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Commentaires GHI - Page 108

  • Cracher au bassinet !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 14.04.21

     

    Depuis de longues années, dans ce journal, je tire la sonnette d’alarme au sujet des classes moyennes. Une brève définition, d’abord : tous les gens situés entre les assistés et les personnes aisées. Un membre de la classe moyenne ne touche pas un seul centime de subvention, il paye des impôts, et même beaucoup, et même franchement trop. Il vit de son boulot, et non de rentes.

     

    Il a toujours peur de tout perdre, parce qu’il n’a pas les réserves suffisantes pour vivre six mois sans salaire, ou sans revenu, en autarcie. Les plus précaires, ce sont évidemment les indépendants de la classe moyenne : s’ils n’ont plus de travail, ils ne pourront pas toucher le chômage, leur situation peut très vite devenir dramatique.

     

    Le sort de la classe moyenne doit être l’absolue priorité de ceux qui nous gouvernent. Ils payent beaucoup trop d’impôts, on taxe beaucoup trop le travail, c’est particulièrement injuste pour ceux qui se lèvent le matin pour aller bosser. Pour les classes moyennes, aucune aide, jamais, ni pour l’assurance-maladie, ni pour le loyer : on n’est là que pour cracher au bassinet. Payer, payer, et toujours payer !

     

    Eh bien moi, je vous dis que ça suffit. La classe moyenne, à Genève, il y a un jour où elle va se révolter. C’est d’elle que pourraient venir, dans les années qui viennent, les grandes secousses sociales. Ne pas le voir venir, c’est commettre une gigantesque faute politique. Gouverner, ça n’est pas seulement administrer le présent. Gouverner, c’est prévoir.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

     

  • Et la poudre aux yeux, ça rapporte ?

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 14.04.21

     

    Vous connaissez mon opposition viscérale à toute forme de dette, j’en ai déjà parlé ici. Cela me vient de mes quinze années d’expérience comme petit entrepreneur : ne rien devoir à personne, jamais. Ne pas acheter de matériel, ni se lancer dans un quelconque projet coûteux, si on n’a pas, antérieurement, économisé les fonds nécessaires. C’est une conception prudente de l’économie, peut-être même timorée, j’en suis conscient. Mais je tiens la tenue du budget d’un Etat pour comparable à celle d’une famille : on dépense ce qu’on a ; si on n’a pas, on s’abstient.

     

    Hélas, nos édiles ne voient pas exactement les choses comme cela. Ils dépensent, dépensent, et dépensent encore. Ils nous produisent des budgets déficitaires, creusent la dette, au point que cette dernière devient vertigineuse. Il faudra des décennies pour la rembourser, c’est un cadeau empoisonné légué à nos enfants. Aujourd’hui, les taux d’intérêt sont favorables, mais demain ? Comment notre classe politique peut-elle se montrer à ce point irresponsable ? Elle joue avec les deniers des contribuables. Notre argent, le fruit de notre travail, de notre sueur ! Elle dilapide, et il faudrait la laisser faire sans réagir.

     

    Pire : elle tente de nous entraîner dans son sillon maléfique, en nous brandissant, à longueur de débats, le prétendu distinguo entre « la mauvaise dette » (celle qui touche le fonctionnement de l’Etat), et la « bonne dette » (emprunter pour investir). Du coup, le mot « investissement » devient un vocable magique, un mantra. Peu importe qu’on se lie les mains face à un créancier (les banques qui prêtent à l’Etat, il faudra bien un jour en parler, de celles-là), pourvu que ce soit dans le dessein salvateur de « l’investissement ». Le seul mot, brandi dans un débat économique, est réputé définitif, comme un coup de marteau final à l’issue d’une sentence. « Investir » nous est présenté comme la vertu suprême, celle qui lave du péché : le miracle baptismal.

     

    Dans ce petit jeu où la langue nous piège, soyons attentifs, pour prendre un exemple au hasard, au discours des Verts. Ils commencent par nous parler anglais : « Green New Deal ». Une louche de poudre aux yeux, une petite référence au grand Roosevelt, pour nous dessiner, en pure théorie, en pure spéculation, sans la moindre garantie, des chœurs symphoniques de lendemains qui chantent. Des milliards pour la rénovation et l’isolation des bâtiments, par exemple, tout cela sur engagement massif de l’Etat, sur la base d’emprunts à on ne sait quelle banque, charge au contribuable (et à sa progéniture) de rembourser un jour ces sommes colossales.

     

    Ce discours-là, c’est exactement celui qui fait mode auprès de nos élites de gauche, à Genève. Et ça tombe bien : ils ont, pour deux ans, la majorité au Conseil d’Etat ! Le Parlement aura-t-il le cran de s’opposer à cette chansonnette de perlimpinpin ? Comprendra-t-il qu’il représente le peuple, les contribuables, et qu’un minimum de rigueur et de raison s’impose, si on veut éviter la catastrophe ? On peut rêver ! C’est l’un des derniers droits qui restent aux classes moyennes, ponctionnées jusqu’à la moelle. Excitant, non ?

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Devenir Suisse

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 07.04.21

     

    Vouloir le vote des étrangers, c'est avoir une conception flasque, approximative, du périmètre de l'Etat, et de celui d’appartenance nationale. On a la nationalité, ou on ne n'a pas. Si on l'a, on vote. Si on ne l'a pas, on ne vote pas. Si on veut l'acquérir, on postule à la naturalisation.


    Cette dernière doit être accessible à tous, mais claire quant à ses exigences. Il faut montrer un intérêt très vif pour le pays dont on demande le passeport. Il faut connaître son Histoire, et de grâce pas seulement les récits mythiques du treizième siècle, mais la vraie Histoire suisse, celle de 1798, 1848, 1919, nos institutions, nos grandes figures. Il faut connaître tout cela en profondeur.

     

    Le candidat ne doit pas être jugé comme un singe savant, peu importe s'il bute sur une date. Ce qu'il faut, c'est dégager la puissance de passion qu'il installe dans sa volonté d'être Suisse, le reste vient après. Notre Histoire. Il doit la connaître dans ses grandes lames de fond, et non en laborieux pointilliste ayant appris par cœur des repères.

     

    Tout cela exige une chose. C’est que les examinateurs, eux aussi, soient dotés intellectuellement de ce bagage. Et soient capables de faire la différence entre une Histoire suisse comprise, et la tristesse d’un bachotage que l’on recrache. On souhaite à tous les candidats de réussir l’examen, il faut se montrer ouvert, humain, et non pinailleur sur un détail relatif à Sempach ou Morgarten. On leur souhaite de réussir. On se réjouit de les accueillir. Et là, oui, ils pourront voter.

     

     

    Pascal Décaillet