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Commentaires GHI - Page 99

  • Au fer rouge

     

    Commentaire publié dans GHI - 22.09.21

     

    Présenté le jeudi 16 septembre, le projet de budget 2022 du Conseil d’Etat porte, au fer rouge, la marque de la nouvelle majorité de gauche dans ce collège. C’est un budget de gauche, voulu par la gauche, pensé par la gauche, imposé par la gauche. Il est dépensier, peu soucieux des deniers des contribuables, prêt à griller des sommes astronomiques pour la Révolution Verte, obsédé par l’idée de répondre à tout prix, immédiatement, aux « besoins de la population ».

     

    Disséquons les mots. Interrogeons-les. C’est quoi, les « besoins de la population » ? Cette expression étrange laisse entrevoir les citoyens comme des oisillons apeurés, attendant au fond du nid la becquée maternelle, providentielle, salvatrice. Ainsi raisonne la gauche. La population a des besoins. Notre rôle est de les satisfaire sans attendre.

     

    Il ne s’agit pas ici de nier l’urgence d’aider les plus faibles, les plus nécessiteux. Justement pas ! C’est à eux que nous devons penser en priorité. Mais pour certains autres, on se dit que le goût de l’Etat-Providence a supplanté un peu vite celui du risque ou de l’effort. L’aide doit donc être ciblée.

     

    Quant aux « investissements », dada de la gauche Verte et de la nouvelle ministre, ils ne doivent en aucun cas creuser encore une dette abyssale, record de Suisse. Nous avons besoin de prudence. Nous avons besoin d’une extrême rigueur. Trop facile de prôner l’aventure avec l’argent des autres. L’argent du contribuable. Notre argent.

     

    Pascal Décaillet

  • Par pitié, faisons de la politique !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 22.09.21

     

    Une fois que nous aurons réglé l'affaire du mariage pour tous (j'y suis, pour ma part, résolument favorable, j'ai voté oui), il va nous falloir recommencer à faire de la politique.

     De la politique, et pas seulement du "sociétal" ! La peste soit, en passant, de cet adjectif, je n’en use qu’avec les guillemets, il suinte tout ce que je rejette dans les préoccupations modernes. Je suis resté archaïque : j’aime la politique, l’Histoire, les rapports de forces, les guerres et les traités, les alliances, les grands hommes, les grands écrivains, les grands musiciens. J’aime l’industrie, et garde en moi des souvenirs d’enfance, éblouissants, de visites des grandes usines allemandes, comme VW à Wolfsburg en 1972, ou les mines de fer de Kiruna en Suède (juillet 1968), ou les dizaines de ponts ou tunnels que construisait mon père, ingénieur, lorsqu’il m’emmenait le samedi sur ses chantiers. Pour être franc, j’aime le monde des hommes. J’ai grandi dans ce monde-là, y compris à l’école, où nous n’étions, jusqu’aux trois dernières années avant la Maturité, que des garçons.

     De la politique, et pas du « sociétal » ! Le mariage pour tous, c’est important à mes yeux, il faut rattraper quelque chose, il faut le respect de tous, l’égalité, la liberté pour chacun de choisir sa vie. Alors là, je dis oui, comme j’ai toujours dit oui à l’égalité hommes-femmes. Ce sont là de grands sujets, il fallait avancer, il le faut encore, comme il fallait naguère abolir la peine de mort. Dans ces combats-là, j’ai toujours été du côté du progrès.

     Mais le « sociétal » ! La place étouffante, par exemple, que prennent les « études genre » dans un monde universitaire devenu cénacle du convenable, vecteur de pensée unique, intolérance face à ce qui dévie, et même parfois dictature de « collectifs » d’étudiants pour empêcher certains professeurs, ou conférenciers, jugés non-conformes à l’orthodoxie, de s’exprimer. A cela, à cette dictature du dogme, nous devons résister.

     Le « sociétal » ! Tellement plus facile, si on monte un débat, pour attirer le badaud. Tellement plus aisé, pour capter, que de se coltiner des confrontations politiques sur le budget de l’Etat, la fiscalité, le pouvoir d’achat des classes moyennes, les retraites, la santé, les élections allemandes, le statut des personnes âgées, l’emploi des jeunes. Eh bien pour ma part, j’ai grandi dans la politique, elle me passionne depuis décembre 1965 (deuxième tour, de Gaulle-Mitterrand), j’y ai passé ma vie, j’ai lu des centaines de biographies politiques, peut-être des milliers, beaucoup plus que de romans, tel est mon parcours, tel est mon horizon, telle est ma vie.

     Alors, je dis : faisons de la politique ! Non en nous présentant à des élections, mais en portant le débat, en prenant position dans des commentaires. Surtout, en réhabilitant la chose publique, la passion pour l’Histoire, le décryptage, la mise en contexte. C’est plus austère que les modes d’un moment. Mais ça nous mène plus loin, dans l’intensité du regard.

     

     

    Pascal Décaillet

     

  • Ceux qui se lèvent

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 15.09.21

     

    A Genève, les gens qui se lèvent le matin pour aller bosser, triment toute l’année, toute leur vie, payent beaucoup trop d’impôts. Le revenu du travail (salaire pour un employé, bénéfice pour un indépendant) est beaucoup trop taxé dans notre canton. Ce sont ces gens-là qu’on appelle les classes moyennes. La définir n’a rien de si compliqué : ni les assistés, exonérés d’impôts et aidés pour leurs primes d’assurance maladie, ni, de l’autre côté, les personnes aisées qui peuvent tirer un revenu substantiel de leur capital, jusqu’à en vivre.

     

    Il faut d’urgence, à Genève et en Suisse, inventer des solutions pour que le travail soit moins taxé, sinon la marmite à vapeur des classes moyennes finira un jour par exploser. Ce sont elles, depuis la fin du dix-huitième siècle, qui font les Révolutions, pas le prolétariat.

     

    Des solutions ? Il en existe ! Ecoutez notamment le Professeur Xavier Oberson, brillant pédagogue, avec lequel je multiplie depuis quinze ans les émissions spéciales sur la fiscalité. Des solutions, il en entrevoit par exemple dans la taxation de l’intelligence artificielle, celle des robots, celle des géants mondiaux de la toile. Ces pistes, tout le monde les connaît, elles reviennent de plus en plus souvent dans les conversations. Alors, de grâce, avançons ! Il n’est absolument pas normal, 232 ans après la Révolution française, que la voracité la plus sauvage du fisc se tourne vers le fruit du travail des honnêtes gens. Ceux qui se lèvent, oui, pour aller bosser !

     

    Pascal Décaillet