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Sur le vif - Page 150

  • Ceux qui n'arrachent pas le bitume

     
    Sur le vif - Mardi 28.06.22 - 13.40h
     
     
    Marie-Claude Sawerschel, Marc Wuarin : deux excellents candidats au Conseil d'Etat. Deux têtes bien faites, bien pleines. Deux conceptions humanistes et ouvertes de l'action publique. Deux engagements pour l'environnement, fondés sur la Raison (Vernunft), et non sur une dérive sectaire, végétarienne par décret, arracheuse de bitume avec label de la Princesse. Il y a des jours où le gong de Philippulus, dans son éternité tristement recommencée, éreinte nos ouïes et lacère nos âmes.
     
    J'ignore absolument si leur parti, les Verts libéraux, dont le double adjectif aurait tout pour me déplaire, réussira sa percée, l'an prochain. Je ne suis ni Vert, ni libéral, je suis un vieux républicain, partisan d'un Etat fort, mais seulement dans les domaines régaliens. Je suis pour les classes moyennes, pour ceux qui bossent, qui se crèvent au boulot. Je suis pour une Suisse indépendante, souveraine. Au fond, je suis une vieille tête de lard radicale. Avec dans le tréfonds la tentation de la noirceur.
     
    J'ignore le destin politique des Verts libéraux. Mais je dis que cette famille nouvelle, riche de belles individualités, avec des gens cultivés, intéressants, a un rôle à jouer dans notre vie publique. Parmi d'autres. Mais sûrement pas moins que d'autres.
     
     
    Pascal Décaillet

  • D'urgence, le DIP doit être enlevé à la gauche !

     
    Sur le vif - Vendredi 24.06.22 - 09.50h
     
     
    Des sous, des sous, des sous. Chaque fois qu'on parle de l'Instruction publique à Genève, le seul et unique discours de la gauche est de larmoyer pour obtenir des "moyens".
     
    L'école va mal ? Il faut des sous ! Les connaissances ne se transmettent plus ? Des sous ! L'illettrisme gagne du terrain ? Des sous ! L'enseignement de l'Histoire, à part quelques profs magnifiques, ne donne plus aux élèves, depuis longtemps, l'indispensable approche synthétique, et diachronique, pour avoir une vision d'ensemble ? Des sous ! Les profs de géo ne jurent plus que par l'endoctrinement climatique ? Des sous ! Plus aucun élève, ou presque, n'est capable de lire un poème, à haute voix, avec l'amour de la métrique et de la prosodie, le sens du "e" muet, la passion musicale de la syllabe ? Des sous, des sous, encore des sous !
     
    Un secteur entier du DIP, s'occupant d'élèves en souffrance, dysfonctionne totalement depuis des années ? Des sous ! L'autorité politique élue a perdu tout contrôle sur cet Office ? Des sous ! Des choses très graves, méritant une Commission d'enquête, s'y sont produites, au détriment des élèves ? Des sous, des sous, encore des sous !
     
    On dirait qu'en matière de formation, la gauche a perdu tout sens de l'essentiel : la qualité, humaine et intellectuelle, de la transmission des connaissances. Pour elle, sans argent, sans ces éternels "postes supplémentaires", rien ne serait possible pour perpétuer ce miracle permanent du savoir partagé, celui dont parle Péguy, dans "L'Argent", Cahiers de la Quinzaine, 1913. Au fond, cette gauche-là ne s'intéresse pas au coeur de la question. Elle tournicote, comme les trompettistes autour de Jéricho, en hurlant : "Des sous, des sous, encore des sous !".
     
    Cet argent doit leur être refusé, et la droite a raison. Le DIP est déjà doté, en comparaison intercantonale, du budget le plus délirant du pays. Beaucoup trop de strates de contrôle, d'états-majors, de secrétaires généraux, de services de recherches, au détriment du front de l'enseignement. Ce dont le Département a le plus impérieux besoin, c'est le rétablissement de la confiance. Cette dernière, à tous les échelons, fait cruellement défaut. Le DIP est en état de décombres. Saluons les profs, les élèves, le personnel administratif et technique, les doyens et directeurs qui, malgré cette déroute généralisée de l'autorité politique, continuent, au jour le jour, de pratiquer au mieux cette incomparable rencontre humaine qui s'appelle la transmission des connaissances.
     
    En 2023, d'autres devront reprendre ce Département sinistré. Venant d'autres horizons. Ayant d'autres discours, d'autres horizons d'attente, d'autres approches intellectuelles et spirituelles, que la perpétuelle mendicité pour quémander des "moyens supplémentaires".
     
     
    Pascal Décaillet

  • France : la revanche des Girondins

     
    Sur le vif - Jeudi 23.06.22 - 09.19h
     
     
    Il faut cesser, dans les cinq ans qui viennent, de parler de Macron. Sauf dans les chasses gardées qui restent historiquement les siennes : la défense nationale et la politique étrangère. Là, son domaine réservé doit être respecté. Mais, sur les dossiers lourds des affaires intérieures, il n’a plus la main. La réforme des retraites, par exemple, ne sera plus guidée de l’Élysée, elle appartient au génie divers et complexe de la France des profondeurs.
     
    La nouvelle Assemblée en est le reflet. C’est d’elle, pour cinq ans, que procèderont les grands changements. De facto, la France est revenue à un régime parlementaire, style Troisième ou Quatrième République. Cette Révolution n’est venue ni d’en haut, ni de la rue, mais de 577 élections juxtaposées, sans rapport l’une avec l’autre, dans l’ancrage polymorphe de la France politique. 230 ans après la Convention, c’est la revanche des Girondins.
     
    C’est aussi, après une éternité d’étouffement et de silence, l’émergence tant attendue de la parole du peuple. Là, c’était pour élire une Assemblée à nulle autre pareille, ne devant rien au Prince, n’ayant nul compte à lui rendre, prête à contrôler, voire censurer les gouvernements. Sous la Troisième, sous la Quatrième, c’était chose courante.
     
    Mais le peuple de France ne s’arrêtera pas là. Il lui reste à inventer des outils de décision directe lui permettant d’infléchir le destin du pays. Et sans passer, cette fois, par les corps intermédiaires. C’était, avec le pouvoir d’achat, la grande revendication des Gilets jaunes. Macron lui avait répondu par le mépris. La brioche !
     
    Quant aux pies bavardes des chaînes privées, où caquettent encore les petits collabos de la Macronie (dont l’un, ineffable et gluant), elles peuvent continuer de répéter en boucle, toutes les cinq secondes, le nom du monarque, ne parler que de lui à longueur de journées, elles demeureront comme les perroquets d’Hergé, sur cette île lointaine où avait, trois siècles plus tôt, vécu le Chevalier de Hadoque. Et elles, répétant à l’envi les injures de l’illustre ancêtre. Transmises, de génération en génération, par des milliers d’autres volatiles en folie. Quelles plumes ! Et quelles voix !
     
     
    Pascal Décaillet