, dans les années 1990.

 

Faut-il ici rappeler les gentils reportages de gentils envoyés spéciaux auprès des gentils combattants de l'UÇK, la si gentille Armée de libération du Kosovo, en 1999 ?

 

Que les réseaux soient encore bien peu crédibles à cause de la possibilité de ces abus, c'est une certitude. C'est leur maladie infantile, comme le bavardage privé, dénué de tout intérêt, était celui des premiers postes à galène, ancêtres de la radio, juste au lendemain de la Grande Guerre. Oui, les réseaux doivent s'auto-réguler (mais pas avec des lois imposées par le pouvoir politique !), s'ils veulent devenir - ce que je crois possible - le mode de communication fédérateur et informateur de demain.

 

Mais les médias d'aujourd'hui ? Nos bons vieux journaux ? Tiens, la presse dominicale, par exemple ? En quoi leur nature de papier les préserverait-elle d'une immense fragilité face au risque de fausse nouvelle ? Ou, tout au moins, de nouvelle sous influence, de manipulation par les puissants, de collaboration à des vagues d'hystérie de l'opinion publique, à des chasses aux sorcières ?

 

Dans cet édito du Matin dimanche, perle une volonté désespérée de sauver la peau du papier, celle des bonnes vieilles rédactions hiérarchisées, avec leurs armées d'archanges et leurs légions de séraphins, en discréditant par nature les modes de communication et d'information qui montent. Et qui leur font de l'ombre.

 

Pascal Décaillet

 

Les commentaires sont fermés.