Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Commentaires GHI - Page 92

  • La folie dépensière du Conseil d'Etat

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 29.09.21

     

    On n’a plus un seul centime, mais rassurez-vous : nous allons dépenser des milliards ! Un roman noir, sur fond de scandale panaméen ? Pas du tout ! Cette philosophie de casino, c’est celle du Conseil d’Etat. 460 millions de déficit pour le projet 2022 du Canton de Genève. 12,8 milliards de dette, chiffre confirmé par Nathalie Fontanet le jeudi 16 décembre sur le plateau de Genève à Chaud. Et pourtant, 364 nouveaux postes dans la fonction publique ! Mieux encore : onze milliards prévus au titre des « investissements », dont six pour la « transition écologique ». Transports publics, trams, rail, « mise aux normes » des bâtiments publics, diversité, arborisation.

     

    Cette philosophie économique, dite « keynésienne », du nom du grand économiste britannique John Maynard Keynes (1883-1946), c’est celle de la relance par des immenses d’investissements d’Etat. On peut aussi se référer au New Deal, la vaste politique de rénovation des infrastructures lancée en 1933 par Franklin Delano Roosevelt, l’un des plus grands Présidents de l’Histoire américaine, celui de la Seconde Guerre mondiale. Mais l’Amérique de fin 1932, lors de l’élection qui porte ce grand homme au pouvoir, sort de la terrible crise de 1929, lisez Steinbeck et vous découvrirez l’étendue du désespoir dans des millions de familles américaines. Roosevelt, oui, leur rendra la foi dans leur pays, et c’est pour cela qu’il a tant marqué les mémoires.

     

    A Genève, la gauche ne jure que par Keynes. En tout cas, la gauche gouvernementale, socialistes et Verts, entendez une majorité de quatre Conseillers d’Etat sur sept. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le projet de budget 2022, et à plus long terme ce plan « d’investissements » de onze milliards, dont six pour la « transition », portent la marque de la gauche. Le problème, c’est qu’avec une dette de 12,8 milliards, l’Etat n’a plus d’argent. Déjà, il vit à crédit. Et voilà que, non content de battre le record de Suisse de l’endettement, il projette allégrement de s’endetter encore ! Cela porte un nom : cela s’appelle une fuite en avant.

     

    La gauche, la bouche en cœur, nous dit : « Endettons-nous, les taux sont bas ». Fort bien. Et le jour où ils remonteront, ces taux, nous dirons quoi à nos enfants, à toutes ces générations auxquelles nous aurons refilé le fardeau du service de la dette à rembourser ? Quant à la droite, une partie d’entre elle pourrait bien l’accepter, ce pacte avec le diable : tous les milieux économiques à qui, déjà, on fait miroiter cette « relance », se pourlèchent les babines à l’idée d’en être les bénéficiaires. Et nous voilà partis, comme dans l’affaire du CEVA, avec un Sainte Alliance du rêve et du profit, la gauche dans sa Croisade pour le Climat, une partie de la droite dans l’appât des bonnes affaires.

     

    Et le contribuable, il pense quoi, de ce petit jeu ? Et les classes moyennes, déjà essorées jusqu’à la moelle ? Et ceux qui bossent, beaucoup trop taxés sur le revenu de leur travail ? A ce pacte malsain et mortifère, les citoyennes et citoyens que nous sommes doivent dire non. Simplement, non.

     

    Pascal Décaillet

  • Au fer rouge

     

    Commentaire publié dans GHI - 22.09.21

     

    Présenté le jeudi 16 septembre, le projet de budget 2022 du Conseil d’Etat porte, au fer rouge, la marque de la nouvelle majorité de gauche dans ce collège. C’est un budget de gauche, voulu par la gauche, pensé par la gauche, imposé par la gauche. Il est dépensier, peu soucieux des deniers des contribuables, prêt à griller des sommes astronomiques pour la Révolution Verte, obsédé par l’idée de répondre à tout prix, immédiatement, aux « besoins de la population ».

