Sur le vif - Vendredi 05.01.18 - 09.00h
Le pouvoir - tous les pouvoirs du monde - passe son temps à jouer avec la véracité du réel.
Le principe même d'une campagne électorale, où s'entrechoquent les promesses les plus folles et les attaques les plus immondes, est tissé d'intox et de torréfaction de la vérité.
Une fois au pouvoir, le détenteur manipule l'information comme il l'entend, organise la vérité officielle en l'arrangeant, promène les journalistes dans des conférences de presse, fait circuler les fausses nouvelles par ses commis de basses œuvres.
C'est cela, le rapport du pouvoir avec la vérité. Tous les pouvoirs du monde, toujours et partout. C'est ainsi que ça fonctionne. C'est une donnée.
Le détenteur du pouvoir, a fortiori le président de la République française, qui cumule le plus de pouvoirs dans un pays européen, est donc bien le dernier à pouvoir s'exprimer sur le principe des fausses nouvelles. Sur le principe de la vérité manipulée, contorsionnée, arrangée, retouchée.
Et le plus fou, c'est qu'il se trouve des journalistes, comme l'éditorialiste du Temps ce matin, pour considérer benoîtement qu'il va dans la bonne direction.
Il faut assurément lutter contre les fausses nouvelles, et déjà commencer par les nommer en français. Mais ce combat ne relève en aucune manière du pouvoir exécutif. Qui en est, par essence, expert et orfèvre.
Pascal Décaillet