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Sur le vif - Page 151

  • Avec ou sans glace, Sir ?

     
    Sur le vif - 21.09.22 - 16.13h
     
     
    Les organisations économiques doivent être au service des hommes et des femmes qui, au jour le jour, font tourner l'économie. Toutes fonctions confondues. A commencer par les plus modestes. Je n'ai jamais, pour ma part, établi la moindre différence de considération entre un nettoyeur, une caissière, et le grand patron. Toute énergie, tout travail bien fait, mérite respect.
     
    Les organisations économiques, disais-je, doivent se mettre au service de ces gens-là, qui forment le corps social de notre communauté nationale. Et non passer leur temps à fricoter, dans des cocktails, avec le pouvoir.
     
    Ai-je été assez clair ?
     
     
    Pascal Décaillet

  • La nation, fille aînée de l'instinct

     
    Sur le vif - Mardi 20.09.22 - 15.19h
     
     
    Depuis l'adolescence, je défends la nation. Je ne l'idéalise pas. Je ne la déifie pas. Je ne réclame pour elle ni culte, ni liturgie. J'exprime, avec les outils de la raison, ce qui m'amène, lecteur de Michelet, Péguy, Barrès, Maurras, Emmanuel Mounier, Fichte, à placer l'idée nationale au centre de ma réflexion politique.
     
    Il ne s'agit pas d'organiser des cortèges avec des flambeaux : j'ai dit, nulle liturgie. Ni d'exprimer - cela serait contraire à toutes mes valeurs - une quelconque préférence dans l'ordre de l'ethnie, ou d'une quelconque appartenance communautaire. Non, la nation, c'est justement ce qui dépasse cela.
     
    Il ne s'agit pas, non plus, d'abreuver nos sillons. Je suis citoyen suisse, d'origine valaisanne aussi loin que remontent mes arbres généalogiques, paternels et maternels, je vis à Genève où je me sens fort bien, je suis donc suisse depuis 207 ans, et auparavant, avant 1815, j'aurais été, tout simplement, Valaisan. Cette ascendance, la profonde conscience que j'en ai, ne m'incline, croyez-moi, à aucun sentiment belliciste, aucune espèce de rejet, aucune envie de prendre les armes, si ce n'est pour défendre notre Suisse.
     
    Mais je crois en la nation. Mes sources, vous les connaissez. La France révolutionnaire, celle des Soldats de l'An II, pas celle de la Terreur. L'Allemagne des années 1770 à 1820, Sturm und Drang, débuts du Romantisme, découverte et réinterprétation des textes grecs, naissance de l'idée de nation chez le philosophe Fichte, avec ses conférences en plein Berlin occupé par les Français (décembre 1807), Discours à la Nation allemande, redécouverte des mots allemands par les Frères Grimm. J'ai beaucoup écrit sur tout cela, s'il vous arrive de me lire : c'est la période de l'Histoire allemande qui m'occupe le plus.
     
    Je dis que l'idée nationale est moderne. Partout en Europe, elle revient. Les peuples retrouvent le besoin de s'inscrire dans un périmètre, un horizon d'attente, intellectuel et spirituel, linguistique aussi, une communauté de mémoire, un rapport avec les ancêtres, les oeuvres, les écrits, les musiques. La nation, loin de se résumer à des défilés militaires (ça, c'est l'image caricaturale que cherchent à donner ses ennemis), c'est une commune macération de tout cela. C'est lent, c'est puissant, c'est prenant, ça vient d'en bas, ça surgit des racines, de la terre, ça n'a rien de céleste, rien d’intellectuel, rien de démonstratif, rien de la perfection d'une Horlogerie, la grande chimère des Lumières. La nation est fille aînée de l'instinct.
     
    Partout, l'idée nationale revient. En France. En Italie (prochain test grandeur nature, ce dimanche 25 septembre). Dans les pays d'Europe centrale et orientale. Contrairement à ce que vous radotent les libéraux-libertaires, ou les dogmatique de gauche, ce ne sont pas les années trente qui reviennent. D'ailleurs, rien ne revient. L'idée nationale est moderne. Tournée vers l'avenir.
     
    La nation inventera, dans les différents pays, en fonction du génie propre de chacun, de son Histoire, de sa relation aux grands mythes, aux récits, des solutions pour affronter les défis de demain. Elle étonnera par sa capacité inventive, son courage à défendre les petits contre les géants, son audace à ne pas se décoiffer, ni s'incliner, devant le premier émissaire du pouvoir mondialisé, celui qui nivelle, celui qui rabaisse, celui qui corrompt, celui qui humilie les peuples.
     
    La nation est moderne. Elle rassemble, à l'intérieur d'un périmètre. Face aux ogres de puissance, face au pouvoir de l'Argent spéculé, elle fixe des limites. Elle définit son espace de liberté. Elle est une piste d’affranchissement, pour nos sociétés humaines.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Electricité : le bien commun, ça passe par l'Etat !

     
    Sur le vif - Dimanche 18.09.22 - 09.56h
     
     
    Et le Matin dimanche qui arrive encore à nous chanter les louanges de la libéralisation du marché de l'électricité ! Il leur faut quoi, pour comprendre ? La panne généralisée, dans l'Arc lémanique, par une saisissante aube de janvier ?
     
    Je suis un petit entrepreneur, partisan de la concurrence. Très sévère face à l'Etat-Providence, l'Etat glouton, l'Etat qui tond les classes moyennes, l'Etat qui entretient sa propre machine, l'Etat qui ose encore créer 488 nouveaux postes, alors que son déficit dépasse les 400 millions. Bref, l'Etat, version gauche gouvernementale genevoise.
     
    Je suis tout, sauf un homme de gauche. Je réclame moins d'impôts, moins de taxes, moins de fonctionnaires. Mais il est, à mes yeux, des domaines relevant du bien commun. Ceux, au fond, que produit la nature, sur cette planète aimée que nous voulons préserver, ce n'est pas le monopole des Verts. L'eau, l'électricité, la faune et la flore, entre beaucoup d'autres, en font partie.
     
    "Mais mon pauvre ami, tu veux un monopole d'Etat, on a vu les résultats !", me rétorquent les ultra-libéraux. Un monopole, je ne sais pas, mais des sociétés productrices et distributrices d'électricité qui soient au service du plus grand nombre. Comme pour l'eau. Cela s'appelle l'intérêt commun.
     
    A cela s'ajoute que l'énergie est d'importance stratégique pour notre pays. Une question de survie. De souveraineté. D'indépendance. Je ne diabolise pas le privé. Mais disons que ma confiance dans son patriotisme économique n'est pas illimitée.
     
    Alors oui, je prône depuis un quart de siècle (et j'étais bien seul, à droite, dans cette fin des années 90 où il fallait tout maladivement privatiser) des solutions d'Etat pour l'eau et l'électricité. Non par passion pour la machine, quelle horreur ! Mais parce que j'ai étudié à fond l'Histoire de l'Etat dans nos pays d'Europe, principalement en France (depuis Philippe le Bel, en passant par Louis XI et Colbert), en Allemagne (Bismarck), en Suisse. J'ai une culture d'Etat. Une connaissance de l'Etat. Je ne l'idéalise pas. Je le déteste, dès qu'il devient tentaculaire. Mais s'il se met au service du plus grand nombre, dans un grand dessein d'épanouissement de l'humain, et non de profit facile, alors je dis oui, il faut lui laisser sa chance.
     
     
    Pascal Décaillet