     

    Disséquons les mots. Interrogeons-les. C’est quoi, les « besoins de la population » ? Cette expression étrange laisse entrevoir les citoyens comme des oisillons apeurés, attendant au fond du nid la becquée maternelle, providentielle, salvatrice. Ainsi raisonne la gauche. La population a des besoins. Notre rôle est de les satisfaire sans attendre.

     

    Il ne s’agit pas ici de nier l’urgence d’aider les plus faibles, les plus nécessiteux. Justement pas ! C’est à eux que nous devons penser en priorité. Mais pour certains autres, on se dit que le goût de l’Etat-Providence a supplanté un peu vite celui du risque ou de l’effort. L’aide doit donc être ciblée.

     

    Quant aux « investissements », dada de la gauche Verte et de la nouvelle ministre, ils ne doivent en aucun cas creuser encore une dette abyssale, record de Suisse. Nous avons besoin de prudence. Nous avons besoin d’une extrême rigueur. Trop facile de prôner l’aventure avec l’argent des autres. L’argent du contribuable. Notre argent.

     

    Pascal Décaillet

  • Par pitié, faisons de la politique !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 22.09.21

     

    Une fois que nous aurons réglé l'affaire du mariage pour tous (j'y suis, pour ma part, résolument favorable, j'ai voté oui), il va nous falloir recommencer à faire de la politique.

     De la politique, et pas seulement du "sociétal" ! La peste soit, en passant, de cet adjectif, je n’en use qu’avec les guillemets, il suinte tout ce que je rejette dans les préoccupations modernes. Je suis resté archaïque : j’aime la politique, l’Histoire, les rapports de forces, les guerres et les traités, les alliances, les grands hommes, les grands écrivains, les grands musiciens. J’aime l’industrie, et garde en moi des souvenirs d’enfance, éblouissants, de visites des grandes usines allemandes, comme VW à Wolfsburg en 1972, ou les mines de fer de Kiruna en Suède (juillet 1968), ou les dizaines de ponts ou tunnels que construisait mon père, ingénieur, lorsqu’il m’emmenait le samedi sur ses chantiers. Pour être franc, j’aime le monde des hommes. J’ai grandi dans ce monde-là, y compris à l’école, où nous n’étions, jusqu’aux trois dernières années avant la Maturité, que des garçons.

     De la politique, et pas du « sociétal » ! Le mariage pour tous, c’est important à mes yeux, il faut rattraper quelque chose, il faut le respect de tous, l’égalité, la liberté pour chacun de choisir sa vie. Alors là, je dis oui, comme j’ai toujours dit oui à l’égalité hommes-femmes. Ce sont là de grands sujets, il fallait avancer, il le faut encore, comme il fallait naguère abolir la peine de mort. Dans ces combats-là, j’ai toujours été du côté du progrès.

     Mais le « sociétal » ! La place étouffante, par exemple, que prennent les « études genre » dans un monde universitaire devenu cénacle du convenable, vecteur de pensée unique, intolérance face à ce qui dévie, et même parfois dictature de « collectifs » d’étudiants pour empêcher certains professeurs, ou conférenciers, jugés non-conformes à l’orthodoxie, de s’exprimer. A cela, à cette dictature du dogme, nous devons résister.

     Le « sociétal » ! Tellement plus facile, si on monte un débat, pour attirer le badaud. Tellement plus aisé, pour capter, que de se coltiner des confrontations politiques sur le budget de l’Etat, la fiscalité, le pouvoir d’achat des classes moyennes, les retraites, la santé, les élections allemandes, le statut des personnes âgées, l’emploi des jeunes. Eh bien pour ma part, j’ai grandi dans la politique, elle me passionne depuis décembre 1965 (deuxième tour, de Gaulle-Mitterrand), j’y ai passé ma vie, j’ai lu des centaines de biographies politiques, peut-être des milliers, beaucoup plus que de romans, tel est mon parcours, tel est mon horizon, telle est ma vie.

     Alors, je dis : faisons de la politique ! Non en nous présentant à des élections, mais en portant le débat, en prenant position dans des commentaires. Surtout, en réhabilitant la chose publique, la passion pour l’Histoire, le décryptage, la mise en contexte. C’est plus austère que les modes d’un moment. Mais ça nous mène plus loin, dans l’intensité du regard.

     

     

    Pascal Décaillet