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Commentaires GHI - Page 102

  • Par pitié, faisons de la politique !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 22.09.21

     

    Une fois que nous aurons réglé l'affaire du mariage pour tous (j'y suis, pour ma part, résolument favorable, j'ai voté oui), il va nous falloir recommencer à faire de la politique.

     De la politique, et pas seulement du "sociétal" ! La peste soit, en passant, de cet adjectif, je n’en use qu’avec les guillemets, il suinte tout ce que je rejette dans les préoccupations modernes. Je suis resté archaïque : j’aime la politique, l’Histoire, les rapports de forces, les guerres et les traités, les alliances, les grands hommes, les grands écrivains, les grands musiciens. J’aime l’industrie, et garde en moi des souvenirs d’enfance, éblouissants, de visites des grandes usines allemandes, comme VW à Wolfsburg en 1972, ou les mines de fer de Kiruna en Suède (juillet 1968), ou les dizaines de ponts ou tunnels que construisait mon père, ingénieur, lorsqu’il m’emmenait le samedi sur ses chantiers. Pour être franc, j’aime le monde des hommes. J’ai grandi dans ce monde-là, y compris à l’école, où nous n’étions, jusqu’aux trois dernières années avant la Maturité, que des garçons.

     De la politique, et pas du « sociétal » ! Le mariage pour tous, c’est important à mes yeux, il faut rattraper quelque chose, il faut le respect de tous, l’égalité, la liberté pour chacun de choisir sa vie. Alors là, je dis oui, comme j’ai toujours dit oui à l’égalité hommes-femmes. Ce sont là de grands sujets, il fallait avancer, il le faut encore, comme il fallait naguère abolir la peine de mort. Dans ces combats-là, j’ai toujours été du côté du progrès.

     Mais le « sociétal » ! La place étouffante, par exemple, que prennent les « études genre » dans un monde universitaire devenu cénacle du convenable, vecteur de pensée unique, intolérance face à ce qui dévie, et même parfois dictature de « collectifs » d’étudiants pour empêcher certains professeurs, ou conférenciers, jugés non-conformes à l’orthodoxie, de s’exprimer. A cela, à cette dictature du dogme, nous devons résister.

     Le « sociétal » ! Tellement plus facile, si on monte un débat, pour attirer le badaud. Tellement plus aisé, pour capter, que de se coltiner des confrontations politiques sur le budget de l’Etat, la fiscalité, le pouvoir d’achat des classes moyennes, les retraites, la santé, les élections allemandes, le statut des personnes âgées, l’emploi des jeunes. Eh bien pour ma part, j’ai grandi dans la politique, elle me passionne depuis décembre 1965 (deuxième tour, de Gaulle-Mitterrand), j’y ai passé ma vie, j’ai lu des centaines de biographies politiques, peut-être des milliers, beaucoup plus que de romans, tel est mon parcours, tel est mon horizon, telle est ma vie.

     Alors, je dis : faisons de la politique ! Non en nous présentant à des élections, mais en portant le débat, en prenant position dans des commentaires. Surtout, en réhabilitant la chose publique, la passion pour l’Histoire, le décryptage, la mise en contexte. C’est plus austère que les modes d’un moment. Mais ça nous mène plus loin, dans l’intensité du regard.

     

     

    Pascal Décaillet

     

  • Ceux qui se lèvent

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 15.09.21

     

    A Genève, les gens qui se lèvent le matin pour aller bosser, triment toute l’année, toute leur vie, payent beaucoup trop d’impôts. Le revenu du travail (salaire pour un employé, bénéfice pour un indépendant) est beaucoup trop taxé dans notre canton. Ce sont ces gens-là qu’on appelle les classes moyennes. La définir n’a rien de si compliqué : ni les assistés, exonérés d’impôts et aidés pour leurs primes d’assurance maladie, ni, de l’autre côté, les personnes aisées qui peuvent tirer un revenu substantiel de leur capital, jusqu’à en vivre.

     

    Il faut d’urgence, à Genève et en Suisse, inventer des solutions pour que le travail soit moins taxé, sinon la marmite à vapeur des classes moyennes finira un jour par exploser. Ce sont elles, depuis la fin du dix-huitième siècle, qui font les Révolutions, pas le prolétariat.

