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Commentaires GHI - Page 111

  • Cyril Aellen : l'excellence dans la bataille

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 02.12.20

     

    Annoncée ce mardi 24 novembre, dans l’émission « Les Yeux dans les Yeux », la candidature du PLR Cyril Aellen au Conseil d’Etat marque un tournant dans la bataille électorale du 7 mars. L’arrivée d’un candidat calme et puissant, pétri de qualités, courageux dans le combat, respectueux de l’adversaire. J’ignore absolument s’il sera élu, si la droite conservera son siège, comment la campagne va se passer. Mais une chose est sûre : qu’on aime ou non Cyril Aellen, qu’on partage ou non ses convictions politiques, voilà un poids-lourd dans la bataille. Sa campagne sera passionnante. Périlleuse, aussi : elle devra faire la part des choses entre un enracinement très fort dans le terreau du libéralisme politique, et la nécessité de convaincre au-delà de cette seule famille. L’homme est-il capable de concessions ? Doit-il seulement en faire ? L’excès d’habileté, en politique, dès qu’il devient visible, se retourne comme un boomerang contre son auteur.

     

    Pour ma part, je ne suis pas libéral, vous le savez bien pour me lire depuis bientôt dix ans dans ce journal. Je viens d’ailleurs. D’une autre droite, à la fois plus nationale et plus sociale, plus soucieuse de cohésion. Et le discours dogmatiquement libéral, depuis trente ans, centré sur les seules vertus du marché, oubliant l’Etat, la nation, les frontières, m’exaspère. Et certains représentants du libéralisme économique à Berne me font penser à des commis-voyageurs de la grande finance. Pourtant, et il y a là comme un miracle, le libéralisme d’un Cyril Aellen m’inspire un immense respect. Il respire une certaine austérité, une passion pour le travail et pour l’entreprise, un sens aigu, saisissant même, de la responsabilité individuelle. J’en ai maintes fois discuté, pendant des heures, avec le principal intéressé, il m’a si souvent convaincu. Ce libéralisme-là, illuminé par le devoir plutôt que par la jouissance, a quelque chose d’un livre ouvert dans l’immensité d’un temple, il nous confronte à notre mission d’hommes et de femmes sur cette terre, c’est quand même autre chose que signer aveuglément, à Berne, les Accords de libre-échange et les lois de dérégulation.

     

    Cyril Aellen aura face à lui d’autres candidats, de qualité. A l’interne du PLR, il devra convaincre face à Gilles Rufenacht, homme de valeur et de compétence, pour l’investiture. Chez les Verts, quatre militantes briguent la candidature, elles ont beaucoup à apporter à notre dialogue politique. Et puis, ne l’oublions pas, un certain Pierre Maudet se représente : il regorge d’ennemis, mais tout autant d’amis, qui lui sont restés fidèles dans la tempête, c’est tout à leur honneur. Rien de plus infect que la trahison, mortifère, méprisable, vêtue de pestilence. La campagne de Cyril Aellen sera difficile, semée de pièges. Cet avocat de 49 ans, brillant député, père de famille, qui fut le dernier président du Parti libéral genevois, prend le risque politique de sa vie. Rien que pour ce courage, il mérite respect et admiration.

     

    Pascal Décaillet

  • C'est nous les patrons : vive le peuple !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 25.11.20

     

    « Nous sommes ici par la volonté du peuple, et n’en sortirons que par la force des baïonnettes ! ». La phrase de Mirabeau, lors du Serment du Jeu de Paume (20 juin 1789), résonne en moi, depuis l’enfance, comme l’une des plus belles jamais prononcées dans l’espace politique. Elle sonne au fond, plus encore que la Prise de la Bastille (14 juillet 1789), le vrai lancement de la Révolution française, que j’ai toujours considérée comme l’enchaînement d’événements le plus important de l’Histoire. Elle sonne la charge, parce qu’elle affirme la primauté du peuple, par la voix de ses représentants, sur toute chose. L’exact inverse, donc, de la Monarchie absolue, où le souverain est quasiment d’essence divine. Le contraire, surtout (parce que le bouleversement est plus structurel), du système de castes, avec la Noblesse et ses privilèges, le Clergé qui les partage, le Tiers-Etat qui tente de survivre.

