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Commentaires GHI - Page 95

  • Gauche contre Gauche

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 03.11.21

     

    A Genève, la gauche passe ses samedis à manifester. Au fait, elle manifeste contre qui, la gauche ? Faut-il rappeler que nous avons à Genève, depuis ce printemps, un gouvernement majoritaire de gauche ? Résolu, entre autres, à nous faire dépenser 5,9 milliards pour des investissements dans la "transition écologique", alors que nous détenons déjà le record suisse de la dette (12,8 milliards). Un Conseil d’Etat bien à gauche, deux socialistes, deux Verts, un programme d’action digne du Grand Soir, des projets de dépenses inconsidérées, une inaptitude totale à envisager une restructuration de la machine de l’Etat. Bref, une vraie gauche, proche de la caricature.

     Mais nos braves manifestants professionnels, tout à la ferveur de leurs processions du samedi, avec leur catéchisme affiché sur les banderoles rouges, et le grand-prêtre pour leur hurler les slogans à scander en chœur, envahissent quand même les rues. Contre un pouvoir de gauche ! Un Conseil d’Etat de gauche ; un Grand Conseil de facto à gauche, par défection continuelle des gentils centristes et des éternels imprévisibles.

     La gauche de la rue, contre la gauche de l’institution. La scène politique genevoise est devenue un grand spectacle, technicolor, sur les infinies nuances à l’interne de la gauche. Pendant ce temps, la droite, elle fait quoi ? Elle roupille ! Ses grands esprits sont d’un autre temps. Ses grandes plumes volent au vent. Entre deux banderoles de gauche, battues par les vents de la procession.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Plus un seul week-end sans manif !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 03.11.21

     

    Il y avait naguère le Jour du Seigneur. Voici le Jour des Brailleurs. Plus un seul samedi, à Genève, sans une manif ! Et si, par extraordinaire, les éternels organisateurs de gauche vous épargnent un samedi, c’est que la manif se sera déroulée la veille : le vendredi ! Et puis, le dimanche, pour ceux qui en voudraient encore, dans le style grandes foules joyeuses, on vous bloque la circulation, toujours aux mêmes endroits, pour de grandes manifestations sportives, marathoniennes, décathloniennes, truffées des meilleures intentions planétaires, humanitaires, sanitaires. C’est pour le bien du vaste monde. Nous avons, à Genève, une magnifique campagne. Mais ces courses populaires, il paraît qu’il leur faut la théâtralité du décor de la Ville. En quel honneur, au fond ?

     

    Nous, les citoyennes et citoyens de la Ville de Genève, devons nous interroger très sérieusement sur ces constantes et récurrentes appropriations de notre espace public, celui pour lequel nous payons taxes et impôts. A commencer par le plus important pour nos déplacements, nos courses du week-end : la chaussée ! Où, mais où diable, est-il écrit que nous devions accepter, tête baissée et en rasant les murs, cette prise en otage, toujours recommencée, samedi après samedi, de notre espace public par des gens qui hurlent et braillent derrière des banderoles rouges ? Est-ce pour cela que nous payons nos impôts, nos taxes sur les véhicules, notre essence ? Pour nous faire pourrir la vie, tous les week-ends, par une infinie minorité, n’ayant de vertu que celle du bruit ?

     

    A ce stade, il y en a toujours un pour rétorquer que le droit de manifester est garanti par la Constitution. Soit. Mais qui définit le tracé, qui l’impose ? Qui prend en compte un autre droit, parfaitement établi, celui des gens qui se lèvent la semaine pour aller bosser, de faire leurs courses le samedi, avec leur voiture familiale, sans passer des heures à se faire bloquer par les saintes processions de la gauche ? Et puis, il y a les chiffres : nous sommes, à Genève, un demi-million d’habitants. Sur ce total, quinze mille font partie de l’éternel noyau dur du « peuple des manifestants ». Pour eux, toutes les occasions sont bonnes à descendre dans la rue, scander leurs slogans, imposés par haut-parleur par le diacre de service. Bref, près de 485'000 Genevois ne manifestent jamais.

     

    Cette minorité silencieuse, il va bien falloir un jour qu’elle se réveille. Elle n’a absolument pas à se laisser pourrir ses week-ends par une minorité, toujours la même. Qui négocie les tracés ? Le pouvoir politique, à Genève, aurait-il peur ? Peur de déplaire. Peur de passer pour des censeurs. Au nom de quoi l’occupation répétée du même espace, avec les mêmes encombres pour les automobilistes, serait-elle inéluctable ? L’autorité n’a donc aucune marge de manœuvre ? Elle accepte sans sourciller les tracés des organisateurs, quand il y en a ? Dans ce tumulte accepté avec résignation, où est l’Etat ? Où est la République ? Où sont les droits des braves gens, ceux qui prennent leur voiture, le week-end, ayant trimé toute la semaine, pour aller faire leurs courses ?

     

    Pascal Décaillet

  • Le tragique de l'Histoire

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 27.10.21

     

    Il y a une chose que l’on doit enseigner à l’école, c’est le tragique de l’Histoire. Dans notre système scolaire genevois, beaucoup trop de bons sentiments. Parce que Genève abrite les organisations internationales (dont nous sommes juste les hébergeurs), elle finit par croire elle-même – et tenter de faire croire aux élèves – que cette toile tentaculaire sert à quelque chose. Et qu’il existerait, très sérieusement, des « intérêts planétaires », au-dessus des nations.

    C’est un leurre absolu. Transmettre cette illusion aux jeunes générations, ça n’est pas leur rendre service. Il faut, au contraire, leur dire la vérité. L’Histoire est tragique. Les peuples, depuis la nuit des temps, se font la guerre. La noirceur du pouvoir est partout. Nul n’y échappe : ni femmes, ni hommes, ni jeunes, ni vieux, ni gauche, ni gentil PDC, ni droite. Et chacune de ces catégories, si elle accède au pouvoir, l’exercera exactement comme tous les autres. Avec le même risque d’abus, la même arrogance, la même morgue, celle des puissants.

    Cela, les élèves doivent le savoir. L’humain ne doit pas leur être enjolivé. Mais montré tel qu’il est : maléfique, prédateur. Tous les humains ! Il faut enseigner, plus que jamais, l’Histoire politique, et économique, non à travers le prisme de la morale, mais avec l’indispensable cynisme intellectuel qui s’impose. Celui de luttes d’intérêts féroces pour la survie. Le reste, c’est du confort anesthésié de bobos urbains. Donc, du blabla.

     

    Pascal Décaillet