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Commentaires GHI - Page 104

  • L'école, pas la morale !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 01.09.21

     

    Désolé si je glace l’atmosphère, mais l’école n’est pas le lieu pour enseigner la morale. Ou alors, tout au plus, comme l’une des disciplines de la philosophie, dans toutes ses variations en fonction de l’époque et des auteurs. Mais en Histoire par exemple, il faut observer les faits, recueillir le maximum de témoignages, ne jamais se contenter des versions officielles, encore moins des récupérations gouvernementales. Tout cela, oui, avec distance, et même une pointe de cynisme, dans le meilleur sens du terme. Se donner des instruments pour comprendre une époque, avec son magma de contradictions, en écoutant toutes ses voix. Mais pas la morale.

     

    La morale, en Histoire, est mère de l’anachronisme. On prétend juger une période antérieure, en fonction des impératifs éthiques – déjà discutables, au demeurant – de la nôtre. D’aujourd’hui, on désigne des coupables. On les livre à la vindicte. On arrache les statues. On déboulonne. On juge avec les yeux du temps présent.

     

    L’Histoire, ça n’est pas cela. C’est tenter de comprendre. Confronter les témoignages. Ressusciter des voix éteintes. Se pénétrer de toutes les visions, issues de tous les camps, y compris les maudits. Et à partir de là, avec nos consciences périssables, limitées, tenter une synthèse. C’est cela que doit nous proposer l’école. Pour les jugements moraux, il y a le tribunal de l’opinion, les résistants de la vingt-cinquième heure, les épurateurs de fortune. Le chemin de connaissance mérite mieux. Rigueur, distance, et observation.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Villes suisses : un peu d'autocritique, SVP !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 25.08.21

     

    Marco Chiesa, président de l’UDC suisse, aurait commis un crime de sang, les réactions n’eussent pas été plus courroucées. Certes, le Tessinois avait mal choisi sa date : le discours du 1er Août a plutôt comme fonction d’appeler à l’unité nationale que de fragmenter les Suisses, par exemple entre villes et campagnes. Allons-y donc pour la faute de goût. Mais de là à déverser sur lui toutes foudres du ciel ! La pléthore des réactions, leur violence, confinant parfois à l’insulte, sont plutôt de nature à prouver que l’homme avait raison : les Villes suisses, principalement les municipalités de gauche dans des communes d’une certaine importance, brillent par leur clientélisme, leur voracité financière, leur inaptitude totale à l’autocritique. Non seulement la Ville de Genève en fait partie, mais elle détient la palme. Triste record.

     

    Clientélisme. En matière culturelle, et cela depuis trente ans, bien avant Sami Kanaan, qui n’est pas spécialement en cause, et qui aurait même plutôt tendance à vouloir rétablir une certaine rigueur. Clientélisme en matière sociale. En matière d’associations, estimant le plus naturel du monde de voir renouveler tous les ans, au moment du budget, leur petite enveloppe de subsides. Il n’y a là rien d’illégal, rien de condamnable sur le plan juridique, tout au plus le ronron de petites habitudes. C’est ainsi, en soignant savamment ses électeurs, que la gauche se maintient depuis des décennies en Ville de Genève. Oh, la droite ne ferait sans doute guère mieux, mais enfin, si on parle de la gauche en Ville, c’est parce qu’elle s’y trouve incrustée depuis si longtemps. Avec ses petites habitudes, ses rituels, son vocabulaire, ses appels aux droits de l’homme aux quatre coins de la planète. Gauche urbaine. Gauche morale. Gauche bobo. Gauche donneuse de leçons. Pourquoi diable le président du premier parti du pays n’aurait-il pas le droit de relever cela ?

     

    Alors, voilà, comme les mots irrémédiables furent prononcés par le président de l’UDC suisse, parti honni par la gauche, et qu’il n’était en effet pas très malin, un 1er Août, de monter une partie des Suisses les uns contre les autres, encore moins d’utiliser le mot « parasites », chargé d’une lourde connotation historique, tout le petit monde de gauche prit plaisir à tomber sur le baudet. A quelques exceptions près (dont Sami Kanaan, qui répondit avec chiffres et arguments), on se précipita sur le porteur du funeste message, plutôt que d’entrer en matière sur les arguments de l’accusation. C’est dommage. Car il existe bel et bien, en Suisse, un problème avec les municipalités de gauche des grandes villes. Sublimation de l’altérité au détriment des braves Suisses. Dépenses considérables avec l’argent des contribuables. Clientélisme. Comportement de caste. Ces choses-là méritent qu’on les analyse, qu’on les prenne au sérieux. Même si c’est un UDC qui les a relevées. Autant dire le diable.

     

    Pascal Décaillet

  • Hommes et femmes libres !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 30.06.21

     

    Il faudrait quand même que chacun d’entre nous comprenne qu’il est un homme ou une femme libre. Personne n’a à lui dicter ce qu’il doit penser. Nulle contrainte, dans cet ordre-là, ne doit être opérée sur lui.

    Mais cette liberté ne va pas sans contreparties. Il appartient à chaque humain de se cultiver, dans les domaines qui lui sont chers. Par exemple, lire. Se renseigner. Toute sa vie, cheminer vers la langue, vers la connaissance. Confronter les points de vue. Aiguiser le sien, au fil des années. Ne jamais rien tenir pour définitif. La connaissance historique, par exemple, se construit d’avis contradictoires, de témoignages inattendus, d’ouverture de l’historien sur ce qui peut le surprendre. Il faut accepter le changement de perspective, c’est la vie elle-même qui le veut.

    Et puis, il y a la liberté suprême, celle des mots. Que ton langage soit le tien, et non le plagiat des autres. Que chacun ait son style, ses choix. Que sa langue soit un univers. Dans ce modèle, il n’y a place ni pour les sectes, ni pour les gourous. Ni pour les chefs de bande, ou de meute, avec leurs coups de menton, leur sabir, leurs marteaux et leurs burins pour nous incruster leurs vocables, à eux, dans nos tronches, à nous.

    Que tu sois homme, femme, de gauche, de droite, peu m’importe. Mais viens avec tes mots à toi, ton rythme, tes silences. Ton style ! Chaque humain est unique. C’est le miracle de la vie.

     

    Pascal Décaillet