     

    Je suis un Suisse passionné depuis toujours par la Révolution française. Mais aussi par ses suites chez nous, en Suisse romande : la République Helvétique (1798), l’essor des mouvements républicains sous la Restauration, qui sont les ancêtres des radicaux, et surtout le bouleversant « Printemps des Peuples », en cette année 1848, la plus importante de toutes, qui marque le début de la Suisse fédérale, la Suisse moderne. J’ose dire que les événements du treizième siècle, autour de 1291, avec toute la part du mythe qui le dispute à l’Histoire vérifiée, me touchent moins. Mais enfin, je suis Genevois d’origine valaisanne, ou Valaisan de Genève si on préfère : dans les deux cas, mes ancêtres (de Salvan ou d’Orsières) ne sont pas Suisses avant 1815 ! Le treizième siècle, dans cette mémoire-là, intellectuelle, familiale, spirituelle, affective, c’est vraiment très loin. Si j’étais originaire de Stans, Sarnen, Glaris, Appenzell ou Herisau, je verrais assurément les choses autrement. L’Histoire suisse, c’est le choc dialectique de ces deux champs de références : le treizième siècle, le dix-neuvième.

     

    En Suisse, nous avons encore mieux que la démocratie représentative, celle de Mirabeau : nous avons la démocratie directe ! Et là, il faut rendre hommage, j’en conviens, à des traditions plus ancestrales que le Siècle des Lumières, celles des Landsgemeiden par exemple, même si nos droits populaires modernes datent de la fin du dix-neuvième siècle. J’aime la démocratie directe, passionnément, parce que, comme dans la phrase sublime de Mirabeau, elle rend hommage à ce qui vient d’en bas. Non plus seulement le choix des personnes, mais celui des thèmes ! Hommage absolu au fleuron de nos droits : celui d’initiative, qui permet à une poignée de citoyennes et citoyens d’interpeller, un beau dimanche, la totalité du corps électoral suisse !

     

    Telles sont nos valeurs. Tel est notre trésor commun. Dans le beau temps comme dans la tourmente, dans la santé comme dans la crise sanitaire, ne renonçons jamais à exercer la démocratie. C’est nous les patrons : vive le peuple !

     

    Pascal Décaillet

  • Avec nos restaurateurs !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 25.11.20

     

    Bistroquets, cafetiers, restaurateurs, tenanciers de bars, cuisiniers, serveurs, fournisseurs, nous sommes avec vous ! Parce que, depuis le début de la crise sanitaire, vous êtes en souffrance. D’en haut, d’un diktat de la bureaucratie sanitaire cantonale, ce printemps, on vous a fermés, tous. Et puis, d’un claquement de doigts, à l’orée de l’été, on vous a rouverts. Et puis, à l’automne, on vous a refermés ! On joue avec vous, avec vos nerfs, vos espoirs, vos angoisses. Vous êtes, sur le plan économique et social, les grandes victimes de la période noire que nous traversons.

     

    Nous sommes avec vous, cela signifie que nous nous réjouissons, tous, de revenir fréquenter vos établissements. Car le meilleur moyen de soutenir un restaurant, c’est tout simplement d’aller, de temps en temps, y manger un plat du jour ! Et le meilleur moyen de soutenir un libraire, c’est de lui acheter, une fois ou l’autre, un bouquin. Le reste, c’est du pipeau ! On ne va quand même pas, sur des années, jouer au yoyo avec les nerfs des gens, fermer trois mois, rouvrir trois mois, refermer. Comme si le métier de commerçant n’était rien d’autre que celui d’huissier, celui qui tient la porte, un jour il ouvre, un autre il ferme.

     

    Dès qu’il y aura eu réouverture des cafés et restaurants, il nous faudra, nous tous, un élan citoyen de solidarité. Non avec des mots. Mais juste, une fois ou l’autre, en fonction de nos capacités économiques, une petite visite dans leurs établissements.

     

    Pascal Décaillet