     

    Des solutions ? Il en existe ! Ecoutez notamment le Professeur Xavier Oberson, brillant pédagogue, avec lequel je multiplie depuis quinze ans les émissions spéciales sur la fiscalité. Des solutions, il en entrevoit par exemple dans la taxation de l’intelligence artificielle, celle des robots, celle des géants mondiaux de la toile. Ces pistes, tout le monde les connaît, elles reviennent de plus en plus souvent dans les conversations. Alors, de grâce, avançons ! Il n’est absolument pas normal, 232 ans après la Révolution française, que la voracité la plus sauvage du fisc se tourne vers le fruit du travail des honnêtes gens. Ceux qui se lèvent, oui, pour aller bosser !

     

    Pascal Décaillet

  • Zéro pointé à Zéro pub !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 15.09.21

     

    Mais dans quel monde la gauche municipale genevoise vit-elle ? Dans quel univers, nimbé de quelle ouate, coupé à ce point des réalités du monde, à commencer par celles de l’économie ? En acceptant, le 7 septembre dernier, l’initiative dite « Zéro pub », le délibératif de la Ville, perclus d’idéologie, vermoulu par les grandes leçons cosmiques de la gauche morale, a donné un signal catastrophique. Celui d’une Nomenklatura politique ayant décidé de faire le bonheur des gens sans leur demander leur avis, décréter à leur place ce qui est juste et bon, régir les consciences. Cette gauche-là, désolé, n’est plus politique, encore moins sociale (un domaine qu’elle délaisse pour la morale), non, elle frémit dans l’extase de la chaire, oui avec un « e », celle du pasteur, ou du prêtre, ou du redresseur, ou du directeur de conscience. Celui qui dit le bien. Celui qui chasse le mal. Ah, les braves gens !

     

    Bannir des murs de la Ville la publicité commerciale. Sous des prétextes moraux : elle prônerait « l’obsolescence programmée », « la surconsommation ». Bref, on prendrait le diable par toutes les fourches de sa queue, et on l’enverrait se faire voir, hors des fortifications de la Cité : Vade retro, Satanas ! Parce que dans l’esprit de ces gens-là, la gauche municipale, moins moralisante quand il s’agit de son clientélisme électoral avec les « collectifs » et les « associations », la pub, c’est Lucifer. Nous traversons, pour cause de Covid, l’une des périodes les plus abominables pour notre économie, composée à 97% de PME. Des entreprises ont fait faillite. D’autres, avec l’énergie du désespoir, tentent de surnager. La pub, pour une boîte, c’est d’abord faire savoir qu’elle existe. Donner au public l’information de son ouverture à entrer avec lui dans un contact commercial. Telle pizzeria glissera dans votre boîte aux lettres le menu de ses mets à commander à domicile. Tel coiffeur vous signifiera sa disponibilité, c’est cela la fonction première. Où est Belzébuth ? Où est l’enfer ?

     

    Et puis quoi, les affiches ? Nous sommes, en Ville de Genève, des citoyennes et citoyens libre, majeurs, parfaitement capables de discerner, de déceler sur une image publicitaire toute la part d’exagération, qui lui est propre. Capables, aussi, de sourire de cette manipulation. Mais alors, la gauche municipale, elle nous prend pour qui ? Pour des demeurés, qui prendraient au premier degré le message de valorisation d’une marchandise ? Elle aurait tout compris, d’en haut, elle la gauche, et nous, tendres promeneurs captifs, serions de doux agneaux à la merci du loup publicitaire ? Ils auraient pour mission, les conseillers municipaux, de nous prémunir de nous-mêmes ? Mais ça n’est plus la politique, c’est le Ministère de la Santé morale ! Avec ses Archanges, ses Tables de la Loi, ses lanières prêtes à fustiger. Ce modèle de gouvernance vous fait envie ? La gauche morale a de nouveau frappé. Il faudra un jour lui signifier gentiment que ce petit jeu suffit.

     

    Pascal Décaillet