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Sur le vif - Page 152

  • Le charbon ! Le bon vieux charbon des rois de Prusse !

     
    Sur le vif - Dimanche 19.06.22 - 14.00h
     
     
    Et l'Allemagne qui revient massivement au charbon ! Après la brillantissime idée d'abandonner brutalement le nucléaire.
     
    L'approvisionnement en énergie, fossile ou renouvelable, présentable ou inavouable, méchante ou gentille, de la quatrième économie du monde, voilà un véritable enjeu.
     
    L'Allemagne a besoin de gaz. Elle a besoin de pétrole. Elle a besoin de charbon. Elle aurait longtemps eu besoin, encore, du nucléaire. Même si elle produit des efforts gigantesques dans le renouvelable. Allez voyager dans le Nord du Mecklenburg-Vorpommern, ou du Brandebourg, ou en Saxe, ou en Thuringe, ou en Basse-Saxe : vous ne verrez que des éoliennes, à perte de vue. C'est bien. Mais ça ne suffit pas !
     
    De même, sur les toits de millions de maisons individuelles auxquels les Allemands sont si attachés, partout vous verrez l'exemple des panneaux solaires. C'est bien. Mais ça ne suffit pas ! De loin pas ! Le renouvelable, ce sont des énergies à petit rendement.
     
    De l'approvisionnement de l'Allemagne en énergie, toutes les énergies possibles, sans trop de distinctions morales, qui n'existent que chez les bobos, dépend l'avenir de ce qui se passe aujourd'hui, plus à l'Est. Ca, c'est un enjeu majeur. Le reste, c'est de la parlotte.
     
     
    Pascal Décaillet

  • L'Allemagne ? Mais elle a besoin de la Russie !

     
    Sur le vif - Vendredi 17.06.22 - 18.53h
     
     
    C'est très mal connaître la complexité historique des tropismes allemands que d'imaginer la vision atlantiste triomphant pour toujours. Pour étudier à fond l'Histoire allemande depuis Frédéric II, j'affirme que l'Ostpolitik est infiniment plus importante aux intérêts vitaux de la nation allemande, que la perpétuation d'une alliance de plus en plus informe avec un pays situé six mille kilomètres à l'Ouest, derrière un océan.
     
    Bien sûr, les grands Chanceliers CDU (Adenauer, Kohl, Merkel) ont été atlantistes. Mais le plus grand de tous, le Chancelier SPD Willy Brandt (1969-1974), a été le tout premier, un quart de siècle après la guerre, à tourner ses regards vers l'Est. En pleine Guerre froide, il avait une vision pacifique, ouverte, humaniste, non-coloniale, et j'ajoute rédemptrice (génuflexion de Varsovie, décembre 1970) des rapports du monde germanique avec l'Europe orientale.
     
    Tout le contraire de la gloutonnerie d'un Kohl, l'homme qui, sous prétexte (légitime !) de "Réunification", a phagocyté la DDR, comme si quarante ans d'Histoire de la Prusse, de la Saxe et de la Thuringe devaient être gommés, d'une chiquenaude.
     
    Regardez les faits, je les étudie de près (y compris sur place) depuis tant d'années : depuis trente ans, l'Allemagne implante ses marchés sur toute l'Europe centrale et orientale. Elle y prend des risques. Elle colonise certes un peu, puisqu'elle contrôle le Capital, tout en laissant aux autorités locales (polonaises, baltes, hongroises) les directions opérationnelles. Mais en même temps, elle élève les niveaux de vie, apporte de la prospérité.
     
    Pour continuer à exercer son influence économique et financière sur ces pays-là, l'Allemagne a un besoin vital d'entretenir de bonnes relations avec la Russie. Frédéric II, il y a deux siècles et demi, avait déjà saisi cela, ce fut l'un des enjeux (à l'Est) de la Guerre de Sept Ans (1756-1763).
     
    "Bonnes relations", cela ne signifie pas s'aimer. Ni approuver le régime politique d'en face . Mais simplement, dans un pragmatisme bismarckien, laisser ouvert le champ du possible. Pour que cette extraordinaire expansion économique à l'Est puisse perdurer.
     
    L'Allemagne n'a aucun intérêt à un embrasement généralisé de l'Europe orientale. Ce serait la ruine de son modèle d'implantation à l'Est, depuis trente ans. C'est, pour son destin, un enjeu vital. S'il est, un jour, perçu comme plus essentiel que l'arrimage à l'atlantisme, l'Allemagne choisira en priorité l'Ostpolitik.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Ukraine : l'enjeu allemand

     
    Sur le vif - Jeudi 16.06.22 - 18.02h
     
     
    Parler d’une adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, ça ne veut rien dire, ça n’a aucun intérêt. Ce sont juste des mots.
     
    L’enjeu réel, tant convoité à l’Ouest, c’est l’intégration progressive de la partie occidentale de l’Ukraine dans la zone économique et financière contrôlée par l’Allemagne sur les Marches orientales de l’Europe. Pologne, c’est fait. Tchéquie, c’est fait. Pays Baltes, c’est fait. Demain, l’Ukraine. Voilà le vrai plan, depuis des années.
     
    « L’Union européenne », ça ne veut pas dire grand chose. Ce ne sont pas les Portugais ni les Espagnols qui vont aller investir en Ukraine. Regardez l’évolution des marchés allemands à l’Est depuis la chute du Mur. Et vous comprendrez tout.
     
    La question allemande est au cœur de la question ukrainienne. De l’attitude finale de l’Allemagne (qui se tâte encore) face à ce conflit, tout dépendra. Il n’est pas dit que l’option atlantiste, en ultime instance, soit retenue. C’est exactement pour cela que la position du Chancelier SPD Olaf Scholz donne une impression d’atermoiement.
     
     
    Pascal Décaillet