Commentaire publié dans GHI - Mercredi 15.06.22
Anne Hiltpold et Nathalie Fontanet pour le PLR, Carole-Anne Kast et Thierry Apothéloz chez les socialistes : les tickets commencent, tous partis confondus, à être connus du public pour les élections du printemps 2023 au Conseil d’Etat. Dans les deux cas cités ici, le mélange entre sortants et nouveaux est heureux, les duos sont équilibrés, crédibles. Nous verrons bien, dans dix mois, pour qui le peuple votera.
Le printemps qui précède l’année électorale est celui de toutes les floraisons. Nouveaux visages, prometteurs. Relève. Nouvelles énergies. En comparaison, c’est le jeu, l’équipe sortante paraît fatiguée, usée. On se dit que la vie va recommencer, que les erreurs du passé ne seront pas reproduites. Bref, on rêve.
Mais les sortants, eux aussi, paraissaient si jeunes, si pleins de fougue, il y a cinq ans. Le jeu politique ne serait-il qu’une déception, toujours recommencée ? Après cinq ans, dix ans, certains ministres donnent l’impression d’être en bout de course. Quand on pense au grand André Chavanne, qui est resté aux affaires pendant 24 ans ! C’était une autre époque.
Déceptions il y aura, pourtant, dans l’équipe 2023-2028, quel qu’en soit le casting. Les jolis minois de la campagne, les sourires de façade, laisseront la place à l’arrogance pour les uns. A l’amertume pour les autres. Les fronts se plisseront. La tragique noirceur du pouvoir se refermera. Ainsi va la vie. Ne les idéalisons pas trop aujourd’hui. Le pouvoir n’est jamais beau. Jamais il n’unit. Toujours, il sépare.
Pascal Décaillet